La présente invention concerne un perfectionnement apporté aux mousquetons utilisés, entre autres, pour la pratique de l'escalade et de la spéléologie.

Les mousquetons commercialisés à ce jour sont cons¬ titués, d'une façon traditionnelle, par un corps ayant la forme générale d'un C dont les deux extrémités sont recourbées pour être disposées en regard l'une de l'au¬ tre et d'un doigt, monté autour d'un axe monté.à l'une des extrémités du corps. Un ressort, disposé à l'inté¬ rieur du doigt et appuyé à l'autre extrémité contr'e une extrémité du corps, repousse toujours le doigt vers l'extérieur contre l'autre extrémité du corps. Ainsi, en utilisation normale, l'utilisateur repousse le doigt du mousqueton pour placer une corde dans l'espace intérieur du mousqueton puis laisse revenir le doigt dans sa posi- tion initiale, emprisonnant ainsi la corde.

Pour augmenter la résistance à la rupture du mous¬ queton, tous les mousquetons actuels présentent, à l'opposé de l'axe sur lequel est articulé le doigt, une extrémité en forme de crochet, disposée généralement sur le corps, coopérant avec une goupille transversale dis¬ posée en travers de la ^' chappe d'extrémité du doigt. Les figures 1 et 2 annexées illustrent deux modes de réali¬ sation de mousqueton conforme à cet état de la techni- que.

Une telle disposition présente un inconvénient ma¬ jeur ; en effet, lorsque l'utilisateur cherche à enlever la sangle ou La corde disposée à l'intérieur du mousque- ton, celle-ci s'accroche souvent au crochet du corps

puisque celui-ci es.t placé dans l'espace entre le corps et le doigt. Or cet accrochage a souvent lieu à un mo¬ ment où l'utilisateur est dans une situation d'équilibre précaire, ce qui peut nuire à sa séσurité.

Dans une solution récente, il a été proposé de dis¬ poser la partie "crochet" non plus sur le corps mais sur le doigt. On élimine ainsi le's risques d'accrochage de la sangle mais la présence du crochet sur le doigt ne supprime pas l'inconvénient précité. De plus, en fabri¬ cation, la réalisation du crochet se fait par fraisage avec une fraise de diamètre- ¹ -faible qui casse fréquem¬ ment.

Outre ce problème de la présence de parties agres¬ sives dans la zone d'ouverture du mousqueton, se pose également celui de la résistance à la rupture que doit présenter un tel ensemble, cette résistance devant être équilibrée entre la partie mâle et la partie femelle. Par ailleurs, outre la résistance dans le sens longitu¬ dinal, le crochet doit également présenter une résistan¬ ce transversale pour éviter tout risque d ^l ouverture et de désaccouplement des parties mâle et femelle. En ef¬ fet, en cours d'utilisation, par exemple lors d'une chute, il peut se produire que le mousqueton vienne taper contre un rocher et que sous l'énergie du choc, et malgré la présence du ressort, le doigt recule et ce, d'une longueur suffisante entraînant un échappement de la goupille de l'intérieur du crochet et, par suite, l'ouverture du mousqueton et un risque de casse, étant donné que sa résistance s'en trouve amoindrie.

Or on a trouvé, et c'est ce qui fait l'objet de la présente invention, un nouveau type de mousqueton qui permet de résoudre l'ensemble de ces problèmes et qui.

par ailleurs, ne nécessite pour sa fabrication que des moyens simples d'usinage (fraisage, perçage) .

D'une manière générale, l'invention concerne donc 5 un perfectionnement apporté aux mousquetons utilisés lors de la pratique de l'escalade, de la spéléologie ou d'autres activités similaires et qui sont constitués :

- d'un corps ayant la forme générale d'un C dont les deux extrémités sont recourbées pour être disposées

10 en regard l'une de l'autre ;

- d'un doigt monté articulé autour d'un axe porté à l'une des extrémités du corps, ledit doigt étant soumis à l'action d'un ressort interne tendant à le repousser vers l'extérieur contre l'autre extrémité du corps ;

15 - les deux éléments (corps et doigt) étant réalisés dans des profilés en alliage léger,de section identique, sensiblement cylindriques et constants, les extrémités du corps et du doigt qui peuvent être écartées l'une de l'autre ayant des formes complémentaires, respectivement

?0 mâle et femelle, permettant de les encastrer l'une dans 1 ' autre.

Le mousqueton conforme à l'invention se caractérise en ce que : 5 - la partie mâle et la partie femelle des extrémi¬ tés du corps et du doigt sont inscrites à l'intérieur du volume de révolution des profilés :

. la partie mâle ayant une section transversa¬ le en forme de T dont la base est disposée 0 dans le plan d'articulation du doigt et s'é¬ tend sur au moins une partie majoritaire de la longueur du diamètre du profilé et dont les branches formant des reliefs latéraux ont une largeur totale, inférieure au diamè- 5 tre dudit profilé,

. la partie femelle a des formes correspondan¬ tes permettant également son inscription à l'intérieur du profilé et des dimensions telles qu'un jeu périphérique subsiste non seulement latéralement pour permettre le passage de la partie mâle en forme de T mais également dans le sens lon itudinal,

- 'le fond de la partie femelle ou les côtés de la partie mâle forme butée pour le doigt et limite son dé- placement vers l'extérieur.

Dans la suite de la description, l'invention, sera décrite pour des mousquetons dans lesquels la partie m⬠le est réalisée sur le corps alors que la partie femelle est réalisée à 1 ' extrémité. du doigt mobile mais il est évident que cela n'est pas limitatif et que des mousque¬ tons conformes à 1 ' invention.pourraient être également réalisés de manière inverse.

Avantageusement et en pratique :

- le mousqueton conforme à l'invention est réalisé dans un profilé de section sensiblement cylindrique et constante, de dimensions extérieures faibles (8 à 12 mm en général ) ; - la partie femelle destinée à recevoir les deux ailes de la partie en T a une forme générale cylindrique d'axe sensiblement perpendiculaire au doigt ;

- la partie supérieure du doigt présente, au niveau de l'accrochage, une surface cylindrique continue est totalement lisse à l'intérieur du mousqueton ;

- la partie femelle destinée à ^' recevoir les deux ailes de la partie en T a une forme légèrement oblongue.

L'invention et les avantages qu'elle apporte sera cependant mieux comprise grâce aux exemples de réalisa-

tion donnés ci-après à titre indicatif et non limitatif et qui sont illustrés dans les figures annexées dans lesquelles :

- les figures 1 et 2 illustrent comme dit précédem- ment deux types de mousqueton de l'art antérieur ;

- la figure 3 illustre, vu de côté, d'une manière similaire aux figures 1 et 2, un mousqueton réalisé con¬ formément à l'invention ;

- les figures 4a et 4b, 4c et 4d sont respective- ment des vues partielles, agrandies, d'une part de l'extrémité mâle du corps (fiq. 4a et 4b) et, d'autre part, de l'extrémité femelle du doigt (fig. 4c et 4d) ;

- la figure 5 présente vu en bout, un autre mode de réalisation des extrémités mâle et femelle du corps et du doigt dans un mousqueton conforme à l'invention, ces deux éléments étant représentés en prise et,

- la figure 6 est une vue de côté, du mode de réa¬ lisation illustré à la figure 5, l'extrémité du doigt étant représentée en coupe et les deux éléments doigt/ corps étant en position écartée l'un de l'autre.

Si l'on se reporte aux figures annexées, les figu¬ res 1 et 2 illustrent deux rηodes de réalisation de mousquetons de l'art antérieur. De tels mousquetons sont constitués essentiellement d'un corps (1) ayant la forme générale d'un C dont les deux extrémités sont recourbées pour être disposées en regard l'une de l'autre. A l'une des extrémités du corps, est monté un doigt (2) ar¬ ticulé autour d'un axe (3). Le doigt (2) est soumis à l'action d'un ressort interne (non représenté) qui tend à le repousser vers l'extérieur contre l'autre extrémité du corps (1). Afin de permettre l'encastrement des deux extrémités l'une dans.1 ' autre, dans le mode de réalisa¬ tion illustré à la figure 1, l'extrémité (5) du doiqt (2) est en forme de chappe alors que l'extrémité corres-

pondante du corps (1) comporte un crochet (4). Dans le mode de réalisation illustré à la figure 2, l'inverse est réalisé, l'extrémité du corps (1) comportant une chappe (6) alors que l'extrémité du doigt (2) comporte un crochet (7). Dans les deux cas, lorsque le mousqueton est ouvert, les parties formant crochet forment donc une zone agressive pouvant entraîner l'accrochage et la détérioration de la corde lors de son introduction ou de sa sortie. Par ailleurs, si la résistance à la trac- tion dans le sens longitudinal est bonne, en ce qui con¬ cerne la résistance dans le sens transversal, le risque d'ouverture et de casse du mousqueton subsiste étant donné que lors d'un choc violent, le doigt peut reculer suffisamment pour provoquer son échappement de l'extré- mité du corps.

Les mousquetons conformes à l'invention dont deux modes de réalisation sont illustrés aux figures 3 à 6, permettent de surmonter ces inconvénients.

Dans ces deux modes de réalisations, ces mousque¬ tons sont, comme dit précédemment, constitués d'un corps (1) et d'un doigt (2) articulés par l'intermédiaire d'un axe (3) à une extrémité du corps, ce doigt (2) étant également soumis à l'action d'un ressort interne tendant à le repousser vers l'extérieur.

Conformément à l'invention, les extrémités du corps (1) et du doigt (2) qui peuvent ^" être écartées l'une de l'autre ont des formes complémentaires respectivement mâle et femelle qui permettent de les encastrer l'une dans l'autre et dont les dimensions sont telles qu'elles sont inscrites à l'intérieur du volume de révolution des profilés conventionnels, en alliage léger, de section sensiblement cylindrique et constante, utilisés pour la

réalisation des mousquetons.

Pour ce faire, la partie mâle (8) a une section transversale en forme de T (voir figure 4a et figure 5) dont la base (8a) disposée dans le plan d'articulation du doigt (2) s'étend sur au moins une partie majoritaire de la longueur du diamètre du profilé. Dans le cas pré¬ sent, cette base (8a) s'étend sur toute la longueur. Par ailleurs, les branches (8b) qui forment des reliefs la- téraux ont, quant à elles, une largeur totale inférieure au diamètre du profilé. La partie femelle (9), prévue à l'extrémité du doigt (2) a, quant à elle, des formes correspondantes permettant également son inscription à l'intérieur du volume de révolution des profilés, les dimensions de cette partie femelle (9) étant telles que non seulement, un léger jeu subsiste latéralement, mais également pour que, dans le sens longitudinal, un jeu subsiste de part et d'autre des branches (8b) . Pour ce faire, la hauteur H de l'évidement (9) est supérieur à l'épaisseur Hl des branches (8b) . Dans ce mode de réali¬ sation, afin de limiter le déplacement vers l'extérieur du doigt (2), la partie femelle (9) est non débouchante de manière à former une paroi (10) formant butée sur la trajectoire du doigt.

Dans l'exemple de réalisation illustré par les fi¬ gures 3 à 4d, la partie femelle (9) a, comme la partie mâle (8), une forme de T et peut être réalisée, par exemple par électro-érosion. Les figures 5 et 6 illus- trent une variante conforme à l'invention dans laquelle si la partie mâle en forme de T (8) du corps (1) est sensiblement la même que dans l'exemple précédent et peut être réalisée par fraisage, la partie (9) quant à elle, est réalisée par perçage et fraisage. Un tel mode de réalisation particulièrement simple et qui, par ail-

leurs, permet de réaliser des chanfreins pour améliorer la résistance est le suivant. La partie femelle (9) est réalisée par un simple perçage sensiblement perpendicu¬ laire au doigt (2) (par exemple de diamètre 7 mm pour un doigt de diamètre 11 mm). Si l'on veut obtenir une butée (10) du doigt (2) contre le corps, ce perçage sera bien entendu non débouchait.La partie (11) permettant le passage de la partie mâle est, quant à elle, réalisée par frai¬ sage (4 mm de large environ) pour un mousqueton ayant les dimensions précédentes .

Comme dans l'exemple précédent, la hauteur H de la partie femelle (9) est supérieure à la hauteur Hl de la partie mâle, ce qui permet d'avoir un jeu vertical amé- liorant la résistance à la rupture du mousqueton.

A titre indicatif, des mousquetons réalisés confor¬ mément à l'invention dans les profilés de diamètre 11mm présentent une résistance à la rupture en traction su- perieure à 2200 DAN et ce, sans augmentation de poids et en évitant toute présence de parties agressives dans la zone d'ouverture du mousqueton.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples décrits précédemment, et comme indiqué dans le préambule, on peut réaliser la partie mâle sur le doigt et la partie femelle sur le corps. Par ailleurs, il est possible de réaliser des mousquetons comportant aussi bien un doigt (2) rectiligne qu'un doigt (2) courbe ou en forme de V ; dans un tel cas, il suffit alors d'in¬ cliner le fraisage de la partie mâle pour qu'elle cor¬ responde à la trajectoire finale du doigt (2) . L'inven¬ tion peut également s'appliquer aux mousquetons dont l'ouverture du doigt se fait dans un plan différent de celui de celui du mousqueton. De même, la butée (10)

pourrait être réalisée sur la partie (8) du corps (1) sans sortir de l'invention.

Il convient également de noter qu'un tel système de réalisation des parties mâle et femelle permet d'ob¬ tenir un ensemble dont la résistance est parfaitement équilibrée entre ces deux parties. Par ailleurs, la partie mâle s 'étendant sur une grande longueur pouvant aller jusqu'au diamètre du profilé, un tel type de ous- queton présente une très grande résistance en traction dans le sens transversal, nettement supérieure à celle des mousquetons existants et, de plus, compte-tenu du fait que la partie mâle et la partie femelle ont une surface de contact très longue, on élimine pratiquement tout risque d'ouverture pouvant résulter d'un choc contre une paroi, par exemple lors d'une chute de l'uti¬ lisateur .

Enfin, il convient de noter que dans l'exemple de réalisation illustré par les figures 5 et 6, la paroi (10) formant butée entre l'extrémité du doigt et l'extrémité du corps, participe également à la résistan¬ ce à la rupture de la partie supérieure du doigt (2) dont les deux lèvres tendent à s'écarter sous la pression de la partie (8) quand on exerce un effort de traction important sur le mousqueton (figures impaires) . Il pourrait être également envisagé de prévoir à la par¬ tie supérieure du doigt une face inclinée allant à la rencontre d'une partie correspondante du corps pour réa- liser la butée du doigt sur ledit corps. Bien qu'un tel mode de réalisation facilite l'usinage des formes en T débouchantes, il ne permet pas de renforcer ces derniè¬ res en résistance à la rupture.