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Title:
METHOD FOR KNITTING DENSE ZONES AND KNIT OBTAINED
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2023/285488
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for the circular knitting of a knit comprising at least one dense zone. According to the invention, the dense zone or zones of the knit is or are achieved via knitting an alternation, in each row of stitches, of a first and second row of jersey stitches. The first row of jersey stitches is knitted on a first selection of needles, and includes at least one tuck stitch within the row of jersey stitches, so as to form binding points with the sinker loops of the second row of stitches. The second row of jersey stitches is knitted with a second selection of needles and includes knitting with a reinforcing yarn in addition to the stitch-forming yarn. These dense zones can be used to increase the opaqueness of the knit at certain specific locations and thus create shapes for aesthetic purposes, or to reinforce the knit to make it more wear-resistant.

Inventors:
BAZOUD XAVIER (FR)
GUENIN PHILIPPE (FR)
Application Number:
PCT/EP2022/069512
Publication Date:
January 19, 2023
Filing Date:
July 12, 2022
Export Citation:
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Assignee:
SIGVARIS AG (CH)
International Classes:
D04B1/10; D04B1/26
Foreign References:
US3998076A1976-12-21
CN211522489U2020-09-18
EP0909847A11999-04-21
FR3049454A12017-10-06
US2238353A1941-04-15
Attorney, Agent or Firm:
DENJEAN, Eric et al. (FR)
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Claims:
Revendications

1. Procédé de tricotage circulaire d’un tricot (1) avec une machine de tricotage, dans lequel le tricot (1) est formé d’une pluralité de rangées de mailles tricotées avec un fil de maille (5), et comprend au moins une zone dense (2), caractérisé en ce que la ou les zones denses (2) sont réalisée(s) par tricotage d’une alternance, à chaque rangée de mailles, d’une première rangée de mailles jersey (M1) et d’une deuxième rangée de mailles jersey (M2), telles que :

- la première rangée de mailles jersey (M1) est tricotée selon une première sélection d’aiguilles, comprenant au moins une maille chargée au sein de la rangée de mailles jersey, de sorte à former des points de liage avec les boucles d’entre-mailles de la deuxième rangée de mailles (M2),

- la deuxième rangée de mailles jersey (M2) est tricotée selon une deuxième sélection d’aiguilles, comprenant le tricotage d’un fil de renfort (6) en supplément du fil de maille (5).

2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel, pour la première sélection d’aiguilles, le tricotage d’une maille chargée est réalisé une maille sur deux, au sein de la première rangée de mailles (M1).

3. Procédé selon la revendication 1, dans lequel, pour la première sélection d’aiguilles, le tricotage d’une maille chargée est réalisé une maille sur trois ou une maille sur quatre ou une maille sur cinq, au sein de la première rangée de mailles (M1 ).

4. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant en outre le tricotage d’un fil de trame (7) entre chaque rangée de mailles (M1 , M2)

5. Procédé selon les revendications 2 et 4, dans lequel le fil de trame (7) est inséré entre chaque rangée de mailles (M1, M2), en réalisant un flotté (i) qui correspond à l’aiguille qui a tricoté une maille (m) sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli qu’une aiguille sur deux, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont réalisés en quinconce par rapport à la rangée de trame (T) suivante, de sorte à décaler les flottés (i) les uns par rapport aux autres d’une rangée de trame (T) à l’autre.

6. Procédé selon les revendications 3 et 4, dans lequel le fil de trame (7) est inséré entre chaque rangée de mailles (M1 , M2), en réalisant deux ou trois ou quatre flottés

(1) consécutifs qui correspondent aux aiguilles qui ont tricoté une maille (m) sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli respectivement qu’une aiguille sur trois ou une aiguille sur quatre ou une aiguille sur cinq, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont réalisés en quinconce par rapport à la rangée de trame (T) suivante, de sorte à décaler les flottés (i) les uns par rapport aux autres d’une rangée de trame (T) à l’autre.

7. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel les zones denses (2) créent des formes géométriques uniformes dispersées de manière régulière sur la surface du tricot (1 ) et dont la surface totale des zones denses

(2) est inférieure à 10 % de la surface totale du tricot (1), et de préférence inférieure ou égale à 5% de la surface totale du tricot.

8. Procédé selon les revendications 2 et 4, dans lequel le fil de trame (7) est inséré entre chaque rangée de mailles (M1, M2), en réalisant un flotté (i) qui correspond à l’aiguille qui a tricoté une charge (c) sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli qu’une aiguille sur deux, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont réalisés dans les mêmes colonnes d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte à aligner les flottés (i) les uns par rapport aux autres.

9. Procédé selon les revendications 3 et 4, dans lequel le fil de trame (7) est inséré entre chaque rangée de mailles (M1 , M2), en réalisant deux ou trois ou quatre flottés (i) consécutifs qui correspondent aux aiguilles qui ont tricoté une charge (c) sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli respectivement qu’une aiguille sur trois ou une aiguille sur quatre ou une aiguille sur cinq, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont réalisés dans les mêmes colonnes d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte à aligner les flottés (i) les uns par rapport aux autres.

10. Tricot (1) circulaire formé d’une pluralité de rangées de mailles tricotées avec un fil de maille (5), et comprenant au moins une zone dense (2), caractérisé en ce que la ou les zones denses (2) ont une alternance à chaque rangée de mailles, d’une première rangée de mailles jersey (M1) et d’une deuxième rangée de mailles jersey (M2), telles que : - la première rangée de mailles jersey (M1) est tricotée selon une première sélection d’aiguilles, comprenant au moins une maille chargée au sein de la rangée de mailles jersey, de sorte à former des points de liage avec les boucles d’entre-mailles de la deuxième rangée de maille jersey (M2),

- la deuxième rangée de mailles jersey (M2) tricotée selon une deuxième sélection d’aiguilles, comprenant le tricotage d’un fil de renfort (6) en supplément du fil de maille (5).

11. Tricot (1) selon la revendication 10, dans lequel la maille chargée est tricotée une maille sur deux, au sein de la première rangée (M1 ) de mailles.

12. Tricot selon la revendication 10, dans lequel, pour la première sélection d’aiguilles, le tricotage d’une maille chargée est réalisé une maille sur trois ou une maille sur quatre ou une maille sur cinq, au sein de la première rangée de mailles (M1 ).

13. Tricot (1) selon l’une quelconque des revendications 10 à 12, comprenant en outre un fil de trame (7) tricoté entre chaque rangée de mailles (M1 , M2).

14. Tricot (1) selon les revendications 11 et 13, dans lequel le fil de trame (7) est inséré entre chaque rangée de mailles (M1, M2) en réalisant un flotté (i) dans la colonne où a été tricotée une maille sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli qu’une colonne sur deux, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont agencés en quinconce d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte à décaler les flottés (i) les uns par rapport aux autres d’une rangée de trame (T) à l’autre.

15. Tricot (1) selon les revendications 12 et 13, dans lequel le fil de trame (7) est inséré entre chaque rangée de mailles (M1, M2) en réalisant deux ou trois ou quatre flottés (i) consécutifs dans les colonne où a été tricotée une maille sur la première rangée de mailles (M1 ), le fil de trame (7) n’étant cueilli respectivement qu’une colonne sur trois ou une colonne sur quatre ou une colonne sur cinq, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont agencés en quinconce d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte à décaler les flottés (i) les uns par rapport aux autres d’une rangée de trame (T) à l’autre.

16. Tricot (1) selon l’une quelconque des revendications 10 à 15, dans lequel les zones denses (2) créent des formes géométriques uniformes dispersées de manière régulière sur la surface du tricot (1 ) et dont la surface totale des zones denses (2) est inférieure à 10 % de la surface totale du tricot (1), de préférence inférieure ou égale à 5% de la surface totale du tricot (1 ).

17. Tricot (1) selon les revendications 11 et 13, dans lequel le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles (M1, M2) en réalisant un flotté (i) dans la colonne où a été tricotée une charge sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli qu’une colonne sur deux, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont réalisés dans les mêmes colonnes d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte à aligner les flottés (i) les uns par rapport aux autres.

18. Tricot (1) selon les revendications 12 et 13, dans lequel le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles (M1, M2) en réalisant deux ou trois ou quatre flottés

(1) consécutifs dans les colonnes où a été tricotée une charge sur la première rangée de mailles (M1), le fil de trame (7) n’étant cueilli respectivement qu’une colonne sur trois ou une colonne sur quatre ou une colonne sur cinq, et dans lequel les flottés (i) du fil de trame (7) sont réalisés dans les mêmes colonnes d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte à aligner les flottés (i) les uns par rapport aux autres.

19. Article textile (3) comprenant au moins un tricot (1) muni d'au moins une zone dense (2) selon l’une quelconque des revendications 10 à 18.

20. Article textile (3) selon la revendication 19, ledit article étant un bas, un collant ou une chaussette.

21. Article textile (3) comprenant au moins un tricot (1 ) muni d'au moins une zone dense (2) selon la revendication 13 ou la revendication 17 ou la revendication 18, ledit article étant un bas, un collant ou une chaussette, dans lequel la ou les zones denses

(2) sont localisées sur une surface de l’article en contact avec le talon et/ou une surface de l’article en contact avec les orteils et/ou une surface en contact avec la surface inférieure du pied d’un individu lorsque l’article est porté par un individu.

22. Article textile (3) selon l’une quelconque des revendications 19 à 21 , caractérisé en ce qu'il s'agit d'un article de compression et/ou de contention.

Description:
PROCEDE DE TRICOTAGE DE ZONES DENSES ET

TRICOT OBTENU

Domaine technique

[0001] L’invention se rapporte au domaine technique du tricotage circulaire, et plus particulièrement au tricotage circulaire d’articles chaussants.

Art antérieur

[0002] Il est connu de réaliser des tricots en variant la sélection des aiguilles et des fils de manière à obtenir un tricot dont les caractéristiques mécaniques ou esthétiques sont différentes selon les zones du tricot considérées.

[0003] Par exemple, il est connu de rajouter des fils supplémentaires, dits fils de renfort, dans certaines zones du tricot, afin que le tricot contienne plus de matière dans ces zones. Ce sont donc des zones denses.

[0004] Il est possible de rajouter un fil de renfort seulement une rangée de mailles sur deux, au sein d’une zone dense. La densité obtenue est supérieure à celle du reste du tricot, mais de manière insuffisante. Si utilisé pour augmenter la résistance du tricot, elle ne permet pas de renforcer assez le tricot pour que celui-ci ait une bonne résistance à l’usure. Si utilisé pour augmenter l’opacité du tricot, l’ajout du fil supplémentaire aboutit à un rendu irrégulier du tricot, en ce qu’il fait apparaître des rayures qui sont inesthétiques. Ceci est dû à l’espacement entre les rangées de mailles contenant le fil de renfort, créant visuellement une succession de lignes opaques et moins opaques.

[0005] Il est également possible de rajouter un fil de renfort pour chaque rangée de mailles, au sein de la zone dense. La densité obtenue est satisfaisante car elle est nettement supérieure à celle du reste du tricot. Toutefois, cette solution entraîne des difficultés de production et des défauts de tricotage.

[0006] En effet, les fils de renfort sont utilisés uniquement au sein des zones denses du tricot. Lorsqu’ils ne sont pas utilisés, ils doivent être retenus dans une position dite d’attente au sein de la machine de tricotage. En référence aux figures 1 et 2, les fils du tricot qui sont en position d’attente (A) sont retenus par une tôle frein (4) qui vient pincer les fils. On constate que si le tricot contient un nombre élevé de fils, la tôle frein doit par conséquent retenir un nombre élevé de fils.

[0007] Cependant, si l’on souhaite obtenir des zones beaucoup plus denses que le reste du tricot, par exemple en rajoutant un fil de renfort pour chaque rangée de mailles, le nombre de fils du tricot devient trop important et la tôle frein (4) ne peut plus jouer son rôle de retenue des fils : en effet, le réglage de l’entrefer sous la tôle frein (4) requiert une très/trop grande minutie et s’avère très difficile à réaliser du fait de la conception même de la machine. Les fils en attente ne sont pas bien positionnés de sorte qu’ils ne sont pas cueillis correctement par les aiguilles. Il en résulte des arrêts de la machine, ou des défauts de tricotage. Dans ces derniers cas, la zone dense n’est pas homogène et le tricot présente un défaut visuel.

[0008] Par ailleurs, les fils de renforts inutilisés sont coupés, et la chute doit être évacuée au sein de la machine de tricotage. Lorsqu’on met trop de fils de renfort, la machine n’arrive pas à évacuer tous les déchets de sorte qu’ils s’accumulent et créent un bourrage au niveau de l’évacuation. Là encore, les conséquences peuvent être un arrêt de la machine, ou à tout le moins un défaut de tricotage.

Exposé de l’invention

[0009] L’un des buts de l’invention est de pallier les inconvénients de l’art antérieur, en proposant un procédé de tricotage industriel et optimisé permettant d’obtenir des zones denses sur un tricot. Ces zones denses peuvent être utilisées pour opacifier le tricot à certains endroits spécifiques et ainsi créer de formes à vocation esthétique ou pour renforcer le tricot pour que celui-ci soit plus résistant à l’usure.

[0010] À cet effet, il a été mis au point un procédé de tricotage circulaire d’un tricot avec une machine de tricotage, dans lequel le tricot circulaire est formé d’une pluralité de rangées de mailles tricotées avec un fil de maille, et comprend au moins une zone dense.

[0011] La notion de « tricot circulaire » est définie comme étant un tricot se présentant sous forme tubulaire fabriqué sur métier circulaire, comme le suggère la norme ISO 8388. Ce tricot circulaire, par sa fabrication possède des caractéristiques visibles qui permettent de le différencier d’un « tricot rectiligne » tubulaire fabriqué sur un métier rectiligne. En particulier, nous pouvons noter en tant que caractéristique visible du « tricot circulaire » l’absence d’une zone de liaison de mailles lisières. La zone de liaison de mailles lisières se retrouve sur un « tricot rectiligne » tubulaire dû à la nécessité, pour former un tube, de raccorder les lisières adjacentes du tricot produit à plat. Ainsi, pour un « tricot circulaire », il est possible de fabriquer un tricot tubulaire ayant la même structure de mailles sur toute la circonférence de l’article. Au contraire, sur un tricot rectiligne apparaîtra forcément une ligne visible le long de l’article tubulaire ayant une structure de mailles différente du reste de l’article. Cette ligne correspond à cette zone de liaison de mailles lisières.

[0012] Selon l’invention, la ou les zones denses du tricot circulaire ont une alternance, à chaque rangée de mailles d’une première rangée de mailles jersey et d’une deuxième rangée de mailles jersey, telles que :

- la première rangée de mailles jersey est tricotée selon une première sélection d’aiguilles, comprenant au moins une maille chargée au sein de la rangée de mailles jersey, de sorte à former des points de liage avec les boucles d’entre-mailles de la deuxième rangée de mailles jersey,

- la deuxième rangée de mailles jersey est tricotée selon une deuxième sélection d’aiguilles, comprenant le tricotage d’un fil de renfort en supplément du fil de maille.

[0013] La combinaison des deux rangées de mailles obtenues par leurs sélections d’aiguilles spécifiques permet de densifier le tricot tout en évitant l’ajout d’un fil de renfort à chaque rangée de mailles, qui est responsable des pertes de productions dues aux bourrages et à la non-qualité. Ensuite, les points de liage supérieurs entre les rangées de mailles permettent de resserrer ces rangées. Il est donc possible de tricoter de manière efficace, sûre, et répétable, un tricot comprenant des zones suffisamment denses.

[0014] Afin de renforcer la liaison entre les deux rangées de maille, pour la première sélection d’aiguilles, le tricotage d’une maille chargée est de préférence réalisé une maille sur deux, au sein de la première rangée de mailles. Ceci bien sûr au niveau de la zone dense. Ce mode préférentiel permet de resserrer les rangées de mailles de manière à obtenir un niveau de densité satisfaisant.

[0015] Alternativement, pour la première sélection d’aiguilles, le tricotage d’une maille chargée peut être réalisé une maille sur trois ou une maille sur quatre ou une maille sur cinq au sein de la première rangée de mailles. [0016] La différence de densité entre les zones denses et les zones non denses formées sur un tricot jersey de base est notable. Le rapport entre la densité d’une zone dense formée sur un tricot tramé et celle d’une zone non dense formée sur un tricot tramé est supposément d’environ 20%. De même, le rapport entre la densité d’une zone dense formée sur un tricot non tramé et celle d’une zone non dense formée sur un tricot non tramé est supposément d’environ 20%.

[0017] La taille de la zone dense dépend du nombre de rangées et de colonnes tricotées avec ce procédé.

[0018] De manière avantageuse, le procédé peut comprendre en outre le tricotage d’un fil de trame entre chaque rangée de mailles. Cet aspect sera détaillé dans la suite du présent texte.

[0019] Nous proposons deux schémas de mailles différents pour répondre aux attentes des deux utilisations possibles de ces zones denses. Ces deux schémas de mailles diffèrent dans la nécessité d’avoir un fil de trame ou non et dans le placement de celui-ci.

[0020] Dans la première des deux utilisations préférées, les zones denses sont utilisées pour opacifier le tricot à certains endroits spécifiques et ainsi créer des formes à vocation esthétique. On réalise les zones denses de sorte que ces dernières créent des formes géométriques uniformes (les formes géométriques sont identiques ou similaires) dispersées de manière régulière sur la surface du tricot, et dont la surface totale des zones denses est inférieure à 10 % de la surface totale du tricot, et de préférence inférieure ou égale à 5% de la surface totale du tricot. Il est par exemple possible d’obtenir un effet plumetis directement en tricotage, sans qu’il ne soit nécessaire de broder les formes géométriques sur le tricot.

[0021] Dans cette première utilisation à vocation esthétique, le procédé peut comprendre en outre le tricotage d’un fil de trame entre les rangées de mailles. Ce fil de trame permet de conférer des propriétés supplémentaires au tricot telles qu’une meilleure stabilité, une plus grande résistance élastique ou un toucher ou un aspect visuel différent. En particulier, l’ajout d’un fil de trame permet de contrôler l’élasticité d’un article textile, en particulier d’un article de compression et/ou de contention, en lui conférant une résistance élastique supérieure. [0022] On précise que, selon la norme ISO 8388, le tricotage dit de base sur un métier circulaire est défini comme étant le tricotage sur toutes les aiguilles appelé « tricot jersey uni » sans trame. Selon cette même norme, point 3.1.30, dans le cas d’un tricot à base jersey tramé, on insère dans le tricot un ou plusieurs fils de trame non tricotés, selon des rangées dites « charge-flotté ». La notion de « fil de trame » ainsi que son mode d’insertion dans un tricot sont donc perse connues de l’homme du métier.

[0023] On appelle « rangée de trame », l’espace entre les rangées de mailles où est inséré fil de trame.

[0024] Pour cette première utilisation, dans le cas où le tricot comprend un fil de trame, le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles, en réalisant un flotté qui correspond à l’aiguille qui a tricoté une maille sur la première rangée de mailles. De ce fait, le fil de trame se situe entre la première rangée de mailles et la deuxième rangée de mailles et également entre la deuxième rangée de mailles et la première rangée de mailles. Le fil de trame n’est cueilli qu’une aiguille sur deux. On a ainsi un alignement en colonne entre la maille de la première rangée de mailles et le flotté de la rangée de trame. Les flottés du fil de trame sont réalisés en quinconce (c’est-à-dire sur les aiguilles inverses, ou encore décalées) par rapport à la rangée de trame suivante. En d’autres mots, les flottés sont réalisés en décalage les uns par rapport aux autres, d’une rangée de trame à l’autre, de sorte que cela crée une alternance à chaque rangée de trame, de charges et de flottés suivant une même colonne. On obtient ainsi un aspect uniforme et lisse, sans aspect côtelé.

[0025] Selon un mode de réalisation de cette première utilisation, le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles, en réalisant deux ou trois ou quatre flottés consécutifs qui correspondent aux aiguilles qui ont tricoté une maille sur la première rangée de mailles. Le fil de trame n’est cueilli respectivement qu’une aiguille sur trois ou une aiguille sur quatre ou une aiguille sur cinq. Les flottés du fil de trame sont réalisés en quinconce par rapport à la rangée de trame suivante, de sorte à décaler les flottés les uns par rapport aux autres d’une rangée de trame à l’autre. On obtient ainsi des flottés, sur plusieurs colonnes, décalés les uns par rapport aux autres d’une rangée de trame à l’autre, sans recouvrement.

[0026] L’invention se rapporte également un tricot muni d’au moins une zone dense selon les caractéristiques techniques précitées. [0027] L’invention concerne également un article textile comprenant au moins un tricot muni d’au moins une zone dense selon les caractéristiques techniques précitées.

[0028] Selon un mode de réalisation, l’article est un bas, un collant ou une chaussette.

[0029] De préférence, il s’agit d’un article de compression et/ou de contention, l’article étant alors destiné à un usage médical.

[0030] Dans la deuxième utilisation préférée, les zones denses sont utilisées pour renforcer le tricot pour que celui-ci soit plus résistant à l’usure. Afin de protéger l’article textile de l’usure aux endroits où il est le plus sollicité, on réalise la ou les zones denses de préférence sur une surface de l’article en contact avec le talon et/ou une surface de l’article en contact avec les orteils et/ou une surface inférieure du pied d’un individu lorsque l’article est porté par un individu.

[0031] Dans cette deuxième utilisation envisagée, le tricot comprend obligatoirement un fil de trame.

[0032] Le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles, en réalisant un flotté qui correspond à l’aiguille qui a tricoté une charge sur la première rangée de mailles. De ce fait, le fil de trame se situe entre la première rangée de mailles et la deuxième rangée de mailles et également entre la deuxième rangée de mailles et la première rangée de mailles. Le fil de trame n’est cueilli qu’une aiguille sur deux. On a ainsi un alignement en colonne entre la charge de la première rangée de mailles et le flotté de la rangée de trame. Les flottés du fil de trame sont réalisés dans les mêmes colonnes d’une rangée de trame à l’autre. En d’autres mots, les flottés sont réalisés dans les mêmes colonnes, à chaque rangée de trame, de sorte à aligner lesdits flottés. Cet alignement donne un aspect côtelé et permet d’obtenir une meilleure résistance du tricot.

[0033] Selon un mode de réalisation de cette deuxième utilisation, le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles, en réalisant deux ou trois ou quatre flottés consécutifs qui correspondent aux aiguilles qui ont tricoté une charge sur la première rangée de mailles. Le fil de trame n’est cueilli respectivement qu’une aiguille sur trois ou une aiguille sur quatre ou une aiguille sur cinq. Les flottés du fil de trame sont réalisés dans les mêmes colonnes d’une rangée de trame à l’autre, de sorte à aligner les flottés les uns par rapport aux autres. [0034] L’invention se rapporte également un tricot muni d’au moins une zone dense selon les caractéristiques techniques précitées.

[0035] L’invention concerne également un article textile comprenant au moins un tricot muni d’au moins une zone dense selon les caractéristiques techniques précitées.

[0036] Selon un mode de réalisation, l’article est un bas, un collant ou une chaussette.

[0037] Selon un mode de réalisation, l’article textile comprend au moins un tricot muni d’au moins une zone dense selon la deuxième utilisation décrite précédemment, dans laquelle le fil de trame est inséré entre chaque rangée de mailles. Ledit article est un bas, un collant ou une chaussette, et la ou les zones denses sont localisées sur une surface de l’article en contact avec le talon et/ou une surface de l’article en contact avec les orteils et/ou une surface en contact avec la surface inférieure du pied d’un individu lorsque l’article est porté par un individu.

[0038] L’article textile est forcément un article de compression et/ou de contention, par exemple à but médical car le tricot constitutif de l’article comprend un fil de trame.

Brève description des dessins

[0039] La figure 1 est une vue partielle d’une machine de tricotage circulaire.

[0040] La figure 2 est une vue de détail de la machine de la figure 1.

[0041] La figure 3 est une représentation d’une combinaison de sélections d’aiguilles utilisée lors du procédé selon l’invention.

[0042] La figure 4 est une représentation d’une combinaison de sélections d’aiguilles utilisée lors du procédé selon l’invention pour former des zones denses utilisées pour opacifier le tricot à certains endroits spécifiques et ainsi créer des formes à vocation esthétique.

[0043] La figure 5 est une représentation de la répétition des formes géométriques créés par les zones denses à vocation esthétique sur un tricot selon l’invention.

[0044] La figure 6 est une répétition de zones denses de forme circulaire créés par les zones denses à vocation esthétique sur un tricot un tricot selon l’invention.

[0045] La figure 7 est une répétition de zones denses de forme triangulaire créés par les zones denses à vocation esthétique sur un tricot sur un autre tricot selon l’invention. [0046] La figure 8 est une représentation d’une combinaison de sélections d’aiguilles utilisée lors du procédé selon l’invention pour former des zones denses utilisées pour renforcer le tricot afin de le rendre plus résistant à l’usure.

[0047] La figure 9 est une vue au microscope d’un tricot en dehors des zones denses.

[0048] La figure 10A est une vue au microscope de la face extérieure d’un tricot au sein d’une zone dense utilisée pour renforcer le tricot.

[0049] La figure 10B est une vue au microscope de la face intérieure d’un tricot au sein d’une zone dense utilisée pour renforcer le tricot.

[0050] La figure 11 est une vue partielle de la forme de la zone dense utilisée pour renforcer le tricot dans un article chaussant.

[0051] La figure 12 est un schéma d’un article chaussant selon l’invention.

[0052] La figure 13 est un schéma d’un autre article chaussant selon l’invention.

[0053] La figure 14 est une représentation de la vue endroit du schéma de mailles du tricot de la figure 8.

[0054] La figure 15 une représentation de la vue envers du schéma de mailles du tricot de la figure 8.

Description détaillée de l’invention

[0055] L’invention concerne un procédé de tricotage circulaire, un tricot circulaire (1), ainsi qu’un article textile (3) intégrant un tel tricot circulaire (1). Une combinaison de sélections d’aiguilles utilisée est illustrée sur la figure 3 : il comprend le tricotage d’une alternance d’une première rangée de mailles jersey (M1) et d’une deuxième rangée de mailles jersey (M2).

[0056] Les rangées de mailles (M1, M2) sont tricotées au moyen de tout fil adapté. Dans le cas d’article chaussant, le fil de maille (5) peut être notamment un fil simple guipé ou double guipé, par exemple comprenant un fil d’âme en élasthanne et des fils enrobants en polyamide.

[0057] Dans un mode de réalisation préféré, le fil d’âme est un fil en élasthanne de titrage 22 dtex, et double guipé avec des fils enrobants en polyamide de titrage 22 dtex comprenant 20 filaments, et à fausse torsion. Il est rappelé que 1 dtex = 10 -7 kg/m. Dans ce mode de réalisation, les deux fils enrobants ont de préférence des sens de fausse torsion inversés.

[0058] Le fil de renfort (6) peut être de tout type adapté. Un fil de renfort (6) préféré est un fil de polyamide à 13 filaments, à fausse torsion, et dont le titre est de 44 dtex.

[0059] Sur les représentations de la sélection des aiguilles des figures 3, 4 et 8 :

- les positions (m) sont celles où les aiguilles de la machine montent en ascension pour venir tricoter uniquement le fil de maille (5), et réalisent des mailles jersey ;

- les positions (r) sont celles où les aiguilles montent en ascension complète pour venir tricoter le fil de maille (5) ainsi que le fil de renfort (6) ;

- les positions (c) sont celles où les aiguilles montent en demi-ascension pour venir cueillir le fil de maille et réalisent des mailles chargées, afin de former des points de liage supérieurs avec les boucles d'entre-mailles de la rangée de mailles suivante.

[0060] De cette manière, le fil de maille (5) et le fil de renfort (6) inséré dans la deuxième rangée de mailles (M2) sont tricotés par les aiguilles des mailles en charge de la première rangée de mailles (M1). Les rangées (M1, M2) sont donc rapprochées l’une de l’autre.

[0061] Sur la représentation de la sélection des aiguilles de la figure 3, une maille sur deux de la première rangée de mailles (M1) de la zone dense (2) est une maille chargée (c) pour resserrer les rangées de mailles afin d’obtenir un niveau de densité satisfaisant.

[0062] Dans la première utilisation à vocation esthétique, les zones denses (2) obtenues par l’invention présentent une épaisseur plus importante que le reste du tricot (1). Par le choix judicieux des dimensions et de la répartition de ces zones denses (2) sur le tricot (1), il est possible d’obtenir des textures ou des aspects qui sont habituellement obtenus par des étapes de fabrication supplémentaires. Par exemple, un plumetis est traditionnellement obtenu par broderie d’un fil sur un article textile, de manière à obtenir des petits pois en relief.

[0063] Cette première utilisation est illustrée par le schéma de mailles de la figure 4. Sur ce schéma de mailles, les zones denses (2) ne mesurent que 5 mailles de large et 12 rangées de haut.

[0064] Pour un plumetis, les pois en reliefs sont petits. Selon l’effet recherché et pour que le relief des zones denses (2) soit mis en évidence, la surface totale des zones denses (2) est inférieure à 20 % de la surface totale du tricot (1), ou encore à moins de 10%, et de préférence inférieure ou égale à 5%.

[0065] La figure 5 représente la répétition des formes géométriques dans lequel les zones denses (2) de la figure 4 sont disposées de façon régulière sur le tricot (1). Il peut s’agir d’une matrice rectangulaire de hauteur ou de largeur variable, ou encore de rangées successives en quinconce tel qu’illustré. Le tricot (1 ) obtenu avec une telle répétition des formes géométriques présente un effet plumetis, directement en sortie de machine à tricoter. L’avantage obtenu est donc économique, puisqu’il est possible de se passer d’une étape de fabrication supplémentaire.

[0066] On précise que l’homme du métier comprend que les zones denses créées par l’intermédiaire de la sélection des aiguilles représentée en figure 5 nécessite en pratique la création d’un dessin spécifique représentant le rapport et la forme du motif recherché. Ce dessin est converti selon l’extension informatique reconnue par la machine de tricotage monocylindre utilisée, et associé à son programme de tricotage pour obtenir la ou les répétitions des formes de motifs souhaitées. Le rapport du dessin prédéterminé permet de répéter le motif de manière régulière autant sur la circonférence que sur une longueur du produit souhaitée selon le design recherché (comme le montre la figure 6).

[0067] En référence à cette même figure 6, l’aspect « uniforme » des formes géométriques se traduit par un effet visuel identique pour chacune des zones denses, dans la mesure où ces dernières sont obtenues à partir des mêmes sélections d’aiguilles. La dispersion « régulière » desdites zones denses se traduit par une distance identique entre chaque zone dense et les zones denses voisines, dans la mesure où un même motif est répété sur le tricot grâce au logiciel informatique.

[0068] La forme géométrique de la zone dense (2) à répéter pour obtenir l’effet plumetis peut être adaptée selon les besoins esthétiques. La zone dense peut être de forme circulaire, ovale, rectangulaire ou de toute autre forme désirée.

[0069] La distribution régulière des zones denses (2) sur le tricot (1) peut inclure par exemple des symétries ou des rotations. Les figures 6 et 7 présentées précédemment illustrent deux exemples d’effets plumetis obtenus :

- la figure 6 représente la répétition de zones denses de forme circulaire, comme on le trouve sur des plumetis traditionnels ; - la figure 7 représente la répétition de zones denses de forme triangulaire, dans laquelle les formes géométriques sont tournées de 180° une fois sur deux le long d’une rangée.

[0070] Comme illustré sur la figure 4, la combinaison de sélections d’aiguilles peut comprendre en outre une rangée (T) dans laquelle est tricoté un fil de trame (7). Dans ce mode, il y a une succession de la première rangée de mailles (M1), d’une rangée de trame (T), de la deuxième rangée de mailles (M2), puis d’une rangée de trame (T).

[0071] Le fil de trame (7) sert à conférer des propriétés particulières au tricot (1), et peut être de tout type adapté à cet effet. En particulier, l’ajout d’un fil de trame permet de contrôler l’élasticité d’un article textile, en particulier d’un article de compression et/ou de contention, en lui conférant une résistance élastique supérieure. Il peut alors s’agir d’un fil simple guipé ou double guipé, par exemple avec un fil d’âme en élasthanne et des fils enrobants en polyamide.

[0072] Dans un mode de réalisation préféré, le fil d’âme est un fil en élasthanne de titrage 310 dtex, et double guipé avec des fils enrobants en polyamide de titrage 22 dtex, comprenant 20 filaments, et à fausse torsion. Dans ce mode, les deux fils enrobants ont de préférence des sens de fausse torsion inversés.

[0073] Sur la représentation de la sélection des aiguilles illustrée sur la figure 4, les positions (i) sont celles où les aiguilles sont inactives, c’est-à-dire que le fil de trame (7) n’est pas cueilli par les aiguilles et réalise un flotté sur le tricot (1).

[0074] Avec cette représentation, le fil de renfort (6) de la deuxième rangée de mailles (M2) est cueilli aux positions (c) avec le fil de maille (5) de la rangée de mailles (M1) suivante.

[0075] De cette manière, il est possible d'obtenir un tricot (1) fonctionnalisé, par exemple dans un article de compression et/ou de contention ayant une résistance élastique supérieure, comprenant de plus des zones denses (2) qui sont nettement plus denses que le reste du tricot (1 ) et qui présentent une esthétique satisfaisante au porté c’est à dire qu’il n’y a pas de rayures ou de stries malgré le fait que le fil de renfort (6) ne soit inséré qu’une rangée de mailles sur deux.

[0076] On appelle « rangée de trame » (T), l’espace entre les rangées de mailles (M1 , M2) où est inséré fil de trame. [0077] Pour cette première utilisation à vocation esthétique, dans le cas où le tricot comprend un fil de trame, le fil de trame (T) est inséré entre chaque rangée de mailles, en réalisant un flotté (i) qui correspond à l’aiguille qui a tricoté une maille (m) sur la première rangée de mailles (M1). De ce fait, le fil de trame se situe entre la première rangée de mailles (M1) et la deuxième rangée de mailles (M2) et également entre la deuxième rangée de mailles (M2) et la première rangée de mailles (M1)., Le fil de trame (7) n’est cueilli qu’une aiguille sur deux. On a ainsi un alignement en colonne entre la maille (m) de la première rangée de mailles (M1) et le flotté (i) de la rangée de trame (T). Les flottés du fil de trame (i) sont réalisés en quinconce (c’est-à-dire sur les aiguilles inverses ou encore décalées) par rapport à la rangée de trame suivante. En d’autres mots, les flottés (i) sont réalisés en décalage les uns par rapport aux autres, d’une rangée de trame (T) à l’autre, de sorte que cela crée une alternance à chaque rangée de trame (T), de charges (c) et de flottés (i) suivant une même colonne. On obtient ainsi un aspect uniforme et lisse, sans aspect côtelé.

[0078] L’article textile (3) peut être un article de compression et/ou de contention, par exemple à but médical. Dans ce cas, le tricot (1) constitutif de l’article comprend de préférence un fil de trame (7).

[0079] L’article textile (3) peut également être un bas de ville ou une chaussette de ville ou un collant de ville, c’est-à-dire dont l’utilisation n’est pas à but médical. Dans ce cas, le tricot ne comprend généralement pas de fil de trame (7). Dans la seconde utilisation préférée, les zones denses sont utilisées pour renforcer le tricot. L’amélioration de la résistance est particulièrement avantageuse dans des régions du tricot soumises à de fortes contraintes mécaniques lors du porté de l’article, par exemple la semelle pour une chaussette.

[0080] Cette seconde utilisation est illustrée par le schéma de mailles de la figure 8.

[0081] La figure 11 est une vue partielle de la forme de la zone dense du tricot (1) destiné à la confection d’un article textile (3) tel qu’illustré à la figure 12. Une zone dense (2) de grande dimension est ménagée sur toute la surface venant en contact avec le talon, la voûte plantaire et les orteils d’un individu destiné à revêtir l’article. L’article textile (3) illustré est une chaussette, mais n’est pas limité à cette dernière. Il peut s’agir par exemple d’une chaussette, d’un bas, ou encore d’un collant. La zone dense (2) de grande dimension illustrée vient donc renforcer l’article textile (3) aux endroits où il est le plus soumis à l’usure, dans ce cas précis lors de la marche.

[0082] La figure 13 illustre un autre article textile (3) comprenant un tricot (1) et deux zones denses (2) venant renforcer ledit tricot (1) aux endroits sensibles, prévues sur les surfaces destinées à entrer en contact avec le talon et les orteils du pied d’un individu.

[0083] Dans cette deuxième utilisation envisagée, le tricot comprend obligatoirement un fil de trame.

[0084] Tout comme décrit précédemment, le fil de trame (7) sert à conférer des propriétés particulières au tricot (1), et peut être de tout type adapté à cet effet. En particulier, l’ajout d’un fil de trame permet de contrôler l’élasticité d’un article textile, en particulier d’un article de compression et/ou de contention, en lui conférant une résistance élastique supérieure. Il peut alors s’agir d’un fil simple guipé ou double guipé, par exemple avec un fil d’âme en élasthanne et des fils enrobants en polyamide.

[0085] Dans un mode de réalisation préféré, le fil d’âme est un fil en élasthanne de titrage 310 dtex, et double guipé avec des fils enrobants en polyamide de titrage 22 dtex, comprenant 20 filaments, et à fausse torsion. Dans ce mode, les deux fils enrobants ont de préférence des sens de fausse torsion inversés.

[0086] Le fil de trame (T) est inséré entre chaque rangée de mailles, en réalisant un flotté (i) qui correspond à l’aiguille qui a tricoté une charge (c) sur la première rangée de mailles (M1). De ce fait, le fil de trame se situe entre la première rangée de mailles (M1) et la deuxième rangée de mailles (M2) et également entre la deuxième rangée de mailles (M2) et la première rangée de mailles (M1). Le fil de trame (T) n’est cueilli qu’une aiguille sur deux. On a ainsi un alignement en colonne entre la charge (c) de la première rangée de mailles (M1 ) et le flotté (i) de la rangée de trame (T). Les flottés du fil de trame (i) sont réalisés dans les mêmes colonnes sur chaque rangée de trame (T) En d’autres mots, les flottés sont réalisés dans les mêmes colonnes, à chaque rangée de trame (T) de sorte que l’alignement de ceux-ci donne un aspect côtelé et permet d’obtenir une meilleure résistance du tricot.

[0087] Les figures 9, 10A et 10B illustrent des vues microscopiques du tricot (1) selon les sélections des aiguilles de la figure 8. La figure 9 est une vue en dehors d’une zone dense (2), et les figures 10A et 10B sont des vues au sein d’une zone dense utilisée pour renforcer le tricot (2).

[0088] On voit sur la figure 9 le tricot (1) ne comprenant que des mailles jersey réalisées par le fil de maille (5), et le fil de trame (7) réalisant un flotté entre deux mailles, ce dernier n’étant cueilli qu’un coup sur deux. Ici, le tricot (1) est relativement fin et lisse.

[0089] On voit sur les figures 10A et 10B le tricot comprenant en outre le fil de renfort (6), et l’agencement des différentes rangées de mailles (M1, M2) et des rangées de trame (T) qui confère à la zone dense (2) le renforcement et l’opacité recherchés.

[0090] Sur les figures 10A et 10B, on constate de plus que le fil de trame (7) se retrouve à l’intérieur du tricot (1 ), tandis que le fil de renfort (6) se retrouve à l’extérieur du tricot (1 ), ce qui permet d’améliorer la résistance à l’usure du tricot (1 ). Par ailleurs, la zone dense (2) est plus résistante, et est en relief.

[0091] Cette technique de tricotage spécifique basée sur les sélections d’aiguilles des rangées M1, M2 et T telle que décrites précédemment, permet de faire ressortir le fil ajouté et vanisé de la chute de la deuxième rangée de mailles (M2) sur l’extérieur de l’article textile fini, et améliore ainsi la résistance.

[0092] Cet avantage est illustré schématiquement sur les figures 14 et 15.

[0093] La figure 14 est une représentation de la vue endroit du tricot de la figure 8, c’est-à-dire du côté extérieur et donc visible lorsque le tricot est porté.

[0094] Sur cette figure, on observe en majorité le fil de renfort tricoté avec le fil de maille de la deuxième rangée de mailles (M2). Le fil de renfort ressort donc visuellement de ce côté du tricot. Ce rendu est dû, comme décrit précédemment, par la sélection d’aiguilles de la première rangée de mailles (M1) de type maille et charge, en combinaison avec le placement du fil de trame (7) à l’intérieur des boucles de maille de la deuxième rangée de mailles (M2).

[0095] La figure 15 est une représentation de la vue envers du tricot de la figure 8, c’est-à-dire du côté intérieur en regard du porteur lorsque le tricot est porté.

[0096] Sur cette figure, on observe en majorité le fil de maille de la première rangée de mailles (M1) et le fil de trame (7). Le fil de maille de la première rangée de mailles (M1 ) et le fil de trame (7) ressortent donc visuellement de ce côté du tricot. [0097] Ainsi, la sélection d’aiguilles particulière du fil de trame et le placement sélectif des charges une aiguille sur deux sur le fil de maille de la première rangée de mailles (M1), permettent de faire ressortir sur l’extérieur du tricot le fil de renfort tricoté en vanisage M2 pour apporter une plus grande résistance.

[0098] L’article textile (3) est forcément un article de compression et/ou de contention, par exemple à but médical car le tricot (1) constitutif de l’article comprend un fil de trame (7).

[0099] L’article textile (3) ainsi réalisé est renforcé au niveau de ses zones les plus sollicitées et donc soumises à l’usure. L’article textile (3) selon l’invention présente donc une longévité accrue, sans pour autant grever son coût de fabrication car le procédé de tricotage selon l’invention n’impacte pas les cadences de production ni les taux de rebuts contrairement aux procédés de l’art antérieur.

[0100] Aussi bien dans le tricotage des zones denses à vocation esthétique que dans le tricotage des zones denses pour renforcer le tricot, bien entendu l’homme du métier peut adapter le nombre et la forme des zones denses (2) en fonction du type de tricot et d’article qu’il souhaite fabriquer.

[0101] En variante non représentée en lien avec les deux utilisations envisagées des zones denses, la combinaison de sélections des aiguilles peut comprendre une autre alternance de rangées de mailles et de trame. Par exemple, le rythme peut être :

- première rangée de mailles (M1), deuxième rangée de mailles (M2), rangée de trame (T), et ainsi de suite ;

- première rangée de mailles (M1), rangée de trame (T), deuxième rangée de mailles (M2), et ainsi de suite ;

- ou toute autre combinaison fonctionnelle choisie par l’homme du métier, tout en respectant l’alternance à chaque rangée de mailles, d’une première rangée de mailles jersey (M1) et d’une deuxième rangée de mailles jersey (M2).

[0102] Les fils utilisés peuvent être adaptés à l’application prévue pour le tricot (1). Leurs titrages, compositions et matière(s) peuvent donc être différents.

[0103] En outre, les caractéristiques techniques des différents modes de réalisation et variantes mentionnés ci-dessus peuvent être, en totalité ou pour certaines d’entre elles, combinées entre elles. Ainsi, le procédé et le tricot peuvent être adaptés en fonction des coûts, des fonctionnalités et des performances recherchés.