Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
HYBRID MINERAL-ORGANIC COMPLEX, AND USE THEREOF FOR MAINTAINING THE MICROBIOLOGICAL BALANCE OF THE SKIN AND/OR OF A COSMETIC AND/OR DERMOPHARMACEUTICAL COMPOSITION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2021/018682
Kind Code:
A1
Abstract:
Disclosed is a hybrid mineral-organic complex comprising silica colloids covalently grafted with at least one antimicrobial peptide or its antimicrobial precursor.

Inventors:
ATHALIN HAN (FR)
THOREL JEAN-NOËL (FR)
Application Number:
PCT/EP2020/070642
Publication Date:
February 04, 2021
Filing Date:
July 22, 2020
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
BIONUCLEI (FR)
International Classes:
A61K8/25; A61K8/02; A61K8/44; A61K8/64; A61Q17/00; A61Q19/00; A61Q19/10
Domestic Patent References:
WO2002079408A22002-10-10
Foreign References:
US20090215096A12009-08-27
US4927749A1990-05-22
FR2992318A12013-12-27
JP2005053852A2005-03-03
Other References:
DATABASE COMPENDEX [online] ENGINEERING INFORMATION, INC., NEW YORK, NY, US; 2006, TANIMOTO S ET AL: "Synthesis of pH-sensitive peptide-modified colloidal silica", XP002798600, Database accession no. E20070310368713
GUIJIAN GUAN ET AL: "Protein-building molecular recognition sites by layer-by-layer molecular imprinting on colloidal particles", ANALYST, vol. 134, no. 9, 1 January 2009 (2009-01-01), UK, pages 1880, XP055682413, ISSN: 0003-2654, DOI: 10.1039/b820962f
MAO Z ET AL: "Tat peptide mediated cellular uptake of SiO"2 submicron particles", COLLOIDS AND SURFACES. B, BIOINTERFACES, ELSEVIER, AMSTERDAM, NL, vol. 75, no. 2, 1 February 2010 (2010-02-01), pages 432 - 440, XP026785546, ISSN: 0927-7765, [retrieved on 20091002], DOI: 10.1016/J.COLSURFB.2009.09.017
SYRYAMINA VICTORIA N ET AL: "Peptides on the Surface: Spin-Label EPR and PELDOR Study of Adsorption of the Antimicrobial Peptides Trichogin GA IV and Ampullosporin A on the Silica Nanoparticles", APPLIED MAGNETIC RESONANCE, SPRINGER VERLAG, VIENNA, AU, vol. 47, no. 3, 8 December 2015 (2015-12-08), pages 309 - 320, XP035889212, ISSN: 0937-9347, [retrieved on 20151208], DOI: 10.1007/S00723-015-0745-5
SHIMA S ET AL: "ANTIMICROBIAL ACTION OF EPSILON-POLY-L-LYSINE", THE JOURNAL OF ANTIBIOTICS, NATURE PUBLISHING GROUP, GB, vol. 37, no. 11, 1 January 1984 (1984-01-01), pages 1449 - 1455, XP009079625, ISSN: 0021-8820
Attorney, Agent or Firm:
DENJEAN, Eric et al. (FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1. Complexe hybride minéral et organique comprenant des colloïdes de silice greffés de manière covalente au moyen d’un bras espaceur avec au moins un peptide antimicrobien ou son précurseur antimicrobien.

2. Complexe hybride selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bras espaceur comprend une fonction de type éther, ester, phosphate ou amide, avantageusement éther, de préférence est un éther linéaire comprenant 3 à 10 carbones, avantageusement 4 à 6 carbones.

3. Complexe hybride selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le au moins un peptide ou son précurseur est choisi dans le groupe comprenant : le CM15 (SEQ ID NO: 1), la lysine, la drosocine, l’attacine, la diptéricine, la mélittine, les défensines, les cathélicidines et leurs mélanges.

4. Complexe hybride selon l’une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le rapport massique colloïde/peptide ou précurseur est compris entre 99,9/0,1 et 90/10, avantageusement entre 93/7 et 94/6.

5. Composition cosmétique ou dermopharmaceutique comprenant un complexe hybride selon l’une des revendications 1 à 4.

6. Composition cosmétique ou dermopharmaceutique selon la revendication 5, caractérisée en ce que le complexe hybride représente entre 0,001% et 2% en poids total de la composition, de préférence entre 0,01% et 1%.

7. Composition cosmétique ou dermopharmaceutique selon la revendication 5 ou 6, caractérisée en ce qu’elle est sous forme d’une solution à base aqueuse, d’une dispersion d’une lotion ou d’une émulsion.

8. Composition cosmétique ou dermopharmaceutique selon l’une des revendications 5 à 7, caractérisée en ce qu’elle est exempte de tensioactifs dérivés de polyéthylène glycol. 9. Utilisation d’un complexe hybride selon l’une des revendications 1 à 4 ou d’une composition cosmétique ou dermopharmaceutique selon l’une des revendications 5 à 8, comme agent pour assainir la peau et/ou une composition cosmétique ou dermopharmaceutique.

10. Utilisation selon la revendication 9, pour réduire, diminuer ou inhiber la prolifération bactérienne sur la peau et/ou dans une composition cosmétique ou dermopharmaceutique.

Description:
COMPLEXE HYBRIDE MINERAL ET ORGANIQUE ET SON UTILISATION

POUR LE MAINTIEN DE L’EQUILIBRE MICROBIOLOGIOUE DE LA PEAU ET/OU D’UNE COMPOSITION COSMETIQUE ET/OU DERMOPHARMACEUTIOUE

Domaine de l’invention

La présente invention concerne un complexe hybride et son utilisation pour le maintien de l’équilibre microbiologique de la peau et/ou d’une composition cosmétique ou dermopharmaceutique via une activité de réduction ou inhibition de la prolifération bactérienne.

Etat antérieur de la technique

La peau se compose de plusieurs couches : l’épiderme qui est la couche la plus superficielle, le derme et l’hypoderme constituant la couche la plus profonde. Cet organe correspond à l’interface entre l’organisme et l’environnement extérieur. En particulier, l’épiderme joue un rôle de protection vis-à-vis des agressions physiques (rayonnement ultraviolet, température etc.), chimiques (solvants, allergènes etc.) ou encore biologiques (agents pathogènes), il s’agit de la notion de barrière épidermique.

Pour lutter contre les agressions pathogènes, l’épiderme possède un premier mécanisme de défense immunitaire. Ainsi, les kératinocytes et les cellules de Langerhans reconnaissent les microorganismes pathogènes et s’activent pour les éliminer via des phénomènes de phagocytose, de présentation des antigènes microbiens aux lymphocytes ou encore de production de peptides antimicrobiens.

Cette composante immunologique est complétée par un second mécanisme de défense structurale : le processus de desquamation qui assure l’élimination des cornéocytes de surface et des microorganismes installés.

Pour la suite, le terme « microorganisme » désigne un organisme vivant, invisible à l’œil nu, correspondant à diverses formes de vie parmi lesquelles les bactéries, les champignons ou encore les archéobactéries.

La fonction de barrière de la peau est aussi assurée par un écosystème constitué par une flore bactérienne saprophyte. La flore bactérienne saprophyte est naturelle et permanente à la surface de la peau. Le nombre de bactéries à la surface de la peau est estimé entre 10 2 et 10 5 bactéries par cm 2 de peau. Les espèces les plus représentées sont des staphylocoques, notamment Staphyloccocns epider midis, à coagulase négative et apparenté ( Micrococcus ) et les corynéformes aérobies ( Corynebacterium , Brevibacterium) ou anaérobies (Cutibacterium acnés). Ces bactéries sont établies sur la couche la plus superficielle de l’épiderme, en l’espèce le stratum corneum, où elles adhèrent aux coméocytes, formant un biofilm protecteur.

Cette flore bactérienne saprophyte j oue donc un rôle de barrière puisqu’elle occupe les sites d’adhésion d’autres microorganismes, éventuellement pathogènes, limitant ainsi leur prolifération.

Cependant, en cas d’altération de la peau, comme dans le cas de pathologies (dermatite atopique, acné ou psoriasis) ou d’agressions cutanées sévères ou répétées, l’altération de la barrière cutanée favorise l’émergence d’infections bactériennes, virales et/ou fongiques de la peau.

En parallèle, la peau peut être le site d’une prolifération de microorganismes apportés par le contact avec des produits du quotidien, notamment des produits cosmétiques.

Les compositions cosmétiques traditionnelles sont susceptibles d’être contaminées par divers microorganismes, aussi bien au cours de leur processus de fabrication qu’au cours de leur utilisation par un consommateur.

L’industrie des cosmétiques attache donc une grande importance au maintien de l’intégrité microbiologique de ses produits, tant pour des besoins de sécurité du consommateur que pour conserver une bonne fonctionnalité et un bon aspect physico chimique de leurs produits.

De par leur utilisation et technique de stockage, les produits cosmétiques sont soumis à des variations de température à l’origine de cycles d’évaporation-condensation de l’eau pouvant modifier la concentration des ingrédients de la formulation. Ces produits sont également soumis à des variations d’humidité durant leur distribution, stockage et/ou usage. Pendant leur utilisation, les produits sont contaminés par contact avec l’environnement extérieur ou la peau. Le risque est particulièrement prononcé dans le cas des produits conditionnés en pot, qui ont une surface exposée plus importante et sont, par conséquent, plus accessibles aux microorganismes pathogènes aéroportés. En l’absence d’un système de conservation adapté, les produits cosmétiques sontun substrat de développement de différents microorganismes tels que des Enterobacter spp. ( E . cloacae ou E. agglomérons ), Pseudomonas spp. (P. pntida , P. aeruginosa ou P. fluor escens ), Bacillus spp. ou encore Staphylococcus spp. (S. aureus ou S. saprophyticus) .

Parmi les nombreux paramètres qui influencent la conservation des cosmétiques, l’activité de l’eau joue un rôle important. Pour se développer dans un produit cosmétique, les microorganismes doivent être en présence d’une certaine quantité d’eau libre.

Au sens de l’invention, par « eau libre », on désigne des molécules d’eau non complexées à d’autres molécules entrant dans la formulation de la composition. Cette quantité d’eau libre est appelée « activité de l’eau » et est notée a w .

La valeur minimale de l’a w à laquelle les microorganismes croissent dépend de leur espèce. Toutefois, une diminution de l’activité de l’eau aura tendance à ralentir la croissance de ces pathogènes.

Pour la suite de l’exposé de l’invention, les termes « composé », « composant » et « ingrédient » sont utilisés indifféremment.

Pour diminuer la quantité d’eau, notamment d’eau libre, dans les formulations des produits cosmétiques traditionnels, une solution actuelle est d’ajouter des composants spécifiques tels que des humectants qui permettent de diminuer la quantité d’eau libre en formant des liaisons hydrogènes entre leurs fonctions hydrophiles et les molécules d’eau libre.

Des agents modificateurs de la rhéologie de la formulation cosmétique peuvent également être employés. Ce sont, par exemple, les gommes (gomme guar, gomme xanthane etc.) qui forment un réseau tridimensionnel et diminuent ainsi la mobilité des molécules d’eau libre. Cependant, les gommes sont souvent à leur tour une source majeure de contamination bactérienne et fongique des produits dans lesquels elles sont incorporées. Chaque microorganisme possède un pH de croissance optimum, en général entre 5 et 8. Une autre solution mise en œuvre dans les compositions traditionnelles consiste donc à modifier le pH de la formulation pour qu’il soit inférieur à 5. En conséquence, les microorganismes se trouvent dans des conditions de stress défavorables à tout développement. Toutefois, l’ajout de composés acides dans une composition cosmétique est agressif pour la peau et peut conduire à une irritation cutanée.

Une alternative aux solutions de conservations mentionnées précédemment consiste à incorporer des agents conservateurs dans les formulations. D peut s’agir de conservateurs de synthèse, d’huiles essentielles ou encore d’huiles végétales.

Au sens de l’invention, par « conservateur », on désigne des substances capables d’inhiber le développement de microorganismes dans les produits cosmétiques. En Europe, l’ensemble des conservateurs autorisés par la réglementation ainsi que leurs concentrations limites d’utilisation sont inscrits dans une liste (annexe V de la Directive européenne sur les produits cosmétiques). Toutefois, plusieurs composés qui ne sont pas inclus dans cette liste et ne sont pas considérés comme des conservateurs autorisés peuvent contribuer à la conservation d’un produit cosmétique.

Les conservateurs autorisés par la Directive européenne sont tous d’origine synthétique et possèdent des propriétés physico-chimiques, des activités et des modes d’action différents. Ces différences permettent d’adapter le choix du ou des conservateurs en fonction du produit à formuler. Le choix du conservateur s’appuie sur des critères divers tels que le spectre d’activité, l’efficacité à faible concentration, la solubilité dans l’eau, la compatibilité avec d’autres ingrédients ou encore la sécurité et la facilité d’utilisation.

Toutefois, l’utilisation de ces conservateurs pose un problème puisqu’ils peuvent être à l’origine d’une irritation et/ou d’une sensibilisation cutanée, d’une perturbation endocrinienne, d’allergies voire même certains conservateurs sont suspectés d’être des produits cancérigènes.

A titre d’exemple, les parabènes font partis des conservateurs de synthèse autorisés et largement utilisés dans l’industrie cosmétique.

Un parabène est un agent antimicrobien et antifongique essentiellement utilisé dans les compositions cosmétiques mais également dans les produits alimentaires ou pharmaceutiques. Leur mode d’action semble passer par la dénaturation des membranes microbiennes et fongiques qui provoquerait des altérations protéiques. Le spectre d’action des parabènes comprend les bactéries à Gram positif, par exemple les bactéries du genre Staphylococcus, ainsi que quelques bactéries à Gram négatif, telle que P. aeruginosa. Les parabènes sont également actifs sur les levures et moisissures. Leur activité est cependant faible sur les spores bactériennes et nulle sur les virus ou les mycobactéries. C’est la raison pour laquelle ils sont utilisés le plus souvent en combinaison avec d’autres types de conservateurs.

Toutefois, les parabènes sont suspectés de perturber le système endocrinien en mimant les propriétés de certaines hormones et d’être à l’origine de problèmes de fertilité ou de cancer. En outre, les parabènes sont suspectés d’être des facteurs prédicteurs de l’obésité chez l’enfant ou encore d’avoir des effets allergènes et irritants.

D’autres ingrédients sont également utilisés dans les formulations des produits cosmétiques traditionnels pour leurs propriétés antimicrobiennes naturelles. Il s’agit d’extraits naturels issus de matières premières végétales possédant des propriétés antifongiques et/ou antibactériennes.

A titre d’exemple, les huiles essentielles sont utilisées pour leur activité antimicrobienne. En particulier, les huiles essentielles de thym, de sarriette ou d’origan contiennent du thymol et du carvacrol ou encore l’huile essentielle de clou de girofle contient de Teugénol, qui sont des composés connus pour leur efficacité vis-à-vis de la prolifération des microorganismes pathogènes.

Malgré leurs propriétés antimicrobiennes, l’utilisation des huiles essentielles reste problématique en cosmétique en raison de leur odeur marquée, de la présence d’allergènes et des contre-indications chez les enfants ou les femmes enceintes.

En parallèle, certaines formulations cosmétiques, des savons ou encore des dentifrices contiennent des antibiotiques, tel que le triclosan, comme agents antimicrobiens. Le triclosan est connu pour induire une augmentation du risque d’allergie, une perte de force musculaire, une atteinte au système immunitaire, et même d’être un facteur de risque du cancer du foie. En outre, les scientifiques ont constaté que le triclosan était souvent en trop petite quantité dans les produits de consommation pour avoir un réel effet antibactérien En revanche, les bactéries exposées à cet antibiotique en sortent renforcées et résistent mieux aux antibiotiques. En particulier, en présence du triclosan, les bactéries, comme Escherichia coli (E. co/z), augmentent l’activité de leurs voies de réponses au stress et deviennent encore plus résistantes. Il s’agit d’un phénomène d’antibiorésistance. Il faut alors quatre fois plus de triclosan et huit fois plus de quinolone (antibiotique utilisé contre ces bactéries), pour enrayer leur prolifération.

Il existe donc un besoin évident de mettre au point une nouvelle génération de composés assurant une inhibition ou une diminution de la prolifération des microorganismes dans une composition cosmétique et/ou sur la peau et qui ne présentent pas les inconvénients des ingrédients de l’art antérieur.

Exposé de l’invention

Le Demandeur a mis au point un complexe hybride minéral et organique permettant de réduire, diminuer voire inhiber la prolifération de microorganismes dans des compositions cosmétiques et/ou sur la peau.

La présente invention permet de résoudre les problèmes de l’art antérieur évoqués précédemment.

Selon un premier aspect, l’invention concerne un complexe hybride minéral et organique comprenant des colloïdes de silice greffés de manière covalente au moyen d’un bras espaceur avec au moins un peptide ou son précurseur.

La silice est naturellement présente sous la forme du dioxyde de silicium (S1O2) qui entre dans la composition de nombreux minéraux. Elle existe à l’état libre sous différentes formes cristallines ou amorphes, et à l’état combiné dans les silicates.

Selon un mode de réalisation particulier, le silicate mis en œuvre pour produire les colloïdes de silice selon l’invention correspond à du tétraethylorthosilicate.

En pratique, la silice selon l’invention peut être utilisée sous forme purifiée ou isolée, de pureté au moins égale à 60%, de préférence au moins égale à 70%, avantageusement au moins égale à 80%, encore plus avantageusement au moins égale à 90%, voire 95%, de préférence au moins 98%, avantageusement 99% voire 100%. Les colloïdes de silice sont modifiables en surface, biocompatibles et présentent une bonne dispersibilité et stabilité en milieu hydrophile.

Il est possible de modifier la taille, la forme, la porosité et la cristallinité des colloïdes de silice en fonction des applications visées, par exemple, les domaines biomédical, pharmaceutique ou cosmétique. De plus, la variété de modifications de surface possibles permet de contrôler différents paramètres tels que la dispersion, la circulation et les capacités de ciblage des colloïdes de silice.

Selon l’invention, les colloïdes désignent des particules sous forme cristalline ou amorphe. En milieu liquide, par exemple dans un milieu aqueux, les colloïdes forment une suspension colloïdale.

La notion de greffage des colloïdes fait partie des connaissances générales de l’homme du métier. Le greffage correspond à la formation de liaisons covalentes, par exemple, entre un peptide ou son précurseur et la surface des colloïdes de silice.

Selon l’invention, le greffage covalent est réalisé au moyen d’un bras espaceur ou « linker ».

Selon un mode de réalisation particulier, le bras espaceur peut comprendre une fonction de type éther, ester, phosphate ou amide, avantageusement éther.

Avantageusement, le bras espaceur est un éther linéaire comprenant 3 à 10 carbones, de préférence 4 à 6 carbones.

Selon l’invention, le bras espaceur n’a pas d’affinité particulière avec la membrane plasmique du microorganisme, de préférence la membrane plasmique bactérienne.

Bien entendu, le greffage ne se limite pas au greffage d’un seul composé. Il s’agit du greffage d’une molécule ou d’une multitude de molécules d’au moins un type de composé sur chaque particule de silice.

Les colloïdes peuvent être synthétisés selon les techniques conventionnelles, par exemple par le procédé de Stôber. De manière générale, les colloïdes présentent une taille moyenne de l’ordre de quelques nanomètres à quelques dizaines de nanomètres.

Ainsi, les colloïdes selon l’invention présentent une taille avantageusement comprise entre 0, 1 nm et 1000 nm, plus avantageusement entre 0,3 nm et 100 nm, et encore plus avantageusement de l’ordre de 5 nm, la taille étant avantageusement mesurée par DLS.

La technique DLS (diffraction dynamique de la lumière) est une technique conventionnellement utilisée pour mesurer la taille des colloïdes dans un fluide.

Selon un mode de réalisation particulier, le complexe hybride selon l’invention comprend des colloïdes de silice greffés de manière covalente avec au moins un peptide ou son précurseur qui possède une activité antimicrobienne.

Le greffage d’un peptide ou de son précurseur antimicrobien sur les colloïdes de silice est réalisé au moyen d’un bras espaceur ou « linker ».

Selon un mode de réalisation particulier, le greffage des colloïdes de silice avec au moins un peptide ou son précurseur, de préférence un peptide ou son précurseur antimicrobien, est réalisé par réaction chimique avec des alkoxysilanes ou des halosilanes, avantageusement des alkoxysilanes, par exemple, par la création d’une liaison covalente par substitution nucléophile entre l’amine terminale du peptide ou de son précurseur et l’extrémité réactive du bras espaceur.

De préférence, le greffage des colloïdes de silice avec au moins un précurseur ou son peptide est réalisé avec (3-glycidyloxypropyl)triméthoxysilane.

Concernant le greffage des colloïdes de silice avec le bras espaceur, il s’agit d’une réaction classique connue de l’homme du métier. Cette réaction se fait entre la surface des colloïdes de silice comprenant des fonctions Si-OH et le bras espaceur, avantageusement un alkoxysilane ou un halosilane, de préférence un alkoxysilane, encore plus avantageusement le (3-glycidyloxypropyl)triméthoxysilane.

Au sens de l’invention, par « peptide », on désigne éventuellement un polymère d’acides aminés. Au sens de l’invention, par « précurseur de peptide ou précurseur peptidique », on désigne un acide aminé, c’est-à-dire un monomère d’acide aminé, pouvant être transformé en peptide par une synthèse peptidique, par voie naturelle, biotechnologique ou artificielle. Les peptides synthétisés peuvent faire l’objet de modifications (par exemple, glycosylation, acylation et/ou acétylation) susceptibles d’en moduler les activités et/ou propriétés.

Au sens de l’invention, par « peptide ou son précurseur antimicrobien », on désigne un peptide ou son précurseur dont les propriétés permettent d’inhiber, ralentir ou diminuer la croissance des microorganismes tels que les bactéries, les champignons, les virus, les levures et/ou les protozoaires.

Selon un mode de réalisation particulier, le peptide ou son précurseur selon l’invention est choisi dans le groupe comprenant : le CM15 (SEQ ID NO: 1), la lysine, la drosocine, l’attacine, la diptéricine, la mélittine, les cathélicidines, tel que le LL-37, les défensines, telles que les b-défensines humaines- 1, -2 ou -3 (ou hBD-1, h-BD-2 ou hBD-3) ou les défensines végétales issues de Nicotiana alata (ou NaDl ou NaD2) et leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation particulier, le complexe hybride selon l’invention comprend des colloïdes de silice greffés de manière covalente avec au moins un peptide ou son précurseur, le complexe présente un rapport massique colloïde/peptide ou précurseur compris entre 99,9/0,1 et 90/10, avantageusement entre 99/1 et 90/10, de préférence entre 93/7 et 94/6.

Selon un mode de réalisation particulier, l’invention concerne un complexe hybride comprenant des colloïdes de silice greffés avec au moins un CM15 (CSC), le complexe présente un rapport massique colloïde/CM15 compris entre 99,9/0, 1 et 90/10, avantageusement entre 99/1 et 90/10, de préférence entre 93/7 et 94/6.

Le CM15 est un peptide cationique multifonctionnel (ou PCM) hybride de 15 acides aminés (SEQ ID NO: 1). En particulier, le CM15 est un peptide hybride constitué à partir de 2 peptides, la cécropine issue de l’hémolymphe du papillon Hyalophora cecropia et la mélittine.

Selon l’invention, le complexe hybride comprenant des CSC possède des propriétés antimicrobiennes avec un ratio efficacité/concentration minimale inhibitrice favorable qui résident, notamment, dans les charges négatives portées par les colloïdes de silice. Ces charges négatives sont à l’origine d’un phénomène de répulsion des éléments de la membrane du microorganisme, notamment la membrane bactérienne, chargée négativement. Ce phénomène permet au complexe hybride de traverser la membrane du microorganisme, tel qu’une bactérie, et d’accéder à la membrane plasmique notamment bactérienne, ce qui mène à une dégradation du microorganisme.

Selon l’invention, le complexe hybride CSC permet au CM15 de conserver sa conformation initiale en solution et donc d’augmenter ou d’améliorer son efficacité.

Selon un autre mode de réalisation particulier, le complexe hybride selon l’invention comprend des colloïdes de silice greffés de manière covalente avec au moins une lysine (CSL) comme précurseur peptidique.

Selon un mode de réalisation particulier, l’invention concerne un complexe hybride comprenant des CSL, le complexe présente un rapport massique colloïde/lysine compris entre 99/1 et 90/10, avantageusement entre 95/5 et 94/6, de préférence entre 93/7 et 94/6.

La lysine est un acide aminé de charge positive entrant dans la composition des protéines. Cet acide aminé est un élément important de la composition d’un certain nombre de peptides antimicrobiens. A titre d’exemple, les cécropines sont riches en lysine.

Cet acide aminé entre également dans la composition d’homopolymères de lysine, dénommés polylysines, dont la longueur est variable (25 à 30 acides aminés) et qui peuvent différer les uns des autres en termes de stéréochimie et de position des liaisons. Des études ont démontré que les polylysines possèdent des propriétés antimicrobiennes.

Le greffage de lysine sur les colloïdes de silice selon l’invention permet d’immobiliser et de stabiliser électroniquement les lysines ce qui participe à faciliter la pénétration des CSL dans la membrane plasmique d’un microorganisme, notamment la membrane plasmique bactérienne, pour éliminer ledit microorganisme.

Selon un autre aspect, l’invention concerne une composition cosmétique ou dermopharmaceutique comprenant un complexe hybride tel que décrit précédemment. Selon un mode de réalisation particulier, l’invention concerne une composition cosmétique ou dermopharmaceutique comprenant des CSC et/ou des CSL. Avantageusement, le complexe hybride selon l’invention, notamment les CSC et/ou CSL, représente entre 0,001% et 2% en poids total de la composition, de préférence entre 0,01% et 1%, ou encore entre 0,1% et 1%.

La composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, peut se présenter sous toutes les formes galéniques normalement utilisées dans les domaines cosmétique et dermatologique, comme, par exemple, mais de façon non limitative, sous la forme d'une solution aqueuse éventuellement gélifiée, d'une dispersion du type lotion, d'une émulsion H/E ou inversement E/H, plus ou moins fluide, ou d'une émulsion multiple comme par exemple une émulsion triple (E/H/E ou H/E/H), ou encore sous la forme d'une dispersion vésiculaire de type ionique (liposomes) et/ou non ionique, d’une composition biphasée dépourvue d’émulsionnants et gélifiants dont les phases immiscibles se séparent pendant le stockage, de mousse, de spray ou de brume.

Selon un mode de réalisation particulier, la composition cosmétique ou dermopharmaceutique comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, est sous forme d’une solution à base aqueuse, d’une dispersion, d’une lotion ou d’une émulsion.

Selon un mode de réalisation particulier, la composition cosmétique ou dermopharmaceutique comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, est une solution aqueuse comprenant, en outre, au moins un tensioactif.

Dans un mode de réalisation préféré, le tensioactif est un tensioactif non ionique choisi dans le groupe comprenant les alkyl-polyglucosides (APG), les alcools gras polyglycérolés, les dérivés éthoxylés et les polysorbates.

Selon un mode de réalisation particulier, les alkyl-polyglucosides contiennent un groupe alkyle comportant de 6 à 30 atomes de carbone, de préférence de 8 à 16 atomes de carbone, et contiennent un groupe hydrophile (glucoside) comprenant, de préférence, 1, 2 ou 3 unités de saccharide.

A titre d’exemple, comme alkylpolyglucosides selon l’invention, on peut citer les composés correspondant aux désignations INCI suivantes : - Le sucrose stéarate, commercialisé par la société SISTERNA sous la dénomination Sistema SP70-C

- le decyl glucoside (ou Alkyl-C9/Cl 1-polyglucoside (1.4)) commercialisé sous la dénomination MYDOL™ 10 par la société KAO CHEMICALS, sous la dénomination PLANT AREN™ 2000 UP par la société BASF, ou encore sous la dénomination ORAMIX NS™ 10 par la société SEPPIC ;

- le caprylyl/capryl glucoside commercialisé sous la dénomination PLANT AC ARE™ 810 UP par la Société BASF ;

- le lauryl glucoside commercialisé sous les dénominations PLANTAREN™ 1200 N et PLANTACARE™ 1200 par la société BASF; et

- le coco-glucoside commercialisé sous la dénomination PLANTACARE™ 818/UP par la société BASF.

A titre d’exemple, comme alcool gras polyglycérolé selon l’invention, on peut citer les matières premières Tegosoft™ PC 41, TegoSolve™ 90MB commercialisées par la société EVONIK et correspondant respectivement aux désignations INCI Polyglyceryl- 4 Caprate et Polyglyceryl-6 Caprylate (and) Polyglyceryl-4 Caprate.

Avantageusement, la composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, comprend entre 0,5% et 20% en poids total de la composition de tensioactif, de préférence entre 1% et 10% ou encore entre 1% et 5%.

Selon un mode de réalisation particulier, la composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, est exempte de dérivés éthoxylés, de préférence de tensioactifs dérivés de polyéthylène glycol (PEG).

Selon un autre mode de réalisation, la composition selon l’invention comprend un complexe hybride minéral et organique comprenant des colloïdes de silice greffés de manière covalente au moyen d’un bras espaceur avec au moins un peptide ou son précurseur, avantageusement des CSC et/ou CSL, et au moins un agent conservateur.

Tout conservateur, autorisé ou non autorisé par la réglementation, (annexe V de la Directive européenne sur les produits cosmétiques), apte à être utilisé dans des compositions cosmétiques ou dermatologiques peut être mis en œuvre dans la formulation d’une composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL. Selon un mode de réalisation particulier, les conservateurs selon l’invention sont des alcanediols.

De préférence, les conservateurs selon l’invention sont des 1,2-alcanediols ou 1,3- alcanediols.

Selon un mode de réalisation particulier, l’alcanediol est choisi dans le groupe comprenant les composés correspondants aux désignations INCI suivantes : propylene glycol, 1,3-propanediol, 2-methyl-l,3-propanediol, 1,2-pentanediol, 1,2-hexanediol, caprylyl glycol, 1,2-decanediol, hexylene glycol et leurs mélanges.

Ces conservateurs sont disponibles auprès de plusieurs fournisseurs de matières premières cosmétiques.

A titre d’exemple, on peut citer :

l’EVO-lOO™ commercialisé par la société ARCHER DANIELS MIDLAND COMPANY et correspondant à la désignation INCI propylene glycol ;

le ZEMEA™ commercialisé par la société DUPONT-TATE & LYLE BIOPRODUCTS et correspondant à la désignation INCI 1,2-propanediol ; le DUB DIOL™ commercialisé par la société TEARTNERTE DUBOIS et correspondant à la désignations INCI 2-methyl-l,3-propanediol ;

l’Hydrolite-5™, Hydrolite-6™, Hydrolite-8™ et le SymClariol 344028™ commercialisés par la société SYMRISE et correspondant respectivement aux désignations INCI 1,2-pentanediol, 1,2-hexanediol, caprylyl glycol et 1,2- decanediol ;

- l’Hexasol™ commercialisé par la société ARKEMA et correspondant à la désignation INCI hexylene glycol.

Selon un autre mode de réalisation, l’un agent conservateur est un ammonium quaternaire choisi dans le groupe comprenant le chlorure de behentrimonium, le bromure de cétrimonium, le bromure de myrtrimonium, le chlorure de cétrimonium, le bromure de laurtrimonium, le chlorure de laurtrimonium, le bromure de stéartrimonium, le chlorure de stéartrimonium, le chlorure de benzéthonium, le chlorure de benzalkonium et leurs mélanges. Selon un mode de réalisation particulier, l’agent conservateur correspondant à un ammonium quaternaire est le bromure de cétrimonium et/ou le bromure de myrtrimonium, avantageusement le bromure de cétrimonium.

A titre d’exemple, le bromure de cétrimonium est commercialisé par la société MERCK sous la dénomination commerciale RONACARE™ CETRIMONIUM BROMIDE et le bromure de myrtrimonium est commercialisé par la société COSPHATECH LLC sous la dénomination commerciale iBact Cetrimide™.

D’autres conservateurs adaptés à une utilisation dans la composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, sont, par exemple :

- le potassium sorbate (INCI), le sodium benzoate (INCI) et le benzyl alcohol (INCI) commercialisés par la société AZELIS UK sous la dénomination Paratexin™ KS, Paratexin™ SB G et Paratexin™ B A, respectivement ;

- le p-anisic acid (INCI) et levulinic acid (INCI) commercialisés par la société COSPHATEC GMBH sous la dénomination Cosphaderm™ et Cophaderm™ LA-T, respectivement ;

- le dehydroacetic acid (INCI) et le polyaminoprypyl guanide (INCI), commercialisés par la société LONZA sous la dénomination Geogard™ 111A et Cosmocil™ CQ, respectivement ;

- le phenoxyethanol (INCI) commercialisé par la société CLARIANT INTERNATIONAL LTD sous la dénomination Phenoxetol™.

Selon un mode de réalisation particulier, la composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, comprend entre 0,001% et 5% en poids total de la composition d’agent conservateur, avantageusement entre 0,01% et 2%, de préférence entre 0,1% et 1%.

La composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, peut également comprendre au moins un principe actif dermocosmétiques comme, par exemple :

- de l’azéilate de lysine ou un de ses dérivés ou un sel de l’acide azélaïque ;

- de l’andrographolide, notamment l’extrait à’Andrographis paniculata correspondant à la désignation INCI Andrographis paniculata leaf extract ; de l’acide ascorbique natif (vitamine C) ou ses dérivés, notamment les dérivés correspondant aux INCI Ascorbyl Glucoside, Ethyl ascorbic acid, Ascorbyl methylsilanol pectinate, Sodium ascorbyl phosphate et Ascorbyl tetraisopalmitate, avantageusement l’ascorbyl glucoside ;

de l’arbutine ou un extrait végétal la contenant, notamment l’extrait de busserole correspondant à la désignation INCI Arctostaphylos uva-ursi leaf extract ; de la glabridine ou un extrait végétal la contenant, notamment les extraits de réglisse correspondant à la désignation INCI Glycyrrhiza glabra root extract , Glycyrrhiza inflata root extract, Glycyrrhiza uralensis root extract ;

les peptides biomimétiques correspondant aux désignations INCI hexapeptide 2 et/ou nonapeptide-1 ;

un extrait aqueux d'une algue dénommée Palmaria palmata , notamment l’extrait correspondant à la désignation INCI Palmaria palmata extract ;

le 4-n-butylresorcinol ;

de la vitamine PP, également appelée niacinamide ou nicotinamide, et ses dérivés ;

au moins un polyol choisi parmi notamment le xylitol, le rhamnose, le mannitol et leurs mélanges ;

les fructoligosaccharides ;

un extrait des algues Laminaria ochroleuca, Blidingia minima et/ou Laminaria saccharina ;

un extrait de la plante Zanthoxylum alatum ;

du panthénol ;

de la vitamine E ou un de ses dérivés hydrophiles ou lipophiles, ou un de leurs sels, avantageusement le tocotriénol ou le tocophérol ;

de l’acide salicylique ou un de ses dérivés ;

un extrait de bois de cade ;

un extrait de Boldo ;

un extrait de Reine des prés ;

un agent limitant l’immunosuppression, avantageusement la vitamine PP ; un agent protecteur de la protéine p53, avantageusement l’épigallocathéchine gallate (EGCG) ;

un extrait d’huile de karanja issue du Pongamia glabra ;

de GATR (adénosine-5 tri-phosphate), du Gp4G (diguanosine tétraphosphate) ou de l’Ap4A (diadénosine tétraphosphate),

un extrait peptidique de soja et/ou de blé et leurs mélanges ;

un acide aminé ou un dérivé d’acide aminé choisi dans le groupe constitué par l’ectoïne, la créatine, l'ergothionéine, la camosine, la tyrosine, la décarboxycamosine, la glutamine et leurs sels ;

- un extrait aqueux de concombre répondant à la désignation INCI Cucumis sativus (Cucumber) Fruit Extract ;

- ou leurs mélanges.

Avantageusement, la composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, comprend, en outre, entre 0,001% et 10% en poids total de la composition de principes actifs dermocosmétiques, avantageusement entre 0,01% et 5%, de préférence entre 0,1% et 1%.

La composition comprenant le complexe hybride selon l’invention, avantageusement les CSC et/ou CSL, peut également comprendre les adjuvants habituels dans le domaine considéré, tels que les épaississants ou gélifiants hydrophiles ou lipophiles, les additifs hydrophiles ou lipophiles, les antioxydants, les parfums, les charges, les pigments, les filtres UV, les absorbeurs d'odeur, les colorants, les hydratants, des vitamines, des acides gras essentiels, des polymères liposolubles notamment hydrocarbonés, les opacifiants, les stabilisants, les séquestrants, les conditionneurs les agents propulseurs, les corps gras, les solvants organiques, les silicones, les épaississants, les adoucissants, les polymères anioniques, cationiques, non-ioniques ou amphotères, les agents anti-mousses, les agents conditionneurs du cheveu tels que des protéines, des vitamines, colorants, les agents nacrants, les filtres solaires et notamment les filtres solaires hydrophiles, les électrolytes, les agents stabilisants, le tampons tels que par exemple le tampon acide citrique/citrate de sodium.

Selon un autre aspect, l’invention concerne l’utilisation d’un complexe hybride tel que décrit précédemment comme agent pour assainir la peau.

Selon l’invention, le complexe hybride comme agent assainissant de la peau permet de :

- maintenir et rééquilibrer le microbiome cutané ;

- diminuer ou inhiber la prolifération des bactéries pathogènes ; et/ou

- éliminer les bactéries pathogènes.

Selon un autre aspect, l’invention concerne l’utilisation d’un complexe hybride tel que décrit précédemment comme agent pour assainir une composition cosmétique ou dermopharmaceuti que . Selon l’invention, le complexe hybride comme agent assainissant d’une composition permet de :

- protéger ladite composition d’une contamination bactérienne ;

- diminuer ou inhiber la prolifération des bactéries pathogènes ; et/ou

- éliminer les bactéries pathogènes.

En d’autres termes, l’invention concerne l’utilisation d’un complexe hybride tel que décrit précédemment comme agent pour assainir la peau et/ou une composition cosmétique ou dermopharmaceutique.

Selon un mode de réalisation particulier, le complexe hybride est utilisé pour réduire, diminuer ou inhiber la prolifération des bactéries pathogènes sur la peau et/ou dans une composition cosmétique ou dermopharmaceutique. L’invention et les avantages qui en découlent ressortiront mieux des figures et des exemples suivants donnés afin d’illustrer l’invention et non de manière limitative.

[Fig. 1] La figure 1 représente une comparaison de l’activité antimicrobienne du complexe hybride correspondant à des CSC selon l’invention par rapport à celle du CM 15 seul.

[Fig. 2] La figure 2 représente une comparaison de l’activité antimicrobienne du complexe hybride correspondant à des CSL selon l’invention par rapport à celle de la lysine seule. EXEMPLES DE REALISATION DE L’ INVENTION

1/Svnthèse des CSL selon l’invention

La composition mise en œuvre dans la synthèse des CSL selon l’invention est représentée dans le tableau 1. [Tableau 1]

Etape 1 : B est solubilisé dans A à 60°C pendant 20 minutes. Etape 2 : C est intégré à la solution obtenue à l’étape 1 et le mélange est chauffé à 60°C et agité pendant 20h.

Etape 3 : La suspension obtenue à l’étape 2 est refroidie à température ambiante puis fdtrée sous vide sur un filtre 0,4 pm.

Etape 4 : D est ajouté au mélange réactionnel de l’étape 3, puis la réaction est maintenue à 40°C pendant 16h.

Etape 5 : Les colloïdes de silice greffés de manière covalente avec la lysine (CSL) selon l’invention, sont obtenues après une étape de purification par dialyse du mélange selon l’étape 4, d’abord contre une solution de E à 5g/L pendant 15h avec 3 changements de contre solvant, puis pendant 15h contre A avec 3 changements de contre solvant. La membrane de dialyse utilisée a une limite d’exclusion de 3,5kDa. Les poussières sont éliminées par filtration sur filtre acétate de cellulose 0,2pm.

2/Svnthèse des CSC selon l’invention

La composition mise en œuvre dans la synthèse des CSC selon l’invention est représentée dans le tableau 2. [Tableau 2]

Etape 1 : B est solubilisé dans A à 60°C pendant 20 minutes. Le pH de la solution est d’environ 10,3.

Etape 2 : C est intégré à la solution obtenue à l’étape 1 et le mélange est chauffé à 60°C et agité pendant 20h.

Etape 3 : La suspension obtenue à l’étape 2 est refroidie à température ambiante puis filtrée sous vide sur un filtre 0,4 pm.

La solution est ensuite dialysée avec une membrane de dialyse à limite d’exclusion lkDa d’abord contre une solution de D à 5g/L pendant 15h avec 3 changements de contre solvant, puis pendant 15h contre A avec 3 changements de contre solvant.

Le pH de la solution obtenue après dialyse est compris entre 8 et 9,5 puis est ajusté entre 7,5 et 8 par ajout d’une quantité nécessaire d’une solution d’HCl 0,1M.

Etape 4 : Pour le greffage chimique, E, puis F sont ajoutés à l’abri de la lumière à la solution obtenue à l’étape 3 et la réaction est maintenue à 40°C pendant 16h dans l’obscurité.

Etape 5 : Les colloïdes de silice greffés de manière covalente avec le CM15 (CSC) selon l’invention, sont obtenues après une étape de purification par dialyse du mélange selon l’étape 4 contre A pendant 15h. La membrane de dialyse utilisée a une limite d’exclusion de 3,5kDa. Les poussières sont éliminées par filtration sur filtre acétate de cellulose 0,2pm. 3Ævaluation des propriétés antimicrobiennes des complexes hybrides CSC et CSL selon l’invention

Le pouvoir antimicrobien des complexes hybrides CSC et CSL selon l’invention est déterminé in vitro selon le principe de 1’ATPmétrie.

Cette technique consiste à mesurer la quantité d’ATP présente dans des échantillons.

Tous les organismes vivants contiennent de GATR. L’ATP est quantifiée par une réaction de bioluminescence via l’utilisation de l’enzyme luciférase. Cette enzyme catalyse la réaction, entre la luciférine (substrat), G ATP (cofacteur) et l’oxygène, qui est à l’origine de l’émission de photons.

En effet, chaque molécule d’ATP consommée dans la réaction produit un photon de lumière. La production de lumière à partir de cette réaction est donc directement proportionnelle à la quantité d’énergie biologie (ATP) présente dans l’échantillon.

La quantité d’ATP mesurée est convertie en quantité de microorganismes en considérant le consensus selon lequel une bactérie, par exemple E. coli, contient 0,001 pg d’ATP.

L’évaluation des propriétés antimicrobiennes des complexes hybrides CSC et CSL a été réalisée au moyen d’un kit ATPmétrie comprenant un tampon de lyse permettant d’extraire T ATP cellulaire, une résine permettant de capter les substances pouvant interférer avec le test, un tampon de stabilisation de GATR dissout (non extrait de cellules vivantes) avant quantification, une solution standard d’ATP et la luciférase.

La quantité d’ATP mesurée après traitement par le tampon de lyse et la résine correspond à la quantité d’ATP totale contenue dans l’échantillon. La soustraction de la valeur obtenue en ATP dissout à celle d’ATP totale permet d’obtenir la concentration en ATP cellulaire à partir de laquelle on peut déduire la concentration de la biomasse vivante présente dans l’échantillon analysé.

Les analyses ont été effectuées en présence du peptide CM15 seul, de lysine seule ou d’une solution comprenant des CSC ou des CSL selon l’invention. a / Préparation des échantillons

1,5 mL de chaque échantillon étudié sont placés dans des flacons en verre de 5 mL. Tous les échantillons sont ensuite contaminés par une solution de glucose (méthode 1) ou par contact cutané (méthode 2).

- Méthode 1 - contamination au glucose : une solution aqueuse de glucose à 1 g/L est préparée et conservée pendant 3 jours à température ambiante de manière à favoriser le développement microbien. Cette solution est ensuite ajoutée aux échantillons à tester à une concentration de 25% en poids de Téchantillon.

- Méthode 2 - contamination par contact cutané : 100 pL d’ échantillon à tester sont prélevés et mis en contact avec la paume de la main d’un individu (aspiration et reflux 3 fois). La peau comprend entre 10 2 et 10 5 bactéries par cm 2 . Ces bactéries appartiennent à la flore résidente (bactéries non pathogènes) ou à la flore transitoire (bactéries potentiellement pathogènes). Contrairement à la méthode 1, cette technique de contamination permet de s’assurer que les échantillons comprennent un maximum de bactéries pouvant entrer en contact avec les préparations cosmétiques ou dermopharmaceutiques. b/ Détermination de la quantité d’ ATP dans les échantillons

Détermination de la quantité d’ATP totale

40 pL d’échantillon sont mélangés à 40 pL de tampon de lyse. Après une minute d’incubation à température ambiante, 50 pL de ce mélange sont placés dans 200 pL de résine. Après homogénéisation du mélange, la luminescence du surnageant est analysée par prélèvement d’un volume de 10 pL du mélange ajouté à 10 pL de luciférase dans une plaque 384 puits.

Détermination de la quantité d’ATP dissoute

33 pL d’échantillon sont mélangés 300 pL de tampon stabilisateur. Après homogénéisation et incubation d’une minute à température ambiante, la luminescence de la solution est analysée par prélèvement d’un volume de 10 pL d’échantillon mélangé à 10 pL de luciférase dans une plaque 384 puits.

La quantité d’ATP a été initialement quantifiée après contamination (T0). Les échantillons sont placés dans une enceinte climatique à 40°C et 75% d’humidité relative pendant 3 jours. Ensuite, une nouvelle quantification de GATR est effectuée (T3 = T3 jours après contamination).

Les valeurs obtenues en ATP cellulaire sont converties en équivalent microorganismes. c/ Comparaison de l’activité antimicrobienne des CSC par rapport au CM15 seul

L’activité antimicrobienne des CSC selon l’invention, à une concentration de 1.10 3 ; 1.10 4 ou 1.10 5 mg/mL, est comparée à celle du CM 15 seul (c’est-à-dire sous forme libre, non greffée) utilisé aux mêmes concentrations.

Les résultats sont représentés par la figure 1.

Les données montrent que le CM 15 seul n’a aucun effet antimicrobien, quelle que soit la concentration de CM15 utilisée.

A l’inverse, l’utilisation des CSC inhibe significativement la prolifération bactérienne de 75,5% ; 70,6 % et 87,7%, respectivement aux concentrations de 1.10 3 ; 1.10 4 ou 1.10 5 mg/mL. d/ Comparaison de l’activité antimicrobienne des CSL par rapport à la lysine seule

L’activité antimicrobienne des CSL selon l’invention, à une concentration de 0,5 ; 0,2 ou 0,05 mg/mL, est comparée à celle de la lysine seule (c’est-à-dire sous forme libre, non greffée) utilisé à la même concentration.

Les résultats sont représentés par la figure 2.

Les données montrent qu’à une concentration de 0,5 mg/mL ou 0,2 mg/mL, les CSL ont le même pouvoir inhibiteur de la prolifération bactérienne que la lysine seule.

A l’inverse, l’utilisation des CSL à une concentration de 0,05 mg/mL inhibe significativement la prolifération bactérienne de 70% alors que la lysine seule n’a pas d’effet d’inhibition de cette prolifération. 4Æxemples de composition - Eaux micellaires. hygiènes moussantes et émulsions comprenant des CSL ou des CSC selon l’invention

Les pourcentages indiqués sont donnés en poids de produit par rapport au poids total de la composition dans les tableaux ci-dessous.

La formulation de la composition d’une eau micellaire comprenant les CSL selon l’invention est représentée dans le tableau 3.

Tableau 3]

La formulation de la composition d’une eau micellaire comprenant les CSC selon l’invention est représentée dans le tableau 4.

Tableau 4]

La formulation d’une composition correspondant à une hygiène moussante (gel douche) comprenant les CSL selon l’invention est représentée dans le tableau 5.

Tableau 5]

La formulation d’une émulsion H/E cosmétique comprenant les CSL selon l’invention est représentée dans le tableau 6.

Tableau 6]