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Title:
METHOD FOR CLEANING A POLLUTED MAINS PIPE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2024/062085
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for cleaning at least one polluted mains pipe intended to carry drinking water, said method using an aqueous composition comprising at least one anionic surfactant approved for food contact, as well as the use of such an aqueous composition for cleaning a polluted mains pipe, in particular a drinking water infrastructure.

Inventors:
ROBERT SAMUEL (FR)
LORET JEAN-FRANÇOIS (FR)
JOUSSET MICHEL (FR)
HOCHEREAU CHRISTOPHE (FR)
ENAULT JÉRÔME (FR)
Application Number:
PCT/EP2023/076180
Publication Date:
March 28, 2024
Filing Date:
September 22, 2023
Export Citation:
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Assignee:
SUEZ INT (FR)
International Classes:
B08B9/032; C11D1/02; C11D17/00; E03B7/00
Domestic Patent References:
WO2012168645A12012-12-13
Foreign References:
US20220243146A12022-08-04
DE102016103675A12017-09-07
US5527395A1996-06-18
US20080319070A12008-12-25
Attorney, Agent or Firm:
AFONSO, Michael (FR)
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Claims:
Revendications

1. Procédé de nettoyage d'au moins une canalisation polluée par un ou plusieurs composés organiques adhérant aux parois internes de la canalisation, ladite canalisation polluée étant destinée à acheminer de l'eau potable, ledit procédé comprenant au moins les étapes suivantes :

- une étape i) au cours de laquelle on fait circuler une composition aqueuse comprenant de l'eau potable dans la canalisation polluée, et

- une étape ii) de rinçage de la canalisation à l'issue de l'étape i), pour obtenir une canalisation dépolluée, ledit procédé étant caractérisé en ce que la composition aqueuse comprend en outre au moins un agent tensioactif anionique à contact alimentaire, et les un ou plusieurs composés organiques sont choisis parmi des hydrocarbures aromatiques, des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses, des lubrifiants, et un de leur mélange.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'agent tensioactif anionique comprend au moins une fonction sulfonate, sulfate, et/ou carboxylate.

3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la composition aqueuse comprend de 0,0001 à 0,15% en masse du ou des agent(s) tensioactif(s) anionique(s) à contact alimentaire, par rapport à la masse totale de la composition aqueuse.

4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape i) comprend la mise en circulation d'eau potable dans la canalisation polluée, et l'injection dudit agent tensioactif anionique dans la canalisation polluée, de préférence en régime turbulent.

5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape ii) de rinçage est réalisée en faisant circuler de l'eau potable dans la canalisation à l'issue de l'étape i), de préférence en régime turbulent.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend en outre une étape iii) de mesure de la quantité d'agent tensioactif anionique dans la canalisation, de préférence par mesure de l'absorption UV à une longueur d'onde de 254 nm ou de la quantité de carbone organique total dans un liquide contenu dans la canalisation.

7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape i) dure au moins 45 min pour enlever lesdits composés organiques adhérant aux parois internes de la canalisation polluée.

8. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les composés organiques sont des hydrocarbures aromatiques polycycliques.

9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le procédé comprend en outre avant l'étape i), une étape i-0) de purge de la canalisation polluée.

10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que le procédé comprend en outre entre les étapes i) et ii), une étape i- 1) de stagnation de la composition aqueuse dans la canalisation polluée.

11. Utilisation d'une composition aqueuse comprenant de l'eau potable et au moins un agent tensioactif anionique à contact alimentaire, pour nettoyer une canalisation polluée, en particulier d'une infrastructure d'eau potable, ladite canalisation étant polluée par un ou plusieurs composés organiques adhérant aux parois internes de la canalisation, les un ou plusieurs composés organiques étant choisis parmi des hydrocarbures aromatiques, des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses, des lubrifiants, et un de leur mélange.

Description:
Procédé de nettoyage d'une canalisation polluée

La présente invention est relative au domaine des réseaux d'eau potable et de leur dépollution et/ou nettoyage, en particulier de la dépollution de contaminants organiques de type hydrocarbures aromatiques, dérivés du pétrole, résidus bitumeux, graisses, et/ou lubrifiants.

L'invention concerne plus particulièrement un procédé de nettoyage d'au moins une canalisation polluée, destinée à acheminer de l'eau potable, ledit procédé mettant en œuvre une composition aqueuse comprenant au moins un tensioactif anionique homologué pour contact alimentaire, ainsi que l'utilisation d'une telle composition aqueuse pour nettoyer une canalisation polluée, en particulier d'une infrastructure d'eau potable.

Les pollutions de conduites d'eau potable peuvent avoir plusieurs origines. Une pollution peut avoir lieu lors de la production d'eau par l'intrusion accidentelle d'un produit chimique non détecté, ou pendant le transport par l'intrusion accidentelle ou intentionnelle d'un produit chimique dans la conduite. À titre d'exemples, il peut y avoir pendant le transport un retour d'eau polluée à partir d'un branchement, une injection de produit chimique via un point d'accès au réseau, ou bien une perméation d'un produit déversé dans le sol.

Dès que la contamination est détectée, une première technique consiste à lancer des programmes de rinçage hydraulique à fort débit (vitesse > 1 m/s) pour renouveler l'eau de la conduite, et évacuer le polluant ou le diluer. Cette première technique peut permettre d'obtenir une qualité de l'eau conforme aux exigences du code de la santé publique. Les délais de remise en service du réseau d'eau potable sont toutefois très variables, et la restriction d'usage de l'eau peut durer de quelques jours jusqu'à plusieurs mois dans les cas les plus difficiles, notamment lors de pollutions par des hydrocarbures. Les inconvénients du rinçage hydraulique, proportionnels à la durée de l'opération, sont : une surconsommation d'eau pour les purges réalisées sur des temps prolongés, la nécessité de distribuer de l'eau en bouteille à la population pendant la coupure du réseau d'eau potable, et des délais de remise en service du réseau incertains. Par ailleurs, cette première technique requiert que les contaminants soient solubles dans l'eau, ce qui n'est pas le cas des contaminants organiques.

D'autres techniques ont également été proposées pour nettoyer des conduites d'eau potable. Une deuxième technique, également connue sous le nom « procédé Hamman », consiste en un nettoyage d'une conduite par eau et air pulsé, permettant d'éliminer les dépôts non adhérents. Cette deuxième technique repose sur la circulation d'eau à grande vitesse couplée à de l'injection d'air dans une conduite. Des bulles d'air calibrées circulent par impulsions successives et à intervalles réguliers dans un tronçon isolé du réseau et dont la pression a été volontairement abaissée par rapport à la pression de service. Les impulsions d'air, calibrées en fonction du diamètre et de la longueur des conduites à traiter, sont introduites par séquences dans le tronçon et sont poussés par le courant d'eau vers un dispositif d'évacuation. Les turbulences qui se créent au niveau de la surface de contact air/eau arrachent les concrétions non adhérentes. Celles-ci ainsi mises en suspension sont véhiculées vers le dispositif d'évacuation par les bulles qui se succèdent et par le courant existant dans le tronçon. Une troisième technique comprend l'utilisation d'au moins un racleur souple, et en particulier l'introduction et la propulsion d'un tampon en mousse de polyuréthane dans une conduite. Cette technique requiert le dégagement de la conduite d'eau pour y accéder et la création d'une gare d'entrée afin d'insérer le racleur souple. Une quatrième technique bien connue selon l'anglicisme « ice pigging » permet d'éliminer des concrétions non adhérentes grâce à un bouchon de glace et de sel. Cette technique est particulièrement coûteuse.

La demande internationale WO2012/168645 décrit un procédé de nettoyage dynamique des conduites d'alimentation en eau potable d'un véhicule, comprenant le remplissage partiel d'un volume par un liquide, le remplissage du volume non occupé par le liquide, par du gaz sous pression, la libération du liquide à travers un étranglement communiquant avec l'extrémité de la ou desdites conduites à nettoyer dont l'autre extrémité est ouverte tout en maintenant la pression, de façon à créer un déplacement accéléré du liquide dans un premier temps et du mélange de gaz et de liquide se créant dans un deuxième temps puis, à générer une onde de choc, une fois le volume vidé, onde de choc qui se propage à travers le mélange.

Bien que pouvant être efficaces, aucune des techniques précitées ne peut être effectuée dans une situation d'urgence puisqu'elles demandent une planification au préalable avec des coûts importants. Par ailleurs, elles peuvent générer d'autres perturbations sur la qualité de l'eau car elles peuvent altérer la surface des matériaux, notamment en décrochant des éléments de corrosion dans les conduites d'acier ou en fonte. Enfin, ces techniques ne sont pas adaptées à la dépollution de conduites comprenant des composés organiques adhérant aux parois internes de la conduite, et notamment des contaminants organiques de type hydrocarbures aromatiques, dérivés du pétrole, résidus bitumeux, graisses, et/ou lubrifiants.

Ainsi, le but de la présente invention est de pallier les inconvénients de l'art antérieur précité et de fournir un procédé de nettoyage de conduites d'eau potable, rapide, sans nécessiter de planification préalable, et qui convient pour décoller tout type de composés adhérant aux parois internes d'une conduite, et notamment des composés peu ou non solubles dans l'eau tels que des composés organiques de type hydrocarbures aromatiques, des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses, et/ou des lubrifiants.

Le but de l'invention est atteint par le procédé qui va être décrit ci-après.

La présente invention a ainsi pour premier objet un procédé de nettoyage d'au moins une canalisation polluée par un ou plusieurs composés organiques adhérant aux parois internes de la canalisation, ladite canalisation polluée étant destinée à acheminer de l'eau potable, ledit procédé comprenant au moins les étapes suivantes :

- une étape i) au cours de laquelle on fait circuler une composition aqueuse comprenant de l'eau potable dans la canalisation polluée, et

- une étape ii) de rinçage de la canalisation à l'issue de l'étape i), pour obtenir une canalisation dépolluée, ledit procédé étant caractérisé en ce que la composition aqueuse comprend en outre au moins un agent tensioactif anionique à contact alimentaire, et alimentaire, et les un ou plusieurs composés organiques sont choisis parmi des hydrocarbures aromatiques, des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses, des lubrifiants, et un de leur mélange.

Grâce à la mise en œuvre d'une composition aqueuse comprenant au moins un agent tensioactif anionique [étape i)], la canalisation polluée est nettoyée de manière efficace, rapide et sans nécessiter de planification préalable. Par ailleurs, elle permet de décoller tous types de composés adhérant aux parois d'une conduite, et elle est particulièrement adaptée pour décontaminer les conduites ou canalisations comprenant des composés peu ou non solubles dans l'eau tels que des composés organiques de type hydrocarbures aromatiques, des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses, et/ou des lubrifiants. De plus, l'étape de rinçage ii) ainsi que l'utilisation d'un agent tensioactif à contact alimentaire permettent de retrouver rapidement une eau propre à la consommation, sans danger pour l'Homme. Enfin, le procédé n'est pas intrusif puisqu'il évite l'ouverture de chaussées et la coupe de conduites.

À l'issue du procédé de l'invention, la canalisation dépolluée peut être remise en service.

Dans l'invention, une canalisation peut également être appelée conduite.

La canalisation polluée peut avoir un diamètre D allant de 32 mm à 400 mm environ.

La canalisation polluée peut avoir une longueur L allant de 1 m à 2000 m environ.

De préférence, le volume de la canalisation polluée ne dépasse pas 20 m 3 .

En effet, au-delà de ce volume, la canalisation peut être nettoyée selon le procédé de l'invention par tronçon (tranche de volume d'au plus 20 m 3 ).

La canalisation (ou conduite) peut être une canalisation en fonte, en acier, en polychlorure de vinyle (PVC), en polyéthylène tel que du polyéthylène haute densité, ou revêtue de ciment.

La canalisation polluée est de préférence dans une infrastructure d'eau potable, et plus particulièrement dans un réseau de distribution d'eau potable. Un réseau de distribution d'eau potable est constitué d'un réseau de canalisations pour acheminer l'eau jusqu'à des consommateurs.

Le procédé de l'invention peut être effectué lors du renouvellement de canalisations, lors de la pose de nouvelles canalisations (extensions de réseaux) ou branchements, et/ou en cas de dégradation avérée ou potentielle de qualité d'eau en réseaux, notamment de contamination chimique (par exemple d'origine organique).

Par eau potable, on entend une eau destinée à la consommation humaine.

La canalisation de l'étape i) est polluée par un ou plusieurs composés organiques adhérant aux parois internes de la canalisation.

Elle peut comprendre en outre un ou plusieurs contaminants non organiques tels que des dépôts minéraux adhérant aux parois internes de la canalisation.

Les composés organiques sont choisis parmi des hydrocarbures aromatiques tels que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses, des lubrifiants, et un de leur mélange.

L'agent tensioactif anionique de la composition aqueuse est un agent tensioactif à contact alimentaire. En d'autres termes, ledit agent tensioactif anionique est homologué pour contact alimentaire.

Dans l'invention, on entend par agent « homologué pour contact alimentaire », tout agent qui est susceptible d'entrer au contact des aliments, i.e. au contact de denrées, produits et boissons pour l'alimentation de l'homme et des animaux. De tels agents font partie d'une liste de constituants autorisés dans les produits de nettoyage de matériaux entrant au contact d'aliments, cette liste étant régulièrement mise à jour et présente sur le site suivant : https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000028457490/ 2014-01-01/.

L'agent tensioactif anionique de la composition aqueuse est notamment considéré comme homologué pour contact alimentaire s'il fait partie de la liste précitée, partie relative au premier groupe, constituants du type "agents de surface", partie A relative aux agents de surface anioniques. L'agent tensioactif anionique et la composition aqueuse permettent de favoriser la dispersion de contaminants, et en particulier de composés organiques tels que définis ci-dessus.

L'agent tensioactif anionique comprend de préférence au moins une fonction sulfonate, sulfate, et/ou carboxylate.

À titre d'exemples d'agents tensioactifs comprenant au moins une fonction sulfonate, on peut citer les alkylsulfonates alcalins, les alkylarylsulfonates alcalins, les alkylaryl polyglycol éther sulfonates alcalins, les mono et dialkyl- diphényloxyde disulfonates alcalins, ou les sels de sodium de sulfonates d'alpha- oléfines.

À titre d'exemples d'agents tensioactifs comprenant au moins une fonction sulfate, on peut citer les alkylsulfates alcalins, ou les alkyléthersulfates alcalins. À titre d'exemples d'agents tensioactifs comprenant au moins une fonction carboxylate, on peut citer les carboxylates de sodium ou de potassium.

La composition aqueuse comprend de préférence au moins un alkylarylsulfonate alcalin, tel que par exemple un dérivé mono-alkylé en C10-13 du sulfonate de benzène.

La composition aqueuse de l'étape i) comprend de l'eau potable et ledit agent tensioactif anionique.

La composition aqueuse comprend de préférence de 0,0001% à 0,15 % en masse environ, de façon particulièrement préférée de 0,001 % à 0,02 % en masse environ, et de façon plus particulièrement préférée de 0,004 % à 0,014% en masse environ, du ou des agent(s) tensioactif(s) anionique(s) à contact alimentaire, par rapport à la masse totale de la composition aqueuse. Cette concentration minimale est suffisante pour permettre de dépolluer la canalisation et en particulier d'enlever les composés organiques adhérant aux parois internes de ladite canalisation. Par ailleurs, la concentration maximale favorise l'étape ii) de rinçage et la rend plus rapide.

La composition aqueuse comprend de préférence au moins 95% en masse environ d'eau potable, par rapport à la masse totale de la composition aqueuse. En particulier, la composition aqueuse comprend de 99,85% à 99, 9999 % en masse environ, de façon particulièrement préférée de 99,98 % à 99,999 % en masse environ, et de façon plus particulièrement préférée de 99,986 % à 99,996% en masse environ d'eau potable, par rapport à la masse totale de la composition aqueuse.

La composition aqueuse mise en œuvre dans l'étape i) présente de préférence un pH allant de 6,5 à 9.

Au cours de l'étape i), on fait circuler la composition aqueuse comprenant de l'eau potable et ledit agent tensioactif anionique dans la canalisation polluée.

L'étape i) comprend de préférence la mise en circulation d'eau potable dans la canalisation polluée, et l'injection dudit agent tensioactif anionique dans la canalisation polluée.

Ainsi, l'injection dudit agent tensioactif anionique dans la canalisation polluée permet de former la composition aqueuse.

La mise en circulation d'eau potable dans la canalisation polluée, et l'injection dudit agent tensioactif anionique dans la canalisation polluée sont de préférence concomitantes, ou bien dès lors que de l'eau potable circule dans la canalisation polluée, ledit agent tensioactif est injecté tout en maintenant la circulation d'eau potable dans la canalisation polluée. Ledit agent tensioactif anionique se répand alors dans toute la canalisation pour former avec l'eau potable une composition aqueuse homogène.

Selon une forme de réalisation de l'invention, l'eau potable circule dans la canalisation polluée lors de l'étape i) avec un débit allant de 1 m 3 /h à 25 m 3 /h environ, et de préférence allant de 5 m 3 /h à 10 m 3 /h environ.

Le débit de l'eau potable lors de l'étape i) peut être contrôlé à l'aide d'un système comprenant une vanne et un débitmètre, ledit système pouvant être connecté sur un poteau incendie de la canalisation polluée situé en aval de la canalisation polluée.

L'injection de l'agent tensioactif dans la canalisation lors de l'étape i) est de préférence effectuée avec un débit allant de 0,1 l/min à 1,5 l/min environ. Les étapes de mise en circulation d'eau potable et d'injection de l'agent tensioactif anionique sont effectuées de préférence en régime turbulent. Cela permet ainsi de favoriser la formation d'une composition aqueuse homogène dans la canalisation polluée. En d'autres termes, cela signifie que l'on applique de préférence un nombre de Reynolds d'au moins 3000, et de préférence d'au moins 5000.

L'étape i) est de préférence effectuée pendant un temps suffisant pour enlever des composés organiques adhérant à une ou plusieurs parois internes de la canalisation polluée.

Les composés organiques peuvent être des hydrocarbures aromatiques tels que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des dérivés du pétrole, des résidus bitumeux, des graisses et/ou des lubrifiants, et de préférence des hydrocarbures aromatiques tels que des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des dérivés du pétrole, et/ou des résidus bitumeux. Le procédé de l'invention est particulièrement performant pour dépolluer les canalisations comprenant des hydrocarbures aromatiques, et notamment des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

L'injection de l'agent tensioactif anionique peut être effectuée à l'aide d'un système d'injection comprenant une pompe d'injection, une canne d'injection, et un groupe électrogène.

Le débit d'agent tensioactif lors de l'injection de l'étape i) peut être contrôlé à l'aide de la pompe à injection.

L'injection est de préférence effectuée en amont de la canalisation à nettoyer.

Lors de l'étape i), et en particulier lors de l'injection de l'agent tensioactif dans la canalisation polluée, celui-ci peut être utilisé seul ou dilué dans une solution aqueuse, et de préférence dilué dans une solution aqueuse. Cela permet ainsi de favoriser la formation d'une composition aqueuse homogène lors de l'étape i) au sein de la canalisation polluée.

L'étape i) dure de façon particulièrement préférée au moins 45 min, et de façon plus particulièrement préférée de 45 min à 2 heures. L'étape i) est de préférence conduite à une température allant de 5°C à 25°C environ.

L'étape ii) permet de rincer la canalisation à l'issue de l'étape i), pour obtenir une canalisation dépolluée dans laquelle il est à nouveau possible d'acheminer de l'eau potable propre à la consommation. Elle favorise l'évacuation de l'agent tensioactif anionique et des contaminants (e.g. des composés organiques précités).

L'étape ii) de rinçage est de préférence réalisée en faisant circuler de l'eau potable dans la canalisation à l'issue de l'étape i). Il s'agit de renouveler le volume de la canalisation au moins 3 fois, et de préférence au moins 4 fois.

L'étape ii) peut durer au moins 90 min, et de préférence de 90 min à 4 heures.

L'étape ii) est de préférence conduite à une température allant de 5°C à 25°C environ.

Selon une forme de réalisation de l'invention, l'eau potable circule dans la canalisation lors de l'étape ii) avec un débit allant de 1 m 3 /h à 25 m 3 /h environ, et de préférence allant de 5 m 3 /h à 10 m 3 /h environ.

L'étape ii) est de façon particulièrement préférée effectuée en régime turbulent. En d'autres termes, cela signifie que l'on applique de préférence un nombre de Reynolds d'au moins 3000, et de préférence d'au moins 5000.

Le procédé peut comprendre en outre entre les étapes i) et ii), une étape i-1) de stagnation de la composition aqueuse dans la canalisation polluée. Cela permet ainsi de favoriser le décrochage des composés organiques adhérant aux parois internes de la canalisation polluée.

L'étape i-1) peut durer au moins 30 min, et de préférence de 30 min à 4 heures, notamment selon le volume de canalisation à nettoyer.

L'étape i-1) est de préférence conduite à une température allant de 5°C à 25°C environ.

Le procédé peut comprendre en outre une étape iii) de mesure, de préférence in situ, de la quantité d'agent tensioactif anionique dans la canalisation. Grâce à cette étape iii), il est possible de contrôler le bon déroulement du procédé de l'invention et de déterminer son efficacité, et notamment l'efficacité de l'étape i) et éventuellement de l'étape i-1) si elle existe.

Cette étape iii) est de préférence effectuée par mesure de l'absorption UV, de préférence à une longueur d'onde de 254 nm ; ou de la quantité de carbone organique total (COT) dans un liquide contenu dans la canalisation (polluée ou dépolluée). Ce liquide peut être de l'eau potable circulant dans la canalisation avant la mise en œuvre de l'étape i), la composition aqueuse circulant lors de l'étape i) et/ou stagnant lors de l'étape i-1), et/ou l'eau potable circulant lors de l'étape ii).

La mesure de la quantité de carbone organique total dans le liquide de la canalisation peut être effectuée à l'aide d'un analyseur COT portable, en particulier vendu sous la dénomination commerciale « Sievers M9 ».

Lors de l'étape iii), le débit du liquide de la canalisation est réduit par rapport au débit mise en œuvre lors de l'étape au cours de laquelle la mesure est effectuée. Il peut en particulier être réduit de 40 à 50% par rapport au débit mis en œuvre avant l'étape i), pendant l'étape i), i-1), ii), ou après l'étape ii). Cela permet ainsi d'effectuer la mesure plus facilement.

Lorsque l'étape iii) est effectuée après l'étape ii) de rinçage et qu'elle révèle la présence de l'agent tensioactif et/ou de contaminants (e.g. composés organiques), les étapes i) et/ou ii) peuvent être réitérées.

Le procédé peut comprendre en outre une étape iv) de mesure de la concentration de chlore dans le liquide circulant dans la canalisation.

Le procédé peut comprendre en outre avant l'étape i), une étape i-0) de purge de la canalisation polluée. Celle-ci peut permettre d'éliminer des dépôts mobiles et favoriser la pénétration de l'agent tensioactif anionique ou de la composition aqueuse dans la canalisation polluée lors de l'étape i). La purge est de préférence effectuée par survitesse (i.e. de préférence avec une vitesse supérieure à 1 m/s).

L'invention a pour deuxième objet l'utilisation d'une composition aqueuse telle que définie dans le premier objet de l'invention pour nettoyer une canalisation polluée, en particulier d'une infrastructure d'eau potable. La canalisation polluée et l'infrastructure d'eau potable sont de préférence telles que définies dans le premier objet de l'invention.

La présente invention est illustrée par les exemples de réalisation suivants, auxquels elle n'est cependant pas limitée.

Brève description des dessins

Le dessin annexé illustre l'invention.

La figure 1 est un schéma représentatif d'un système de nettoyage d'une canalisation polluée permettant de mettre en œuvre le procédé de l'invention.

Exemple 1 : description du procédé de l'invention

La figure 1 montre un système de nettoyage d'une canalisation en fonte 1 permettant de mettre en œuvre le procédé de l'invention. Cette canalisation est isolée des autres connexions par fermeture de vannes

Le système 1 comprend une canalisation polluée 2 comprenant un piquage sur la canalisation 3 en amont de la canalisation polluée 2. Lors du procédé de l'invention, un réservoir 4 comprenant ledit agent tensioactif anionique seul ou en solution aqueuse 5 est connecté à une pompe d'injection 6, elle-même étant connectée à une canne d'injection 7. Le système d'injection comprenant la pompe d'injection 6, la canne d'injection 7 et un groupe électrogène (non montré sur la figure 1) permet d'injecter ledit agent tensioactif anionique 5 dans la canalisation polluée 2 avec un débit de 0,15 l/min pour une canalisation en fonte de 900 m de longueur et de 80 mm de diamètre. Avant l'injection de l'agent tensioactif anionique, de l'eau potable est mise en circulation dans la canalisation polluée 2 avec un débit de 9 m 3 /h. Le débit de l'eau potable est contrôlé à l'aide d'un débitmètre et d'une vanne (non montrés sur la figure 1) connectés à un poteau incendie 8 en aval de la canalisation polluée. La canalisation 2 comprend une vanne de sortie 9 qui reste fermée pendant l'injection de l'agent tensioactif anionique et la circulation de la composition aqueuse dans la canalisation polluée (étape i)). L'injection de l'agent tensioactif anionique 5 permet de faire circuler une composition aqueuse comprenant de l'eau potable et l'agent tensioactif anionique 5 au sein de la canalisation polluée. L'injection dure environ 30 min. L'injection est ensuite stoppée, et la vanne sur le poteau incendie 8 fermée, ce qui permet de laisser stagner la composition aqueuse dans la canalisation pendant environ 15 min. Ensuite, l'eau potable est mise en circulation dans la canalisation avec un débit de 9 m 3 /h pour une étape de rinçage (étape ii)). Cette étape dure 40 min environ. Une ou plusieurs étapes iii) de mesure de la quantité de carbone organique total dans le liquide circulant dans la canalisation peuvent être effectuées au niveau d'un poteau incendie 10 en tant que poteau intermédiaire de contrôle. Lors de ces étapes de mesure iii), le débit d'eau potable est réduit à 5 m 3 /h.

À titre d'exemple, le tableau 1 ci-dessous répertorie les valeurs de COT selon le liquide circulant dans la canalisation. La teneur de l'agent tensioactif dans la composition aqueuse est donnée en % en masse, par rapport à la masse totale de la composition aqueuse.

TABLEAU 1

Exemple 2 : détermination de l'efficacité du procédé conforme à l'invention

L'efficacité du procédé de l'invention a été déterminée sur une canalisation en polychlorure de vinyle (PVC) polluée avec différents types d'hydrocarbures.

On fait tout d'abord circuler de l'eau dans une canalisation en PVC non polluée. À To (To = 0 min), on regarde la concentration de 4 composés appartenant au groupe des hydrocarbures aromatiques dans l'eau circulant dans la conduite. Puis, on fait circuler volontairement dans la canalisation en PVC un liquide de type « Gasoil » pendant 20 min. À Ti (Ti = 20 min), on regarde la concentration de 4 composés appartenant au groupe des hydrocarbures aromatiques dans ledit liquide circulant dans la conduite. On prépare une composition aqueuse comprenant un agent tensioactif anionique à 0,07 % en masse (par rapport à la masse totale de la composition aqueuse). À T2 (T2 = 60 min), on injecte ladite composition aqueuse selon l'étape i) du procédé de l'invention dans la conduite. La composition est laissée circuler dans la canalisation pendant environ 30 min puis stagner dans la canalisation pendant environ 10 min. À T3 (T 3 = 100 min), on regarde la concentration de 4 composés appartenant au groupe des hydrocarbures aromatiques dans la composition aqueuse circulant dans la canalisation. Puis, on rince la canalisation avec de l'eau selon l'étape ii) du procédé de l'invention. À T4 (T4 = 160 min), soit après 60 min de rinçage de la canalisation nettoyée, on arrête le rinçage et on regarde la concentration de 4 composés appartenant au groupe des hydrocarbures aromatiques dans l'eau circulant dans la canalisation.

Le tableau 2 ci-dessous répertorie les concentrations massiques de 4 composés appartenant au groupe des hydrocarbures aromatiques trouvés dans le liquide circulant dans la conduite avant et après mise en œuvre du procédé de l'invention. C (To) correspond à la concentration des espèces dans l'eau circulant dans la conduite avant pollution. C (Ti) correspond à la concentration des espèces dans le liquide circulant dans la conduite pendant la pollution. C (T3) correspond à la concentration des espèces dans la composition aqueuse circulant dans la conduite pendant le nettoyage juste avant le rinçage. C (T4) correspond à la concentration des espèces dans l'eau circulant dans la conduite après le rinçage.

TABLEAU 2