Appareil de sécurisation des secours effectués par hélitreuillage

Domaine technique de l'invention

L'invention concerne un appareil portatif utilisable par un sauveteur lors des secours effectués par hélitreuillage. L'appareil est destiné aux opérations de secours en milieu périlleux, mer ou montagne, nécessitant de recourir à un hélicoptère.

Etat de la technique

Autrefois, la procédure en usage durant les secours en montagnes interdisait l'accrochage du câble de l'hélicoptère sur le harnais d'un sauveteur simultanément attaché à la paroi. Actuellement, les interventions sont parfois effectuées en des endroits très dangereux. Les sauveteurs doivent en permanence assurer leur propre sécurité, et celle des secourus. C'est pourquoi cette interdiction est peu à peu tombée en désuétude. Il en résulte que l'instant le plus périlleux d'un hélitreuillage apparaît quand l'hélicoptère se trouve amarré à la paroi par la longe d'assurage du sauveteur, car il ne dispose plus de sa liberté de manœuvre. Cette liaison dangereuse s'établit par le truchement d'un montagnard contraint d'attacher simultanément son harnais au rocher et au câble du treuil de l'hélicoptère en raison de la verticalité des lieux. A cet instant précis, si une turbulence chahute l'hélicoptère, ou si le treuillage débute avant que la liaison avec la paroi ait pu être volontairement retirée, l'hélicoptère, son équipage et les personnels stationnés sur la montagne risquent une chute mortelle.

C'est pourquoi on ne compte plus les cordes tranchées dans l'urgence, les amarrages arrachés ou déformés, ni les coupures volontaires du câble de treuillage, qu'un dispositif pyrotechnique d'ultime secours sectionne pour libérer

l'hélicoptère de l'emprise de la montagne. Mais l'équipage de l'hélicoptère doit appuyer au bon moment sur le bouton de commande provoquant cette rupture, sans bien savoir au juste ce qu'il va en résulter.

Le document US 3533655 concerne un dispositif de largage automatique d'une charge suspendue à un câble d'hélicoptère. La libération de la charge intervient par une action de déclenchement volontaire d'une pièce de verrouillage.

Les documents US 2852217 et BE 763926 décrivent des systèmes de suspension à décrochage automatique de la charge lorsqu'elle atteint le sol.

Les dispositifs précités à deux brins de liaison et à largage automatique ou manuelle de la charge, ne sont pas adaptés à la sécurisation des secours par hélitreuillage, où la charge est constituée par un sauveteur, qu'il ne faut larguer sous aucun prétexte.

Objet de l'invention

L'objet de l'invention consiste à réaliser un appareil de sécurisation des secours par hélitreuillage destiné à faire progresser les modes opératoires et d'accroître les possibilités d'interventions, grâce à une sécurité accrue pour les personnels et les matériels impliqués dans les opérations de secours.

L'appareil est caractérisé en ce qu'il comporte un crochet ayant un premier moyen d'accrochage à un câble d'un hélicoptère, un deuxième moyen d'accrochage pour la charge, un troisième moyen d'accrochage pour une longe d'assurage logée dans une ouverture orientée vers Ie bas, et un mécanisme de commande à déclenchement destiné à provoquer le largage automatique de la longe d'assurage restée amarrée, lorsque sa mise sous tension par la traction du câble de l'hélicoptère dépasse un seuil prédéterminé.

Si l'hélicoptère exerce une traction prédéfinie sur la longe d'assurage qui reste amarrée au rocher, le largage intervient automatiquement et libère instantanément l'hélicoptère.

Les trois moyens d'accrochage permettent huit configurations possibles. La table de vérité ci-dessous étudie chaque configuration. H = Hélicoptère S = Sauveteur L = Longe L'état logique 0 (zéro) désigne une absence de mise en tension (charge, poids, effort, etc. inexistants) L'état logique 1 (un) désigne une mise en tension (charge, poids, effort, etc. appliqués)

H S L

0 0 0 l'appareil est inutilisé

1 0 0 l'appareil est suspendu seul sous l'hélicoptère (sans intérêt)

0 1 0 l'appareil est accroché au harnais d'un sauveteur (en attente de treuillage) 1 1 0 sauveteur suspendu sous l'hélicoptère, via l'appareil

0 0 1 l'appareil est suspendu par sa longe (attente de manœuvre)

1 0 1 l'hélicoptère tire sur la longe (hors charge) : l'appareil largue la longe 0 1 1 paroi lisse et verticale, le sauveteur est suspendu à la longe, via l'appareil, qui assure sa sécurité : largage de la longe impossible 1 1 1 l'hélicoptère hisse le sauveteur (ou une charge), via l'appareil, et tire sur la longe restée amarrée: l'appareil largue la longe.

Le largage de la longe d'assurage restée amarrée à la paroi du rocher est opéré automatiquement que si : - le largage manuel n'est pas effectué,

- l'hélicoptère est en train de treuiller, et est en péril. Sans accrochage à l'hélicoptère, le largage automatique de la longe est rendu impossible par le verrouillage mécanique du mécanisme.

Selon l'invention, Ie mécanisme de commande de l'appareil est composé : - d'un linguet mobile monté à pivotement sur le crochet entre des positions de fermeture et de dégagement de ladite ouverture, respectivement pour maintenir la longe dans le crochet, et pour la libérer,

- et d'un verrou soumis à l'action d'un ressort de polarisation pour verrouiller ledit linguet en position de fermeture en l'absence de tension sur le premier moyen d'accrochage, et à déverrouiller ledit linguet lorsque la force exercée sur le premier moyen d'accrochage surpasse celle du ressort de polarisation.

Selon un premier mode de réalisation, la longe d'assurage est maintenue dans la lumière du crochet par le linguet qui peut dégager la lumière en pivotant autour d'un axe réunissant crochet et linguet. Le linguet est pourvu d'un trou permettant de recevoir le deuxième moyen d'accrochage de la charge (sauveteur, etc.). Le crochet est pourvu d'une ouverture curviligne oblongue, dont la courbure moyenne a pour rayon l'arc de cercle centré sur l'axe de pivotement du linguet. Cette ouverture curviligne oblongue reçoit le moyen d'accrochage de la charge conjointement avec le trou du linguet ; elle permet la libre rotation de ce moyen d'accrochage autour de l'axe, et limite l'amplitude de la rotation du linguet en faisant office de butées. Le crochet comporte une autre ouverture oblongue, rectiligne, permettant de recevoir le premier moyen d'accrochage à l'hélicoptère, par exemple une manille. L'axe de la manille est introduit dans un tube de guidage, coulissant dans l'ouverture oblongue rectiligne. La position de ce tube, au bas de l'ouverture oblongue (toujours selon la verticale), est imposé par un ressort enserrant le tube. Le ressort prend appui sur des butées solidaires du crochet. Le tube, et le ressort déformé par une contrainte sont simultanément mobiles dans l'ouverture oblongue rectiligne. L'action de ce ressort consiste à maintenir Ie tube au bas de l'ouverture oblongue rectiligne de telle manière que le linguet pivotant y soit en butée quand le linguet est fermé. Il s'agit d'un verrou maintenant le linguet en position de fermeture.

Quand la longe est accrochée sur un point fixe, sans charge suspendue à l'appareil, une traction de l'hélicoptère sur la manille provoque : la mise en tension de la longe ; le coulissement simultané de la manille, du tube de guidage et du ressort dans l'ouverture oblongue rectiligne ; le déverrouillage du linguet, devenu libre de pivoter ; l'ouverture du linguet par la mise en tension de la longe, tendue par la seule traction exercée par le ressort de verrouillage ; Ie largage de Ia longe. L'appareil reste seul suspendu à l'hélicoptère libéré de toute entrave. Le verrou

retrouve sa position au bas de l'ouverture oblongue rectiligne. Le linguet reste ouvert.

Quand la longe est accrochée sur un point fixe, avec une charge suspendue à l'appareil, une traction de l'hélicoptère sur la manille provoque : le coulissement simultané de la manille, du tube de guidage et du ressort dans l'ouverture oblongue rectiligne (dû au poids de cette charge) ; le déverrouillage du linguet, devenu libre de pivoter, mais toujours maintenu en position de fermeture par le poids de la charge suspendue ; le hissage de la charge ; la mise en tension de la longe ; l'ouverture du linguet par la traction de la longe tendue; le largage de la longe. L'appareil et sa charge restent suspendus à l'hélicoptère libéré de toute entrave. Le verrou conserve sa position haute et le linguet se referme sous le poids de la charge suspendue.

Selon une deuxième mode de réalisation, le linguet est relié au deuxième moyen d'accrochage par une liaison à excentrique, laquelle supporte le deuxième moyen d'accrochage, et est traversée par l'axe de pivotement du linguet. Le linguet comporte une protubérance coopérant en position de verrouillage du verrou avec une liaison mécanique solidaire du premier moyen d'accrochage.

Selon un troisième mode de réalisation, le crochet comporte :

- un premier trou circulaire pour le deuxième moyen d'accrochage de la charge,

- un deuxième trou pour la mise en place de l'axe d'un étrier pivotant constituant le premier moyen d'accrochage au câble de treuillage de l'hélicoptère,

- et un tiroir coulissant de commande du verrou, lequel est constitué par l'extrémité inférieure d'une tige du tiroir, et une protubérance du linguet.

Le tiroir est muni d'un palonnier soumis à l'action de deux ressorts de compression prenant appui sur une butée fixe du corps. Un ressort auxiliaire est avantageusement intercalé à l'intérieur du corps entre une extension latérale de la butée, et une bille en appui sur le linguet, ladite bille coopérant avec une rampe convexe de guidage pour maintenir le linguet en position fermée, sans en entraver le déclenchement.

Description sommaire des dessins

La figure 1 représente une vue schématique de l'appareil selon l'invention lorsqu'il se trouve dans l'état de repos sans aucune sollicitation extérieure. La figure 2 est une vue identique de la figure 1 lorsque appareil est sollicité pour provoquer le largage de la longe.

La figure 3 montre une vue identique de Ia figure 1 d'une variante de réalisation, l'appareil étant dans l'état de repos.

La figure 4 est une vue identique de ia figure 3 lorsque appareil est sollicité pour provoquer Ie largage de Ia longe.

Les figures 5 à 8 montrent des vues en coupe d'une autre variante de réalisation de l'appareil selon l'invention, depuis la position de repos rangée jusqu'à la position de largage.

La figure 9 est une vue éclatée en perspective de la variante précédente.

Description détaillée de l'invention.

En référence à la figure 1 , l'appareil selon l'invention n'est soumis à aucune sollicitation extérieure (H=O, S=O, L=O de la table de vérité). Il comporte un crochet 1 qui reçoit une longe 3 d'assurage dans une lumière 2, et un linguet 4 mobile percé d'un trou 5 permettant de recevoir Ie moyen d'accrochage à la charge (par exemple un mousqueton). Une première ouverture oblongue 6 curviligne est ménagée dans le corps du crochet 1 pour recevoir le moyen d'accrochage à la charge simultanément avec le trou 5.

Le linguet 4 est monté à pivotement limité sur un axe 7 du crochet 1 avec une course angulaire permettant le largage de la longe 3 d'assurage. Une deuxième ouverture oblongue 8 rectiligne est ménagée à la partie supérieure du corps pour le logement d'un tube de guidage 9 permettant de recevoir le moyen d'accrochage à l'hélicoptère (par exemple une manille).

Autour de ce tube 9, un ressort 10 de torsion prend appui sur le crochet 1 par l'intermédiaire de butées 11 et 12. L'extrémité du linguet 4 comporte une surface d'appui 13 concave de manière à venir en butée contre le tube de guidage

9 cylindrique dans la position de repos (figure 1). L'ensemble tube 9 et surface d'appui 13 constitue un verrou V1 interdisant au linguet 4 de s'ouvrir. La longe 3 d'assurage ne peut pas être perdue, ni larguée.

Les deux butées 11 , 12 représentées comme point d'appui pour le ressort

10 constituent en même temps deux des moyens d'assemblage des tôles du crochet 1.

Sur la figure 2, l'appareil est soumis aux efforts qui conduisent au largage de la longe d'assurage 3 (H=1 , S=O ou 1 , L=1 de Ia table de vérité). En treuillant la charge accrochée en 5, l'hélicoptère tire sur le tube de guidage 9 vers le haut, pour le faire coulissant dans la deuxième ouverture 8 oblongue. Le surface d'appui

13 échappe au tube 9, entraînant le déverrouillage du verrou V1 , et la libération du linguet 4. L'appareil et la charge commencent à monter par hélitreuillage. La longe d'assurage 3 qui n'a pas été décrochée auparavant du rocher par le sauveteur, se met en tension entre son point d'amarrage à la paroi et le linguet 4. La longe prend les positions successives imagées en pointillés (3'), provoquant l'ouverture du linguet 4 déverrouillé, qui largue la longe d'assurage 3. Le linguet 4 se referme ensuite sous le poids de la charge.

Si la charge est un sauveteur, il peut introduire une nouvelle longe 3 dans l'appareil, grâce à la lumière 2 qui autorise le passage d'une longe repliée en double.

Si aucune charge n'est suspendue à l'appareil, le treuillage tend la longe 3 sur son point d'amarrage (paroi). Le déverrouillage du linguet 4 intervient dès que la tension de la longe 3 surpasse l'action du ressort 10. Le linguet 4 s'ouvre et largue la longe 3. Le linguet 4 reste alors ouvert, car le ressort 10 repousse le tube 9 au bas du de la deuxième ouverture (8) oblongue, et rien n'active le linguet 4 vers la position de fermeture.

En référence à la variante de la figure 3, l'appareil est au repos. Il n'est soumis à aucune sollicitation extérieure (H=O, S=O, L=O de la table de vérité).

Le crochet 1 reçoit comme précédemment la longe d'assurage 3 dans la lumière 2. Le linguet 24 est fixé sur un excentrique 25 par un moyen d'assemblage (non représenté). L'ensemble crochet 1 , linguet 24 et excentrique 25 est traversé par un axe 30. Le linguet 24 et à l'excentrique 25 peuvent pivoter d'un angle permettant le largage de la longe d'assurage 3. L'excentrique 25 supporte le moyen d'accrochage à la charge. Cette charge est appliquée à l'excentrique 25 selon la verticale passant par le centre du grand cercle 21.

La deuxième ouverture 28 oblongue sert de logement à un tube de guidage 29 recevant le premier moyen d'accrochage à l'hélicoptère (par exemple une manille ou un pontet). Le tube de guidage 29 est immobilisé en rotation par une tige 37. Une fente 20 constitue le point fixe d'un ressort permettant à la manille ou au pontet de se rabattre contre le corps de l'appareil.

Un capteur 40 enserre le tube de guidage 29, et est relié à un verrou 42 par une tringle 44, laquelle est fixée au capteur 40 par une goupille 45 ou autre moyen équivalent. La tringle 44 est fixée à un plot 42 d'un verrou V2 par une autre goupille 46. Un ressort à compression 47 entoure coaxialement la tringle 44, et prend appui par l'une de ses extrémités sur une plaque 48 reliée au crochet 1 par des butées 49. La plaque 48 constitue le point fixe du ressort 47, lequel s'appuie par son extrémité opposée sur le verrou 42.

Le plot 42 du verrou V2 agit en position de repos sur une protubérance 50 du linguet 24 pour l'empêche de s'ouvrir. La longe d'assurage 3 ne peut pas être perdue ni larguée.

Sur la figure 4, l'appareil de la figure 3 est sollicité par les efforts qui conduisent au largage de la longe d'assurage 3 (H=1 , S=O ou 1 , L=1 de la table de vérité). En treuillant la charge supportée par l'excentrique 25, par exemple au moyen d'un mousqueton 39, l'hélicoptère tire sur le tube de guidage 29 par l'intermédiaire d'une manille (non représentée). Le tube 29, le capteur 40, la tringle 44 et le verrou 42 coulissent vers Ie haut en comprimant le ressort 47. Le verrou 42 libère la protubérance 50 du linguet 24, et autorise son pivotement. L'appareil

et la charge commencent à monter. La longe 3, qui n'a pas été décrochée auparavant de la paroi du rocher, se met en tension entre son point d'amarrage (paroi) et le linguet 24, et provoque l'ouverture du linguet 24. Ce dernier est déverrouillé et largue la longe (voir les positions 3' successives en pointillés). Une butée 52 solidaire du crochet 1 limite l'angle de rotation du linguet 24 à une valeur compatible avec le largage de la longe 3. Le linguet 24 se referme ensuite sous le poids de la charge.

En référence aux figures 5 à 8, l'appareil comporte un crochet 1 et un linguet 124 pivotant autour d'un axe 127, en occupant une position fermée (figures

5 à 7) ou une position ouverte (figure 8). Dans la position fermée, la longe d'assurage (non représentée) est emprisonnée dans la lumière 122, suite à la venue en engagement du linguet 124 contre le corps 1.

Le corps 1 est doté d'un premier trou 125 circulaire pour le moyen d'accrochage de la charge, et d'un deuxième trou 130 pour la mise en place de l'axe 131 d'un étrier 132 constituant Ie premier moyen d'accrochage au câble de treuillage de l'hélicoptère.

L'axe 131 est logé dans un tiroir 133 de commande d'un verrou V3, lequel est constitué par l'extrémité inférieure d'une tige 140 du tiroir 133, et une protubérance 150 du linguet 124. Le tiroir 133 est muni d'un palonnier 134 soumis à l'action de deux ressorts 135 de compression prenant appui sur une butée 141 fixe. Dans l'état de repos, les ressorts 135 sollicitent le verrou V3 vers la position verrouillée en contact avec la protubérance 150.

Un ressort auxiliaire 142 est intercalé à l'intérieur du corps 1 entre une extension latérale de la butée 141 , et une bille 143 en appui sur le linguet 124. La bille 143 coopère avec une rampe 144 convexe de guidage pour maintenir le linguet 124 en position fermée (figures 5 et 6). Après déverrouillage du verrou V3 (figures 7 et 8), le ressort auxiliaire 142 ne s'oppose pas au pivotement du linguet 123 vers la position ouverte grâce au roulement de la bille 143 le long de la rampe 144.