La présente invention concerne un nouveau format de film cinématographique destiné à l'enregistrement d'images panoramiques sur un support comportant des perforations d'entraînement placées entre les cadres des images successives.

La raison d'être des formats de film à perforations entre-images vient de ce que la surface nécessaire pour loger les perforations induit un large espace permettant de faire des collages qui n'apparaissent pas dans la fenêtre de projection.

De plus, dans ce type de format, la surface d'image a un coefficient d'utilisation plus important que les formats à perforations marginales car ces dernières empiètent sur cette surface image qui est ainsi réduite. Or, on sait que la définition d'une image est proportionnelle à sa surface.

Cette caractéristique est un avantage par rapport aux formats de films à perforations latérales (tels le Superδ et le 16 mm) dans lesquels on cherche à compenser la surface perdue pour loger les perforations, par un espace entre-images réduit au minimum, ce qui présente l'inconvénient de rendre les collures apparentes dans la fenêtre des projecteurs ou des télécinémas.

Pour éviter la visibilité des collures sur les films à perforations latérales on a recours au tirage de copies selon un processus complexe dit "A et B" par lequel les prises "paires" sont tirées lors d'un premier passage de l'original, puis les prises "impaires" lors d'un second passage. Ce processus est courant en cinéma dit "professionnel" car son coût est acceptable au regard des autres coûts de réalisation du film. Il n'en est pas de même er πnéma dit "d'amateur" où l'original sert lui-même de support de projection, et où > oût du tirage "A et B" devient prohibitif.

Pour le cinéma d' -iteur, l'invisibilité des collures est un grand avantage des formats à perforation entre-images ; les seuls exemples connus sont les films de format 17,5 mm et 9,5 mm de large. Seul le format 9,5 mm reste en usage. Ce format se caractérise par un positionnement des perforations sur l'axe médian du film. Le format 9,5 mm enregistre des images de dimensions 6,25 mm par 8,5 mm qui sont proches d'un carré de rapport hauteur/largeur - 1/1 ,36. L'évolution des

goûts en termes de proportions d'images, exige que la projection sur écran se fasse au rapport 1/1 ,66 du "panoramique". Il s'ensuit que seule une portion (5,1 mm x 8,5 mm) de l'image photographiée se trouve projetée au détriment de la

définition, du respect de la composition d'origine et de la quantité de lumière que l'on peut faire passer par cette ouverture anormalement réduite.

La demande de brevet français n° 2685103 a apporté un perfectionnement important par un concept de format de film différent, un décalage de la perforation entre-images vers la gauche du film, avec pour résultat de nombreuses améliorations techniques dont la plus importante réside dans la possibilité de projeter des images panoramiques et la possibilité de passer du 11 ,6 mm au 9,5 mm et réciproquement.

Cette demande n° 2685103 décrit également le fait que le centre optique de l'image enregistrée est décalé à 0,1 mm de l'axe médian dans la même direction.

L'un des résultats est de ménager une marge importante sur l'un des bords du film, permettant d'enregistrer des informations complémentaires, par exemple sur une piste magnétique.

Malgré l'intérêt important des perfectionnements ainsi réalisés, leur réalisation n'était pas apparue depuis l'apparition du format 9,5 mm en 1922.

La présente invention apporte des perfectionnements au système décrit dans l'art antérieur.

Selon l'invention, on propose de décaler les perforations entre-images de telle sorte qu'une surface inter-images suffisante est libérée pour y insérer le marquage de tous codes et informations nécessaires, notamment, au montage virtuel, le marquage temps, etc..

Un décalage ne semblait pas possible, pour des raisons de dissymétrie qui apparaissaient insurmontables, lors du dépôt de la demande précitée.

Pour la même raison, un décalage plus important n'était pas apparu possible à cette même date et la ande précitée reflète ce préjugé.

Selon la présente invention, au contraire, les perforations sont décalées en une position quelconque entre l'axe médian du film et le bord de référence correspondant.

De préférence, l'axe des perforations sera décalé d'une distance de 1 ,1 à 2 mm par rapport audit axe médian.

La présente invention concerne également des réalisations mécaniques qui seront exposées ci-après en détail, ainsi que des matériels et procédés de montage et de projection cinéma et télévision qui seront également exposés.

En effet, les perfectionnements selon l'invention permettent d'accéder sans inconvénients à la compatibilité recherchée depuis quelques années entre les formats cinéma, cinéma amateur, télévision et télévision 16/9ème, compatibilité qui n'avait pas pu être réalisée.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, et en se reportant au dessin annexé, sur lequel les mêmes références ont les mêmes significations, qui sont les suivantes :

1 . Pellicule cinématographique 2. Perforation entre-images

3. Pas entre les perforations

4. Axe de centrage des perforations

5. Axe médian de la pellicule

6. Bord (de la pellicule) de référence

7. Image enregistrée

8. Axe optique de l'objectif 12

9. Marge (image / bord de référence) 10. Marge (image / bord de référence opposé)

11. Traces porteuses d'informations

12. Objectif

13. Élément de guidage (bord de référence) de la pellicule

14. Élément de traction de la pellicule 15. Guide mobile (bord opposé au bord de référence)

16. Élément pressant le guide mobile

17. Image (inversée) du personnage photographié

18. Zone entre images pour marquage d'informations 19. Bord de là zone de marquage (18)

20. Bord de la perforation (2) en regard du bord (19)

21 . Bord opposé de la zone (18)

22. Canal fixe sur châssis micrométrique

23. Presseur amovible 24. Rails (hauteur exagérée pour la représentation visuelle) μ = Déplacement micrométrique du châssis du canal 22

d = Décalage latéral axe perforation 4 / axe médian 5 d' = Décalage axe optique 8 / axe médian 5

D = Distance latérale axe optique 8 / axe de l'élément de guidage 13 du bord de référence.

D'= Distance latérale plan de traction (axe 4) des éléments d'entraînement (14) / axe des éléments de guidage (13) du bord de référence. e = Écartement transversal (19) / (20)

E = Écartement transversal (21 ) / bord Sur le dessin annexé : la Figure 1 représente une pellicule cinématographique au format selon l'invention ; la Figure 2 représente un appareil cinématographique de prise de vue ou de projection pour film au format selon l'invention ; - la Figure 3 représente une fraction agrandie de la Figure 2 ; la Figure 4 représente une pellicule Super 9,5 selon l'invention ;

la Figure 5 représente une plaque Canal de découpeuse au format selon l'invention.

Le format selon la demande précitée permet de remédier à certains inconvénients du format 9,5 mm. On rappellera ici pour information que la demande précitée décrit, selon une première caractéristique, l'utilisation d'un film de largeur 11 ,6 mm (+/- 0,06 mm) portant des perforations entre-images au pas de 7,6 mm (+/- 0,05 mm). Ce pas est identique à celui du format 9,5 mm standard. Les images inscrites

sont de même hauteur que celles du 9,5 mm standard (6,25 mm) mais de largeur 10,5 mm, assurant non seulement un rapport hauteur /largeur de 1/1 ,66 mais encore une plus grande surface d'image garante d'une définition et d'une luminosité améliorées en projection.

Comme le film 9,5 mm standard se fabrique en coupant du film 35 mm en trois bandes, le film de 11 ,6 mm (35 mm/3) de la demande précitée peut se fabriquer selon la même méthode, mais sans rien gaspiller de la surface du film 35 mm d'origine sur lequel se pratique la découpe.

Une deuxième caractéristique de la demande précitée vient de ce que la perforation entre-images n'est pas en position centrale : elle est décalée de 1 ,1 mm vers la gauche du film vu de l'objectif de prise de vues, et se trouve donc à 4,75 mm (+/- 0,05 mm) du bord de référence de guidage du film.

Grâce à ces deux caractéristiques du format de la demande précitée, il a été possible d'enregistrer et de projeter des images panoramiques au rapport 1 ,66 en modifiant des appareils conçus précédemment pour le format 9,5 mm (machines à perforer, caméras et projecteurs), car leurs éléments dynamiques — poinçons, griffes, débiteurs — sont au même pas (7,6 +/- 0,06 mm) que ceux du film 9,5 mm, et à la même position (4,75 +/- 0,05 mm) par rapport aux éléments de guidage latéral du film 9,5 mm.

II a ainsi été possible de ne filmer qu'avec du film de 11 ,6 mm puis de le découper en largeur 9,5 mm après développement (grâce au bord de référence commun aux deux formats) pour pouvoir le projeter dans les appareils au format 9,5 mm non modifiés. Inversement on a pu copier par contact un film 9,5 mm sur un contretype

11 ,6 mm afin de pouvoir en incorporer les images (films d'archives) dans une œuvre nouvelle.

Une troisième caractéristique du format de la demande précitée réside en ce que le

centre optique de l'image enregistrée ne se trouve pas sur l'axe médian du film mais à 0,1 mm de cet axe en direction du bord de référence. De la sorte l'image enregistrée de 10,5 mm de large laisse une marge de 0,5 mm du côté du bord de référence, et de 0,66 mm de l'autre côté. Cette marge de 0,65 mm permet d'enregistrer des informations complémentaires à l'image photographiée : à titre d'exemple non limitatif on citera l'inscription du temps exact de la prise de vue.

Comme cela a été indiqué ci-dessous, ces dispositions remarquables ont amené des améliorations sensibles qui ont également été rappelées ci-dessus.

Cependant il n'était pas apparu possible de décaler plus largement les perforations car déjà un léger décalage, comme celui décrit dans la demande précitée, allait à rencontre de tous les préjugés bien établis des professionnels.

Il a maintenant été découvert qu'il était possible de décaler plus largement les perforations, moyennant des adaptations de matériel de prise de vue et de projection qui seront décrites ci-dessous.

L'invention s'applique tout particulièrement au format "Super 9,5" qui est de 11 ,658 ± 0,02 mm.

Selon la présente invention, la pellicule est carar ^* "risée en ce que le décalage latéral (d) peut atteindre une valeur suffisante pot ? les perforations (2) libèrent une zone (18) entre-image suffisamment large r recevoir des marquages d'informations utiles.

Cette zone (18) pourra être, soit centrée sur l'axe médian ou l'axe optique, soit au contraire décalée par rapport à ces axes.

Notamment, en référence à la Figure 3 , selon un mode de réalisation préféré, le bord (19) de la zone (18) situé du côté du bord de référence sera proche du bord en regard (20) de la perforation.

Selon un autre mode de réalisation, le bord opposé (21) de la zone (18) sera aussi proche que nécessaire du bord de la pellicule opposé au bord de référence.

L'homme de métier comprendra que d, e et E seront aisément déterminés en fonction de la quantité et de la forme des informations qu'il souhaitera insérer dans la zone (18).

Ainsi, l'espace laissé libre par chaque inter-image pourra être utilisé pour un marquage de codes nécessaires pour le montage virtuel, le marquage temps, ou tout autre procédé pour la synchronisation du son, et utile aux laboratoires de développement, de tirage, ou le télécinéma, et toutes les opérations de montage et de transfert.

A titre de réalisation préférée, et donc non limitative, les diverses grandeurs mentionnées pour décrire la présente invention seront situées dans les domaines tels que représentés sur la Figure 4 annexée.

Les perforations (2) présenteront les cotes du format 9,5 (2,4 ± 0,01 mm x 1 ± 0,01 mm avec un arrondi à r = 0,15) adaptées au présent format par l'homme de métier.

Selon le mode dont la commercialisation est envisagée, en référence au dessin, le film de largeur 11 ,658 mm (1), comporte des perforations (2) de dimensions 1 x 2,4 mm au pas (3) de 7,56 ± 0,01 mm centrées sur un axe (4) situé à distance 1 ,1 - 2 mm de l'axe médian (5) du film en direction du bord de référence (6) qui se trouve près de l'image de la main droite d'un personnage photographié (17). L'image enregistrée (7) de 10,62 mm de large et de 6 mm de haut ( rapport du 16/9 ème; 1 ,77 ) est centrée sur l'axe optique (8) décalé ( d' ) de 0,1 mm de l'axe médian (5) du film. La marge (9) située près du bord de référence (6) est de largeur 0,5 mm et la marge (10) située du côté opposé est de largeur 0,65 mm. On peut y inscrire des traces porteuses d'information (11).

L'axe optique (8) de l'objectif (12), centré sur la fenêtre image (7) est à distance 5,75 mm des éléments de référence de guidage (13) de l'appareil, le plan de

traction des éléments (14) d'entraînement du film, se trouve à 4,75 mm des éléments de guidage (13). Le guide mobile (15) poussé par l'élément (16) est placé à 1 1 ,6 mm du guide fixe (13), il induit par pression latérale sur le film, le contact du bord de référence (6) sur le guide fixe (13).

Les valeurs de (e) et (E) préférées sont déduites de la Figure 4.

On ménage ainsi une zone (18) entre chaque image, de largeur et de hauteur permettant aisément les marquages d'informations mentionnés.

Un mode de réalisation tout à fait préféré comprendra les caractéristiques suivantes :

1 ) RAPPORT D'IMAGE 16/9ème

a) Image enregistrée

Afin d'avoir un standard identique à la nouvelle image Télévision 16/9ème 1 ,78 la dimension de l'image filmée sera la suivante : 10,62 x 6 mm soit une surface de 63,72 mm ² .

b) Image projetée

La dimension de l'image projetée sera donc de 10,30 x 5,80 mm.

Cette dimension d'image sera la même pour les tables de montage, les projecteurs, les télécinémas.

2 ) INTER-IMAGE

Ce procédé qui consiste à avoir une perforation entre chaque image est étendu à toute forme de perforation, tout emplacement de cette dernière par rapport au bord de référence du film, avec un décalage d > 1 ,1 mm.

L'espace laissé libre par chaque inter-image pourra être utilisé pour un marquage de codes nécessaires pour le montage virtuel, le marquage temps, ou tout autre

procédé pour la synchronisation du son, le laboratoire de développement, de tirage, ou le télécinéma.

3 ) PAS DU SUPER 9,5

Le pas du film appelé Super 9,5 est de 7,56 plus ou moins 0,01 mm.

4) PRISE DE VUE

La pellicule circule, comme on le sait, devant l'objectif de prise de vues au niveau de la plaque Canal. La pellicule est maintenue pressée sur des bords de référence.

On prévoira un canal fixe (22) sur châssis autorisant un déplacement micrométrique d'amplitude μ.

On recommande pour μ une valeur de 0,025 mm.

La fenêtre de la plaque Canal sera de manière préférée aux dimensions de 10,62 x 6 mm, cf. Figure 4.

La plaque Canal devra être faite de façon que l'image enregistrée ne soit jamais en contact avec les presseurs qui maintiennent le film plaqué.

Chaque plaque Canal sera munie d'un presseur latéral 15 afin d'obtenir une stabilité du film parfaite.

Caméra : largeur : 1 mm hauteur : 0,10 mm

Projecteur, table de montage télécinéma : largeur : 0,8 mm hauteur : 0,08 mm ± 0,02

5 ) PROJECTION

La fenêtre de l'image projetée sera de 10,30 x 5,80 mm.

La plaque Canal des appareils de projection (projecteur de salle ou télécinéma) devra être conçue de telle façon que l'image projetée ne soit jamais en contact avec les presseurs qui maintiennent le film plaqué. Un presseur latéral sera positionné de telle façon que la stabilité du film soit parfaite.

6 ) ÉMULSION

Les émulsions du type E6 sont exclusivement employées pour la photographie de diapositives.

Le demandeur a mis au point un procédé de découpe, de perforation et de traitement de ces émulsions de telle façon que leur utilisation soit possible en cinéma.

L'émulsion dite "Master" est conditionnée de manière préférée en galettes de 305 m et de largeur 35 mm, non perforée.

La pellicule 35 mm passe alors dans un canal tel que représenté sur la Figure 5 annexée.

Au niveau des arêtes mε quées par un cercle pointillé sur la Figure 5, on prévoit un arrondi à r = 0,05 mm.

La pellicule est ensuite découpée par des couteaux tournants en trois films de largeur identique 11 ,658 ± 0,02 mm, chacun étant enroulé sur un axe.

On pourra utiliser le traitement des films inversibles, connu dans le domaine des diapositives, et utiliser ce procédé pour quelque format cinématographique que ce soit.

7 ) UTILISATION

Les pièces en contact avec le frim et en particulier les débiteurs ou les picots utilisés pour la traction ou le maintien du film dans les perforations devront avoir de préférence les bouts arrondis afin d'éviter toute rayure intempestive notamment au moment du montage avec les colleuses, les tables de montage, etc..

Naturellement, l'invention ne sera pas limitée aux modes de réalisation spécifiques décrits.

Notamment, les perforations décalées pourront présenter une forme géométrique quelconque comme un losange etc..

L'invention concerne également tous les appareils et procédés d'enregistrement, de prise de vue, de projection, de télécinéma, de fabrication, de dépôt et découpe des émulsions, notamment à partir d'une largeur normalisée de 35 ou 70 mm, de montage, de collage, de montage virtuel, de développement, de tirage de copies en format Super 9,5 ou en un autre format, comme agrandissement en 35 ou 70 mm, réduction en 9,5 mm, etc.. et analogues, y compris caméras cinématographiques et de télévision, matériel professionnel et amateur, mis au format de l'invention.

L'invention concerne également selon un de ses aspects le format décrit Super 9,5 pour la diffusion de films professionnels en ce sens qu'à partir d'un " master " ou pellicule initiale en 35 mm on obtient, sur une autre pellicule 35 mm auparavant perforée au pas du Super 9,5, 3 copies Super 9,5 du master 35 mm.

Le son peut alors être être diffusé par double bande , synchronisé par tout système connu ou adapté.