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Title:
METHOD FOR DETECTING AN INTERFERING SIGNAL IN A GNSS RECEIVER AND ASSOCIATED DETECTION DEVICE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2024/008883
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a method for detecting an interfering signal in a GNSS receiver, the method comprising the following steps: - calculating (120) k groups of isolated correlators over an integration interval, each group of isolated correlators being composed of the same number and same types of correlators as a tracking group of correlators, the correlators of each group of isolated correlators being ahead of or behind the corresponding correlators of the tracking group; - determining (130) a plurality of consecutive phase shifts between the punctual correlators of the groups of isolated correlators; - estimating (140) a mean phase shift between the correlators inside the groups of isolated correlators; - detecting (150) an interfering signal by applying a likelihood criterion.

Inventors:
MARTIN NICOLAS (FR)
ARNAUDON ALEXANDRE (FR)
BELBACHIR SÉLIM (FR)
Application Number:
PCT/EP2023/068756
Publication Date:
January 11, 2024
Filing Date:
July 06, 2023
Export Citation:
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Assignee:
THALES SA (FR)
International Classes:
G01S19/21
Foreign References:
US7764224B12010-07-27
US20160294438A12016-10-06
US20210364644A12021-11-25
US20200371247A12020-11-26
Attorney, Agent or Firm:
BLOT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé de détection d’un signal interférant d’un récepteur GNSS, le signal interférant étant de type onde continue, le procédé étant mis en œuvre lors d’une phase de poursuite d’un satellite comprenant le calcul d’un groupe de corrélateurs de poursuite sur au moins un intervalle d’intégration prédéterminé, le groupe de corrélateurs de poursuite comprenant un corrélateur de type ponctuel et au moins un corrélateur de type décalé : le procédé comprenant les étapes suivantes :

- calcul (120) de k groupes de corrélateurs isolés sur ledit intervalle d’intégration, chaque groupe de corrélateurs isolés étant composé d’un même nombre et de mêmes types de corrélateurs que le groupe de corrélateurs de poursuite, les corrélateurs de chaque groupe de corrélateurs isolés étant avancés ou retardés des corrélateurs correspondants du groupe de poursuite d’un nombre entier de chips ;

- détermination (130) d’une pluralité de déphasages consécutifs entre les corrélateurs de type ponctuel des groupes consécutifs de corrélateurs isolés ;

- estimation (140) d’un déphasage moyen entre les corrélateurs à l’intérieur des groupes de corrélateurs isolés en utilisant les corrélateurs de type ponctuel et les corrélateurs de type décalé de ces groupes ;

- détection (150) d’un signal interférant en appliquant un critère de vraisemblance entre les déphasages consécutifs et le déphasage moyen estimé.

2. Procédé selon la revendication 1 , dans lequel le signal interférant est détecté lorsque la distance selon le critère de vraisemblance entre des vecteurs calculés à partir desdits déphasages est inférieure à un seuil prédéterminé.

3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, dans lequel les groupes de corrélateurs isolés sont choisis de manière consécutive à chaque nombre entier de chips.

4. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel chaque groupe de corrélateurs comprend deux corrélateurs de type décalé : un corrélateur de type avance et un corrélateur de type retard par rapport au corrélateur ponctuel correspondant.

5. Procédé selon la revendication 4, dans lequel chaque corrélateur de type avance et chaque corrélateur de type retard sont écartés du corrélateur de type ponctuel correspondant d’une même distance correspondant à une fraction d’un chip.

6. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel chaque déphasage consécutif des corrélateurs de type ponctuel de chaque paire de groupes consécutifs de corrélateurs isolés est déterminé en utilisant l’argument d’un nombre complexe ZPixPj déterminé comme suit : où : et i et j sont les indices du groupe de corrélateurs correspondants ;

ZPi et ZPj sont les corrélateurs de type ponctuel des groupes de corrélateurs correspondants ; et conj(X) est une opération de conjugaison d’un nombre complexe X.

7. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l’étape (140) d’estimation d’un déphasage moyen comprend pour chaque groupe de corrélateurs isolés la détermination d’un déphasage élémentaire correspondant au déphasage entre le corrélateur de type ponctuel et le ou chaque corrélateur de type décalé de ce groupe.

8. Procédé selon la revendication 7, dans lequel l’étape (140) d’estimation d’un déphasage moyen comprend en outre une sommation de l’ensemble des déphasages élémentaires.

9. Procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes, comprenant en outre une étape (170) de détermination de la fréquence du signal interférant à partir d’une partie fractionnelle de celle-ci déterminée par lesdits déphasages consécutifs et à partir d’une partie entière de celle-ci déterminée par ledit déphasage moyen.

10. Procédé selon la revendication 9, comprenant en outre, lorsqu’un signal interférant est détecté, une étape (180) de correction des corrélateurs du groupe de corrélateurs de poursuite en utilisant la fréquence du signal interférant déterminée et les corrélateurs des groupes de corrélateurs isolés.

11. Dispositif (40) de détection d’un signal interférant d’un récepteur GNSS, comprenant des moyens techniques (41 , 42, 43) configurés pour mettre en œuvre le procédé selon l’une quelconque des revendications précédentes.

Description:
DESCRIPTION

TITRE : Procédé de détection d’un signal interférant d’un récepteur GNSS et dispositif de détection associé

La présente invention concerne un procédé de détection d’un signal interférant d’un récepteur GNSS.

La présente invention concerne également un dispositif de détection mettant en œuvre un tel procédé.

Le domaine technique de l’invention est celui des récepteurs GNSS.

Par récepteur GNSS, on entend un récepteur apte à recevoir des signaux issus d’un système global de positionnement par satellites connu également sous le sigle anglais de GNSS (pour « Global Navigation Satellite System »). De manière générale, un système GNSS est composé d’une pluralité de satellites permettant à un récepteur mobile de déterminer sa position dans un repère terrestre, sa vitesse et l’heure.

Le domaine d’application de l’invention est par exemple celui des véhicules nécessitant une grande confiance (intégrité) dans leurs informations de géolocalisation et évoluant dans un environnement perturbé.

En particulier, l’invention peut être avantageusement appliquée aux véhicules fonctionnant à faible hauteur par rapport au sol, voire à hauteur nulle, dans un environnement (par exemple urbain) où les sources d’interférences sont plus nombreuses. C’est en particulier le cas de certaines applications drones, rail et automobiles.

Parmi les interférences présentes dans de tels environnements, on connait notamment des interférences de type « onde continue », plus communément connu sous le sigle anglais de CW (« continuous wave »).

De manière connue en soi, contrairement aux perturbateurs de type « bande large » qui ont pour effet de relever le niveau de bruit dans toute la bande et donc de réduire la marge des boucles de poursuite pouvant aller jusqu’à la perte du service (perte de disponibilité), les interférences de type « onde continue » peuvent biaiser la mesure lors d’une phase de poursuite sur certains axes uniquement ce qui conduit à une perte d’intégrité.

Ainsi, lorsqu’il existe un risque de telles interférences, il est donc nécessaire de détecter l’effet de ces interférences sur chaque axe pour assurer l’intégrité de la solution, et éventuellement, de corriger l’effet de ces interférences sur les axes affectés pour améliorer la disponibilité du service dans l’environnement perturbé. Dans l’état de la technique, on connaît différentes techniques pour traiter les interférences de type « onde continue ».

Parmi ces techniques, il existe des techniques basées sur la diversité d’antennes associées à un même récepteur. Toutefois, ces techniques impliquent une plus grande complexité du récepteur, car il reçoit un plus grand flux de signaux à traiter et nécessite un traitement logiciel lourd. Cela implique alors un coût récurrent plus élevé à cause des antennes et voies radiofréquences à ajouter.

Il existe également des techniques basées sur la détection d’incohérence dans les mesures produites par un récepteur mono-antenne, sans aide supplémentaire. Toutefois, ces techniques n’assurent que la détection seule d’interférences et présentent un temps de réaction relativement important.

Il existe également des techniques incluant un traitement pré-corrélation de type ADP (de l’anglais « Amplitude Domain Processing »), Toutefois, ces techniques ne fonctionnent qu’en présence d’une seule onde continue.

La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients de l’état de la technique et de proposer donc un procédé et un dispositif permettant de détecter une interférence d’un récepteur GNSS par une ou plusieurs interférences de type onde continue, en utilisant des moyens de calcul et une seule antenne. En cas de détection d’une telle interférence, l’invention permet en outre de corriger les informations délivrées par le récepteur GNSS afin d’assurer une continuité de service.

À cet effet, l’invention a pour objet un procédé de détection d’un signal interférant d’un récepteur GNSS, le signal interférant étant de type onde continue, le procédé étant mis en œuvre lors d’une phase de poursuite d’un satellite comprenant le calcul d’un groupe de corrélateurs de poursuite sur au moins un intervalle d’intégration prédéterminé, le groupe de corrélateurs de poursuite comprenant un corrélateur de type ponctuel et au moins un corrélateur de type décalé.

Le procédé comprend les étapes suivantes :

- calcul de k groupes de corrélateurs isolés sur ledit intervalle d’intégration, chaque groupe de corrélateurs isolés étant composé d’un même nombre et de mêmes types de corrélateurs que le groupe de corrélateurs de poursuite, les corrélateurs de chaque groupe de corrélateurs isolés étant avancés ou retardés des corrélateurs correspondants du groupe de poursuite d’un nombre entier de chips ;

- détermination d’une pluralité de déphasages consécutifs entre les corrélateurs de type ponctuel des groupes consécutifs de corrélateurs isolés ; - estimation d’un déphasage moyen entre les corrélateurs à l’intérieur des groupes de corrélateurs isolés en utilisant les corrélateurs de type ponctuel et les corrélateurs de type décalé de ces groupes ;

- détection d’un signal interférant en appliquant un critère de vraisemblance entre les déphasages consécutifs et le déphasage moyen estimé.

Suivant d’autres aspects avantageux de l’invention, le procédé de détection comprend une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prise(s) isolément ou suivant toutes les combinaisons techniquement possibles :

- le signal interférant est détecté lorsque la distance selon le critère de vraisemblance entre des vecteurs calculés à partir desdits déphasages est inférieure à un seuil prédéterminé ;

- les groupes de corrélateurs isolés sont choisis de manière consécutive à chaque nombre entier de chips ;

- chaque groupe de corrélateurs comprend deux corrélateurs de type décalé : un corrélateur de type avance et un corrélateur de type retard par rapport au corrélateur ponctuel correspondant ;

- chaque corrélateur de type avance et chaque corrélateur de type retard sont écartés du corrélateur de type ponctuel correspondant d’une même distance correspondant à une fraction d’un chip ;

- chaque déphasage consécutif des corrélateurs de type ponctuel de chaque paire de groupes consécutifs de corrélateurs isolés est déterminé en utilisant l’argument d’un nombre complexe Z PixP j déterminé comme suit : où :

Zptxpj = Z Pl . conj (Zpj) et i et j sont les indices du groupe de corrélateurs correspondants ;

Z Pi et Z P j sont les corrélateurs de type ponctuel des groupes de corrélateurs correspondants ; et conj(X) est une opération de conjugaison d’un nombre complexe X ;

- l’étape d’estimation d’un déphasage moyen comprend pour chaque groupe de corrélateurs isolés la détermination d’un déphasage élémentaire correspondant au déphasage entre le corrélateur de type ponctuel et le ou chaque corrélateur de type décalé de ce groupe ; - l’étape d’estimation d’un déphasage moyen comprend en outre une sommation de l’ensemble des déphasages élémentaires ;

- le procédé comprenant en outre une étape de détermination de la fréquence du signal interférant à partir d’une partie fractionnelle de celle-ci déterminée par lesdits déphasages consécutifs et à partir d’une partie entière de celle-ci déterminée par ledit déphasage moyen ;

- le procédé comprenant en outre, lorsqu’un signal interférant est détecté, une étape de correction des corrélateurs du groupe de corrélateurs de poursuite en utilisant la fréquence du signal interférant déterminée et les corrélateurs des groupes de corrélateurs isolés.

L’invention a également pour objet un dispositif de détection d’un signal interférant d’un récepteur GNSS, comprenant des moyens techniques configurés pour mettre en œuvre le procédé tel que défini précédemment.

Ces caractéristiques et avantages de l’invention apparaitront à la lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d’exemple non limitatif, et faite en référence aux dessins annexés, sur lesquels :

- la figure 1 est une vue schématique d’un système global de positionnement par satellites (système GNSS) et d’un récepteur GNSS ;

- la figure 2 est une vue schématique d’un dispositif de détection selon l’invention, le dispositif permettant de détecter un signal interférant du récepteur GNSS de la figure 1 ;

- la figure 3 est un organigramme d’un procédé de détection selon l’invention, le procédé étant mis en œuvre par le dispositif de détection de la figure 2 ; et

- la figure 4 est une vue schématique illustrant la mise en œuvre d’une étape du procédé de détection de la figure 3.

On a en effet représenté sur la figure 1 , un système global 10 de positionnement par satellites du type GNSS (de l’anglais « Global Navigation Satellite System »).

En référence à cette figure 1 , le système de positionnement 10 comporte une pluralité de satellites Sat n disposés sur des orbites différentes autour de la Terre pour laquelle le système de positionnement 10 est mis en place.

Le nombre total des satellites Sat n est par exemple égal à 30.

L’indice n correspond à un identifiant de chaque satellite Sat n et varie par exemple entre 1 et 30.

Chaque satellite Sat n est apte à émettre des signaux électromagnétiques S vers une partie de la surface terrestre 14 qu’il est en train de survoler. En particulier, les satellites Sat n sont disposés de telle sorte qu’au moins quatre satellites Sat n sont aptes à émettre des signaux électromagnétiques de navigation S vers sensiblement chaque point de la surface terrestre 14.

La position courante de chaque satellite Sat n est caractérisée par les éphémérides relatives à ce satellite ou par l’almanach de celui-ci.

Comme cela est connu en soi, les éphémérides permettent de déterminer la position exacte du satellite Sat n alors que l’almanach donne une position grossière.

Chaque signal S émis par chacun des satellites Sat n comprend une information de navigation modulée par un code d’étalement C n propre au satellite Sat n ayant émis ce signal. Cette information de navigation modulée est portée par une onde porteuse expÇ-jtpp) selon une technique connue en soi.

Chaque information de navigation comprend notamment le temps d’émission du signal correspondant, les éphémérides et l’almanach du satellite Sat n au moment de l’émission du signal S.

Chaque code d’étalement C n présente un code binaire du type pseudo-aléatoire, connu également dans l’état de l’art sous le sigle anglais de PRN (de l’anglais « Pseudo Random Noise »).

Chaque code d’étalement C n est un code périodique avec une période de code dénotée L c et exprimée en un nombre entier d’unités de référence.

L’unité de référence est par exemple un chip dont la durée est dénotée Tchip et exprimée en secondes.

On entend par « chip », une unité de référence correspondant à un créneau d’un code du type pseudo-aléatoire.

Sur la durée de chaque unité de référence, ou chip, le code d’étalement prend une valeur constante égale soit à +1 soit à -1 .

Les signaux S émis au moins par certains des satellites Sat n sont reçus par un récepteur 20.

Le récepteur 20 est par exemple un dispositif électronique portable et/ou un dispositif électronique embarqué dans un véhicule se déplaçant par exemple sur la surface terrestre 14 ou à la proximité de celle-ci avec une vitesse variable.

Le récepteur 20 est apte à recevoir des signaux S issus des satellites Sat n , et à extraire de ces signaux S les informations de navigation pour déduire sa position courante, sa vitesse courante et l’heure comme ceci sera expliqué par la suite.

Le récepteur 20 est illustré plus en détail sur la figure 2. Ainsi, en référence à cette figure 2, le récepteur 20 comporte une antenne 22, un module de traitement 24 et des ressources matérielles.

Le module 24 se présente par exemple sous la forme d’un ou plusieurs logiciels qui sont mis en œuvre par les ressources matérielles prévues à cet effet, telles qu’un processeur, une mémoire vive, une mémoire morte, etc. Les ressources matérielles sont par exemple alimentées par une batterie.

En particulier, la mémoire morte du récepteur 20 est apte à stocker des images des codes d’étalement C n de chaque satellite Sat n .

L’antenne 22 est apte à recevoir des signaux S r électromagnétiques correspondant aux signaux S émis par les satellites Sat n lorsque ceux-ci se trouvent dans un domaine de sa visibilité.

Le module de traitement 24 est apte à mettre en œuvre une phase d’acquisition des signaux S r selon des techniques connues en soi et une phase de poursuite des signaux S r selon des techniques connues en soi.

Le fonctionnement du récepteur 20 va désormais être expliqué.

À chaque démarrage du récepteur 20, le module de traitement 24 initie une pluralité de canaux d’acquisition pour l’ensemble des satellites Sat n . Chacun de ces canaux permet d’acquérir l’information de navigation issue du satellite Sat n auquel il est associée, lorsque ce satellite Sat n est dans le domaine de visibilité de l’antenne 22.

Le fonctionnement du récepteur 20 sur chaque canal d’acquisition est sensiblement analogue. Ainsi, seul le fonctionnement du récepteur 20 sur un canal sera expliqué ci-après.

Ce canal est associé par exemple au satellite Sat n , dit par la suite satellite recherché. Il est supposé en outre que le satellite Sat n est situé dans le domaine de visibilité de l’antenne 22.

Pour chaque signal reçu, le récepteur 20 et en particulier le module de traitement 24 génère un signal local S ioc comportant une onde porteuse locale et un code d’étalement local C n (</> c(oc ) correspondant à une image locale du code d’étalement C n du satellite recherché.

Le signal local S loc en fonction du temps t s’écrit alors sous la forme suivante : avec j 2 = -1.

Puis, le module de traitement 24 lance l’exécution de la phase d’acquisition.

En particulier, lors de la phase d’acquisition, le module de traitement 24 détermine une valeur de Doppler et une valeur de retard du signal reçu S r par rapport au signal local $loc- La valeur de Doppler correspond au décalage en fréquence de l’onde porteuse locale exp par rapport à l’onde porteuse du signal S r reçu.

Dans l’exemple décrit, la valeur de retard correspond au retard du code d’étalement C n (<p c ) de ce signal reçu par rapport au code d’étalement local C n (</> c(oc ).

Les valeurs de retard sont déterminées selon des techniques connues qui comprennent notamment le calcul d’un groupe de corrélateurs comprenant trois types de corrélateurs.

Un premier type de corrélateurs, dit ponctuel Z P , consiste à calculer des corrélations entre le signal reçu S r et le signal local S ioc sur un intervalle d’intégration prédéterminé T P . Autrement dit : où X* signifie conjugué du nombre complexe X.

Un deuxième type de corrélateurs, dit d’avance Z A , consiste à calculer des corrélations entre le signal reçu S r et un signal correspondant au signal local S ioc dans lequel le code d’étalement local est décalé en avance d’une valeur d comprise entre 0 et T chip ■

Un troisième type de corrélateurs, dit de retard Z R , consiste à calculer des corrélations entre le signal reçu S r et un signal correspondant au signal local S ioc dans lequel le code d’étalement local C n (<p cloc - d) est décalé en retard de la même valeur d.

À l’issue de la phase d’acquisition, le récepteur 20 et particulier le module de traitement 24, synchronise le signal local S ioc avec le signal S émis par le satellite Sat n recherché en utilisant les valeurs de Doppler et de retard déterminées.

Puis, le module de traitement 24 lance l’exécution d’une phase de convergence réalisant un asservissement de la valeur de retard du code d’étalement local C n (<p cloc ) et de la valeur de Doppler de l’onde porteuse locale expÇ-jtppioc), sur le signal S reçu du satellite Sat n , grâce à des boucles de poursuite de code et de porteuse, grâce notamment aux trois types de corrélateurs précités.

Cette phase transitoire permet de faire coïncider précisément le code d’étalement local et l’onde porteuse locale expÇ avec le code d’étalement et l’onde porteuse exp du signal satellite S reçu du satellite Sat n .

Puis, le module de traitement 24 lance la phase de poursuite.

En particulier, lors de la phase de poursuite, le module de traitement 24 met à jour régulièrement les valeurs de Doppler et de retard ce qui lui permet de démoduler le signal reçu S r et d’en extraire l’information de navigation correspondante. Pour ce faire, le module de traitement 24 utilise notamment les trois types de corrélateurs précités. Les corrélateurs calculés lors de cette phase de poursuite forment un groupe de corrélateurs de poursuite. Ces corrélateurs seront dénotés par la suite avec l’indice 0, c’est-à-dire Z A0 ,Z P0 et Z R0 , respectivement pour corrélateurs de type avance, ponctuel et retard.

Finalement, le module de traitement 24 consolide l’ensemble des informations acquises par l’ensemble des voies d’acquisition et en déduit la position du récepteur 20, sa vitesse et l’heure.

Il arrive parfois que lors le récepteur 20 « s’accroche » lors de la phase de poursuite sur un ou plusieurs canaux à un signal interférant qui n’a pas le même effet que le code d’étalement du satellite poursuivi. Un tel signal interférant peut être de type onde continue. Pour sa détection et éventuellement correction des informations de navigation correspondantes, l’invention propose un dispositif de détection 40 associé au récepteur 20.

Dans l’exemple de la figure 2, le dispositif de détection 40 est intégré au moins partiellement dans le récepteur 20.

Selon un autre exemple de réalisation, le dispositif de détection 40 présente une unité séparée du récepteur 20 qui est connectée au récepteur 20.

Le dispositif de détection 40 comprend un module d’entrée 41 apte à acquérir au moins certaines des données acquises par le récepteur 20 telles que le signal S r reçu à chaque instant lors de la phase de poursuite, un module de traitement 42 permettant de traiter ces données pour détecter un signal interférant et éventuellement corriger au moins certaines des données utilisées par le récepteur 20, et un module de sortie 43 configuré pour transmettre le résultat de chaque traitement effectué par le module de traitement 42 par exemple au module de traitement 24 du récepteur 20.

Chacun des modules 41 à 43 se présente par exemple au moins partiellement sous la forme d’un logiciel et/ou d’un circuit logique programmable tel qu’un FPGA (de l’anglais « Field-programmable gate array »). Dans le cas d’une réalisation au moins partielle de l’un de ces modules par un logiciel, le dispositif de détection 40 comprend en outre des moyens matériels permettant de mettre en œuvre le fonctionnement de ce logiciel, tels qu’un processeur et une mémoire.

Pour détecter un signal interférant de type onde continue et éventuellement corriger des données traitées par le récepteur 20, le dispositif de détection 40 met en œuvre un procédé de détection qui sera expliqué par la suite en référence à la figure 3 présentant un organigramme de ces étapes.

Lors d’une étape initiale 110 de ce procédé, le module d’entrée 41 acquiert toutes les données nécessaires pour calcul des corrélateurs comme cela sera expliqué lors des étapes suivantes. En particulier, lors de cette étape 1 10, le module d’entrée 41 acquiert le signal reçu S r à l’instant donné ainsi que le code d’étalement local C n (</> c(oc ) et l’onde porteuse locale expÇ-j<p pl0C ^ correspondant au satellite poursuivi.

Lors de l’étape 120 suivante, le module de traitement 42 calcule k groupes de corrélateurs isolés sur l’intervalle d’intégration T P .

Chaque groupe de corrélateurs isolés est composé du même nombre et de mêmes types de corrélateurs que le groupe de corrélateurs de poursuite. Ces corrélateurs de chaque groupe de corrélateurs isolés sont avancés des corrélateurs correspondants du groupe de poursuite d’un nombre entier de chips.

Avantageusement, les groupes de corrélateurs isolés sont positionnés de manière consécutive à chaque nombre entier de chips.

La figure 4 illustre un exemple de placement de tels groupes isolés par rapport à la fonction d’autocorrélation du code d’étalement correspondant en fonction de la valeur de retard T.

Ainsi, comme cela est visible sur cette figure 4, les corrélateurs Z A0 ,Z P0 et Z R0 du groupe de corrélateurs de poursuite GnO forment un pic de la fonction d’autocorrélation. Un corrélateur de bruit Z B , pour estimer la puissance du bruit, est par ailleurs placé 1 chip en avance par rapport au corrélateur ponctuel Z P0 , de manière à être au début du pic.

Les groupes de corrélateurs isolés sont dénotés sur cette figure par les références Gn1 à Gnk et comportent chacun un corrélateur de type ponctuel, dénoté par la suite par Z Pi , un corrélateur de type avance, dénoté par la suite par Z Ai , et un corrélateur de type retard, dénoté par la suite par Z Ri . Ces corrélateurs ne forment donc pas de pic comparable à celui du groupe de corrélateurs de poursuite GnO.

Pour calculer chacun de ces corrélateurs, le module de traitement 42 utilise alors la relation 1 dans laquelle la fonction S (oc (t) est calculée en utilisant un code d’étalement qui est décalé d’un nombre entier de chips pour les corrélateurs de type ponctuel et d’un nombre entier de chips plus ou moins la distance d pour les corrélateurs de type avance et retard. Ce nombre entier de chips est déterminé par la position du groupe de corrélateurs isolés correspondant par rapport au groupe de poursuite.

Lors de l’étape 130 suivante, le module de traitement 42 détermine une pluralité de déphasages consécutifs entre les corrélateurs de type ponctuel des groupes consécutifs de corrélateurs isolés.

En particulier, chaque déphasage consécutif des corrélateurs de type ponctuel de chaque paire de groupes consécutifs de corrélateurs isolés est déterminé en utilisant l’argument d’un nombre complexe Z PixPj déterminé comme suit : Zptxpj — ' Pl . conj(Z P i ) et i et j sont les indices du groupe de corrélateurs correspondant variant entre 1 et k ;

Z Pi et Z Pj sont les corrélateurs de type ponctuel des groupes de corrélateurs correspondants ; et conj(X) est une opération de conjugaison d’un nombre complexe X.

Dans un mode de réalisation, les valeurs Zp ixPj sont filtrées pour affiner les performances de la détection.

Lors de l’étape 140 suivante, le module de traitement 42 estime un déphasage moyen entre les corrélateurs à l’intérieur des groupes de corrélateurs isolés. Ce déphasage moyen est estimé en utilisant les corrélateurs de type ponctuel et les corrélateurs de type avance et retard de ces groupes.

Pour ce faire, le module de traitement 42 calcule d’abord pour chaque groupe de corrélateurs isolés les valeurs suivantes : où i est l’indice du groupe de corrélateurs isolés correspondant variant entre 1 et k.

Puis, en utilisant une division complexe, le module de traitement 42 détermine les valeurs suivantes :

L’argument de chacun de ces nombres complexes correspond à un déphasage élémentaire, i.e. déphasage entre le corrélateur de type ponctuel et le corrélateur de type avance ou retard du même groupe de corrélateurs isolés.

Le déphasage moyen <p ent est alors donné par l’expression suivante :

Cette valeur <p ent correspond à la partie entière de la fréquence du signal interférant, comme cela sera apparent dans la suite.

Lors de l’étape suivante 150, le module de traitement 42 applique un critère de vraisemblance entre les déphasages consécutifs et le déphasage moyen estimé pour détecter un signal interférant de type onde continue. En particulier, l’application de ce critère est basée sur le fait qu’en présence d’un tel type d’interférence, le déphasage est le même entre deux corrélateurs espacés d’un même écartement.

En dénotant par U un vecteur obtenu à partir des déphasages consécutifs et par V un vecteur obtenu à partir du déphasage moyen <p ent , ces vecteurs U et V peuvent s’écrire sous la forme suivante :

Le critère de vraisemblance peut par exemple comprendre la mesure d’une distance dist entre ces vecteurs. En particulier : dist = \\U — y|| 2 .

Lorsque cette distance est inférieure à un seuil prédéterminé (sensiblement égal à 0,1 par exemple), les deux vecteurs sont alors considérés suffisamment proches et un signal interférant de type onde continue est alors détecté. Dans le cas contraire, il est donc considéré que le récepteur 20 est accroché au bon code d’étalement.

Selon un mode de réalisation, lorsqu’un signal interférant est détecté, le module de sortie 43 transmet lors d’une étape 160 cette information au module de traitement 24 qui rejette alors le signal reçu S r et procède à une nouvelle acquisition de ce signal. Dans un tel cas, le procédé de détection est à nouveau répété en utilisant les nouvelles mesures acquises.

Selon un autre mode de réalisation, lorsqu’un signal interférant est détecté, le module de traitement 42 procède à la correction des mesures correspondantes pour assurer la continuité du service rendu par le récepteur 20. Pour ce faire, le module de traitement 42 met en œuvre les étapes 170 et 180 décrites ci-dessous.

Lors de l’étape 170, le module de traitement 42 détermine la fréquence f cw du signal interférant détecté à partir d’une partie fractionnelle de celle-ci déterminée par lesdits déphasages consécutifs et à partir d’une partie entière de celle-ci déterminée par ledit déphasage moyen.

En particulier, cette fréquence est déterminée comme suit :

OÙ:

F e est la fréquence d’échantillonnage ; la fonction fix(x) est égale à la fonction sign(x)*floor(abs(x)) soit la partie entière pour un nombre x positif; et

(Pfrac est la partie fractionnelle du signal interférant déterminée selon l’expression suivante :

Lors de l’étape 180 suivante, le module de traitement 42 corrige les corrélateurs du groupe de corrélateurs de poursuite en utilisant la fréquence du signal interférant déterminée et les corrélateurs des groupes de corrélateurs isolés. De préférence, le module de traitement 42 corrige également le corrélateur de bruit.

Pour ce faire, le module de traitement 42 détermine d’abord les corrections Z CW P et Z CW B à appliquer respectivement au corrélateur de type ponctuel du groupe de poursuite et au corrélateur de bruit. Ces corrections sont calculées comme suit :

OÙ dpt est l’espacement entre le corrélateur de type ponctuel du groupe i de corrélateurs isolés et celui du groupe de poursuite en nombre de chips ; et d Bi est l’espacement entre le corrélateur de type ponctuel du groupe i de corrélateurs isolés et celui et bruit en nombre de chips.

Puis, le module de traitement 42 en déduit les corrections à appliquer aux corrélateurs Z CW A et Z CW R respectivement de type avance et retard du groupe de poursuite comme suit :

Les corrélateurs corrigés du groupe de poursuite deviennent alors :

^40 cor = ^40 ~ CW A Z PO cor = Z PO — Z cw p

Z RO cor = 2 RO — Z CW R

Puis, lors de l’étape 190 suivante, le module de sortie 43 transmet ces corrélateurs corrigés Z AO cor , Z PO cor , Z RO cor et Z B cor qui utilise alors ces corrélateurs corrigés pour calculer une information de navigation.

Puis, le procédé est à nouveau mis en œuvre à la réception par le récepteur 20 d’un nouveau signal S r . Enfin, il est à noter que le procédé de détection est avantageusement mis en œuvre dans chacune des bandes de pré-détection 1/T P utilisées par le traitement de signal reçu S r -

On conçoit alors que l’invention présente un certain nombre d’avantages. Tout d’abord, il est clair que l’invention permet de détecter un signal interférant de type onde continue sur chaque bande du signal reçu. Ceci présente un avantage particulier car ce type d’interférence peut être présent sur une seule bande.

L’invention permet en outre de corriger les données acquises par le récepteur GNSS afin d’assurer la continuité de son service. Enfin, l’invention peut être mise en œuvre en utilisant une seule antenne du récepteur et peu moyen de calcul. Ceci permet alors de mettre en œuvre l’invention de manière peu coûteuse.