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Title:
USE OF AT LEAST ONE DRYING VEGETABLE OIL AS AN ANTIVIRAL AGENT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2023/222726
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a use of at least one drying vegetable oil having an iodine value of at least 80 gl/100g to provide antiviral properties to a deposit formed on the surface of an inert substrate.

Inventors:
ROSSET HENRI (FR)
DABERT MARINE (FR)
LOZANO FLAVIEN (FR)
Application Number:
PCT/EP2023/063180
Publication Date:
November 23, 2023
Filing Date:
May 16, 2023
Export Citation:
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Assignee:
OBERTHUR FIDUCIAIRE SAS (FR)
International Classes:
C09D5/14; C09D7/63; C09D11/06; C09D11/101; C09D11/106; C09D125/14; C09D133/00; C09D175/04
Foreign References:
US20190071576A12019-03-07
EP3409113A12018-12-05
US20140155482A12014-06-05
US20190106582A12019-04-11
US20100181753A12010-07-22
Attorney, Agent or Firm:
CABINET NONY (FR)
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Claims:
Revendications

1. Utilisation d’au moins une huile végétale siccative possédant un indice d’iode d’au moins 80 gI/100g pour procurer des propriétés antivirales à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte.

2. Utilisation selon la revendication 1, lesdites propriétés antivirales étant vis- à-vis des virus nus, notamment de la famille des adénovirus.

3. Utilisation selon la revendication 2, lesdits virus nus étant responsables de la gastro-entérite.

4. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, lesdites propriétés antivirales étant vis-à-vis des virus enveloppés, notamment de la famille des coronavirus à infection humaine.

5. Utilisation selon la revendication 4, lesdits virus enveloppés étant à transmission aérienne, en particulier choisis parmi les coronavirus et les virus de la grippe.

6. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes pour procurer des propriétés virucides audit dépôt.

7. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ledit dépôt étant un revêtement recouvrant tout ou partie de la surface dudit substrat inerte.

8. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ledit dépôt étant formé par séchage oxydatif.

9. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative comprenant au moins 65 % en poids, de préférence au moins 75 % en poids, voire au moins 85 % en poids, d’acides gras choisis parmi l’acide oléique, l’acide linoléique, l’acide alpha- linoléique, leurs esters et leurs mélanges, par rapport au poids total de l’huile végétale siccative.

10. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant choisie parmi l'huile de lin, l'huile de bois de Chine, dite encore huile de Tung ou de Canton, l'huile d'oïticica, l'huile de vemonia, l'huile d'œillette, l'huile de grenade, l'huile de calendula, l’huile de colza, l’huile de tournesol, l’huile de chanvre, l’huile de soja, l’huile de ricin, l’huile de lavande et l’huile de menthe poivrée, en particulier parmi l'huile de lin, l'huile de bois de Chine, l'huile d'oïticica, l'huile de vemonia, l'huile d'œillette, l'huile de grenade, l'huile de calendula, l’huile de tournesol, l’huile de chanvre et l’huile de soja; leurs huiles dérivées telles que les esters de ces huiles végétales, les résines alkydes obtenues à partir de ces huiles végétales ; et leurs mélanges ; de préférence étant l’huile de lin, une huile dérivée de l’huile de lin ou un de leurs mélanges, notamment de l’huile de lin crue ou cuite.

11. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ledit dépôt obtenu après séchage étant constitué à au moins 40 % en poids de ladite huile végétale siccative, un de ses dérivés ou leurs mélanges, notamment d’huile de lin, un de ses dérivés ou leurs mélanges, en particulier au moins 60 % en poids, plus particulièrement au moins 75 % en poids, voire au moins 90 % en poids, par rapport au poids dudit dépôt.

12. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant mise en œuvre sous la forme d’une émulsion, notamment d’une émulsion huile dans l’eau, ou d’une solution dans un solvant, en particulier sous la forme d’une émulsion.

13. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant mise en œuvre dans une émulsion, notamment aqueuse, ou une dispersion, notamment aqueuse, en particulier contenant au moins un liant polymère, notamment choisi parmi les liants acrylique, polyuréthane, styrène-acrylique, leurs copolymères et leurs mélanges.

14. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant mise en œuvre sous la forme d’un vernis ou d’une encre.

15. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant mise en mise en œuvre sous la forme d’un vernis à réticulation UV radicalaire ou cationique.

16. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, l’huile végétale siccative étant mise en œuvre sous la forme d’une formulation comprenant de 0,5% à 75% en poids, de préférence de 1,5% à 70% en poids, plus préférentiellement de 30% à 70% et encore plus préférentiellement de 40% à 70% en poids de ladite huile végétale siccative, notamment d’huile de lin, par rapport au poids total de ladite formulation.

17. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant mise en contact avec ledit substrat inerte par encollage, par surfaçage ou par imprégnation. 18. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ledit dépôt étant formé par impression, par encollage, par surfaçage ou par pulvérisation, en particulier par impression, notamment de type offset, flexographie, héliogravure ou sérigraphie, de préférence par impression offset.

19. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ledit substrat inerte étant un substrat poreux, notamment fibreux, en particulier choisi parmi les substrats de type papier ou carton, le cuir, le bois, un textile ou un intissé, de préférence de type papier ou carton.

20. Utilisation selon l’une quelconque des revendications 1 à 18, ledit substrat inerte étant un substrat non poreux, notamment choisi parmi un matériau métallique, une céramique, un verre, un matériau plastique et un substrat hybride papier / plastique avec la partie plastique en extérieur.

21. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes pour préparer un document de sécurité, notamment un billet de banque.

22. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ledit substrat inerte étant un papier et ladite huile végétale siccative, notamment l’huile de lin, étant mise en œuvre à raison d’au moins 0,5% en poids, de préférence au moins 1% en poids, plus préférentiellement au moins 1,5% en poids, voire de 1,5% à 2,5% en poids d’huile végétale siccative, notamment d’huile de lin, par rapport au poids du papier.

23. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, ladite huile végétale siccative étant mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent annexe, en particulier choisi parmi : les agents biocides annexes, notamment choisis parmi le p-[(Diiodométhyl) sulfonyl] toluol, le carbamate de 3-iodo-2-propynylbutyle, le méthyl-lH-benzimidazol-2-ylcarbamate, les composés à base d’ammonium quaternaire, notamment le chlorure de didécyl diméthyl ammonium (DDAC), la monolaurine, les composés à base d’isothiazoline ou dérivés d’isothiazolone, de chitosan ou dérivés de chitine, de zéolithe de zinc, d’ions d’argent, notamment le chlorure d’argent, d’argent sous forme particulaire supportée et de triclosan et leurs mélanges ; les tensioactifs, notamment choisis parmi les tensioactifs non ioniques, en particulier éthoxylés; et les agents siccatifs, notamment choisis parmi les sels métalliques, en particulier de cobalt, de zirconium, de zinc, de manganèse, par exemple les sels métalliques de l'acide 2- éthylhexanoïque, et leurs mélanges ; en particulier en combinaison au moins un agent biocide annexe, notamment au moins un agent antiviral annexe. 24. Utilisation selon l’une quelconque des revendications précédentes, l’huile végétale siccative étant mise en œuvre en association avec au moins un élément de sécurité, notamment un marqueur ou un traceur.

Description:
Description

Titre : Utilisation d’au moins une huile végétale siccative à titre d’agent antiviral

Domaine technique

L’invention concerne le domaine des encres et vernis tels que ceux dits à séchage oxydatif, notamment pour l’impression. En particulier, elle concerne le domaine du traitement de surface d’un article, en particulier d’un substrat tel qu’un substrat imprimable, notamment en feuille, et plus particulièrement un traitement dédié à procurer à cet article, des propriétés antivirales.

Technique antérieure

Dans les sociétés modernes, une quantité de plus en plus importante de matériaux ou objets, tels que des supports destinés à transmettre des informations, est dédiée à être manipulée quotidiennement et fréquemment par un grand nombre de personnes.

A titre illustratif et non limitatif de ces supports d’information, peuvent notamment être cités les moyens de paiement, tel qu’un billet de banque, un chèque ou un ticket restaurant, un document d’identité, tel qu’une carte d’identité, un visa, un passeport ou un permis de conduire, un ticket de loterie, un titre de transport, une vignette ou un timbre fiscal, une carte à jouer, un emballage, un livre, un magazine, etc.

Or, les utilisateurs de ces objets peuvent être porteurs de microorganismes pathogènes, en particulier de virus, susceptibles de générer des maladies épidémiques et pandémiques plus ou moins graves et, de fait, être susceptibles de contaminer tout support à leur contact. Dans le cas où ce support est dédié à être consécutivement manipulé par un ou plusieurs autres utilisateurs, il devient à son tour un important véhicule de dissémination de microorganismes, à l’égard d’autres personnes.

Par exemple, en tant que monnaie d’échange lors des transactions commerciales, le billet de banque constitue l’un des supports d’information les plus manipulés au monde et représente, de ce fait, un vecteur potentiel de transmission de maladies.

De nombreuses solutions existent et mettent en œuvre des biocides minéraux ou de synthèse qui sont utilisables pour le traitement des substrats afin de leur conférer une protection antimicrobienne. Cependant, ces composés biocides manufacturés peuvent être relativement toxiques et sont par ailleurs très souvent onéreux. Or, le développement de solutions techniques mettant en œuvre des actifs biocides respectueux de l’environnement devient un enjeu important à une époque où les considérations environnementales et écologiques, notamment au regard de la recyclabilité, régissent le choix de certaines technologies, en particulier lorsqu’il s’agit d’actifs biocides qui par nature sont généralement néfastes pour l’environnement et subissent des restrictions importantes notamment quant à leur rejet.

En outre, les techniques de protection antimicrobienne sont souvent de nature à modifier sensiblement l’aspect de la surface du matériau à protéger. Par exemple, les techniques d’apposition de films de protection actifs ou l’utilisation de revêtements métalliques à base de cuivre modifient sensiblement l’épaisseur et/ou la couleur initiale du substrat.

H est également à noter que de nombreuses techniques utilisées pour la mise en œuvre de protection antimicrobienne ne sont pas compatibles avec la production de masse du fait de leur complexité, notamment avec un impact sur les cadences et/ou le coût de production. Par exemple, il est souvent nécessaire de mettre en œuvre un élément de composition supplémentaire ou une étape de procédé supplémentaire.

Par ailleurs, pour des raisons évidentes, l’optimisation des propriétés antivirales apportées via un traitement de surface de ces supports relève d’un objectif permanent. En particulier, on cherche à atteindre une bonne efficacité antivirale tout en procurant une bonne efficacité antimicrobienne à large spectre, notamment une bonne efficacité antibactérienne.

La présente invention a précisément pour objectif de proposer une solution qui permette de procurer des propriétés antivirales à un dépôt formé en surface d’un substrat tout en s’affranchissant des inconvénients mentionnés précédemment.

En particulier, elle vise à proposer une solution pour former un dépôt antiviral en surface d’un substrat par des techniques d’impression classiques, notamment de type offset.

Elle a également pour objectif de proposer une protection antivirale pour des articles qui soit respectueuse de l’environnement et notamment qui n’altère pas la recyclabilité desdits articles. Exposé de l’invention

La présente invention propose ainsi une utilisation d’au moins une huile végétale siccative possédant un indice d’iode d’au moins 80 gI/100g pour procurer des propriétés antivirales, en particulier virucides, à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte.

En particulier, l’huile végétale siccative est mise en œuvre sous la forme d’un vernis ou d’une encre, notamment destinés à former un revêtement recouvrant tout ou partie de la surface dudit substrat inerte ou un motif imprimé en surface dudit substrat inerte.

De préférence, l’huile végétale siccative est l’huile de lin, une huile dérivée de l’huile de lin ou un de leurs mélanges.

Il est entendu que l’utilisation visée par la présente invention est non-thérapeutique.

Certes, des vernis ou des encres comprenant de l’huile de lin sont connus comme formulations protectrices respectueuses de l’environnement. Cependant, à la connaissance des inventeurs, il n’a jamais été proposé de mettre en œuvre l’huile de lin à des fins de procurer une activité antivirale à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte, en particulier dans un vernis ou une encre à séchage oxydatif destiné à être imprimé via un procédé d’impression conventionnel tel qu’une impression de type offset.

Contre toute attente, les inventeurs ont en effet découvert que les huiles végétales siccatives, en particulier l’huile de lin, manifestent, lorsqu’elles forment un dépôt obtenu après séchage oxydatif en surface d’un substrat, une activité antivirale significative, notamment une activité virucide à large spectre sur des virus nus et enveloppés.

En effet, comme il ressort des exemples figurant ci-après, un substrat de type papier revêtu d’un dépôt obtenu à partir d’une composition comprenant de l’huile de lin en émulsion dans de l’eau présente une excellente activité antivirale, aussi bien sur un virus nu que sur un virus enveloppé.

De plus, contrairement aux solutions mettant en œuvre des biocides de synthèse, le caractère naturel et l’absence de toxicité de la solution proposée, mettant en œuvre une huile végétale siccative ou un de ses dérivés à titre d’agent antiviral, ne perturbe pas la recyclabilité du matériau traité. L’huile végétale siccative est par ailleurs un produit comestible et son utilisation selon l’invention peut dans certaines configurations permettre de produire des revêtements aptes au contact alimentaire. La solution proposée dans la présente invention présente également un avantage économique associé au principe actif peu onéreux, c’est-à-dire l’huile végétale siccative, et à la possibilité de former des dépôts minces de par le procédé d’application tel qu’une impression, notamment de type offset, héliogravure, sérigraphie ou flexographie, de préférence une impression offset. En particulier, la mise en œuvre d’un vernis ou d’une encre applicable par impression, notamment de type offset, héliogravure, sérigraphie ou flexographie, de préférence par impression offset, rend cette solution compatible avec une production de masse.

Par « antiviral », on désigne, au sens de l’invention, la capacité d’un composé, d’un dépôt, d’un revêtement ou d’un objet tel qu’un substrat, à inhiber la croissance des virus ou à tuer les virus.

Les propriétés antivirales procurées par l’huile végétale siccative mise en œuvre selon la présente invention sont plus particulièrement dédiées à inhiber et/ou à tuer des virus pathogènes à l’égard des mammifères et plus particulièrement de F Homme.

De tels virus peuvent être des virus sans enveloppe, dits virus « nus » qui consistent en un génome, ADN ou ARN et une capside de protéines virales, ou des virus dits « enveloppés » qui possèdent en outre une enveloppe constituée d’une double couche lipidique dans laquelle sont intégrées des protéines virales.

A titre représentatif des virus pathogènes pour l’homme susceptibles d’être considérés selon l’invention, on peut plus particulièrement citer les rétrovirus, les cytomégalovirus, les rotavirus, les paramyxovirus, les poliovirus, les hantavirus, les virus coxsackie, le virus de l'encéphalomyocardite, les picomavirus dont les rhinovirus, les virus à ADN ou à ARN notamment les flaviviridae, le virus du SIDA, les virus de la grippe et notamment le H1N1, les adénovirus, les coronavirus et notamment les coronavirus à infection humaine Hcov- 229E, Hcov-OC43, SARS-COV-2, le virus de la variole, le virus de la fièvre jaune, le virus de l’hépatite C, les virus Ebola, les virus de l’herpès, le virus d’Epstein-Barr, le virus varicelle-zona, le virus de la rubéole, ou encore le virus simien 40 ou SV40.

Par « virucide », on désigne, au sens de l’invention, la capacité d’un composé, d’un dépôt, d’un revêtement ou d’un objet tel qu’un substrat, à tuer les virus, notamment tels que décrits ci-dessus. Selon un mode de réalisation particulier, la présente invention se rapporte à une utilisation d’au moins une huile végétale siccative possédant un indice d’iode d’au moins 80 gVlOOg pour procurer des propriétés antivirales vis-à-vis des virus enveloppés, notamment de la famille des coronavirus à infection humaine, à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte. En particulier, les virus enveloppés peuvent être des virus enveloppés à transmission aérienne. Ces virus peuvent être en particulier des coronavirus, notamment tels que les coronavirus Hcov-229E, Hcov-OC43 ou SARS-COV-2, ou des virus de la grippe, notamment tels que le virus de la grippe A, le virus de la grippe B, le virus de la grippe C ou le virus de la grippe D.

En particulier, les virus enveloppés peuvent être des virus à ARN, plus particulièrement des virus à ARN à simple brin, notamment des virus à ARN à simple brin à polarité positive.

Selon un autre mode de réalisation particulier, la présente invention se rapporte à une utilisation d’au moins une huile végétale siccative possédant un indice d’iode d’au moins 80 gl/lOOg pour procurer des propriétés antivirales vis-à-vis des virus nus, notamment de la famille des adénovirus, à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte.

En particulier, les virus nus peuvent être des virus nus responsables de la gastro-entérite. Ces virus peuvent être des rotavirus, des norovirus, des calicivirus, des adénovirus ou des astro virus.

En variante, les virus nus peuvent être des virus à ADN, notamment des virus à ADN à double brin.

Avantageusement, l’huile végétale siccative selon l’invention peut procurer des propriétés antivirales vis-à-vis des virus nus, en particulier responsables de la gastro-entérite, et vis-à- vis des virus enveloppés, en particulier à transmission aérienne, à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte. Ces virus peuvent être des virus nus et des virus enveloppés tels que décrits précédemment. En particulier, l’huile végétale siccative selon l’invention peut procurer des propriétés antivirales vis-à-vis des virus nus de la famille des adénovirus et des virus enveloppés de la famille des coronavirus à infection humaine.

D’autres caractéristiques, variantes et avantages d’une utilisation selon l’invention, et de sa mise en œuvre pour le traitement de surface d’articles, en particulier de substrats, ressortiront mieux à la lecture de la description et des exemples qui vont suivre, donnés à titre illustratif et non limitatif de l’invention.

Dans la suite du texte, les expressions « compris entre ... et ... », « allant de ... à ... » et « variant de ... à ... » sont équivalentes et entendent signifier que les bornes sont incluses, sauf mention contraire.

Description détaillée

Comme indiqué précédemment, l’invention met en œuvre, pour accéder à des propriétés antivirales particulièrement avantageuses, au moins une huile végétale siccative. En particulier, l’huile végétale siccative permet de former un dépôt antiviral en surface d’un substrat inerte par séchage oxydatif.

Huile végétale siccative

Par composé « végétal » au sens de la présente invention, on entend désigner un composé ou extrait, d’origine naturelle, obtenu à partir de végétaux, via, le cas échéant, un ou des processus physiques et/ou chimiques, comme par exemple un broyage, un raffinage, une distillation, une purification, une filtration ou une cuisson.

Par composé « d’origine naturelle », on entend désigner tout composé préexistant dans la nature ou pouvant être synthétisé à partir de composés naturels existant dans la nature.

Par « huile siccative » au sens de l’invention, on entend désigner une huile qui, lorsque étalée en couche mince puis exposée à l'air, se transforme en pellicule solide ou film solide.

L’huile végétale siccative mise en œuvre dans l’utilisation est sélectionnée parmi les huiles végétales riches en acides gras insaturés, notamment mono-insaturés et/ou poly-insaturés, ou leurs esters tels que des triglycérides. Par acide gras « insaturé », on entend que l’acide gras comporte au moins une double liaison carbone-carbone. Un acide gras « mono- insaturé » comporte une unique double liaison carbone-carbone. Un acide gras « poly- insaturé » comporte au moins deux doubles liaisons carbone-carbone.

En particulier, l’huile végétale siccative comprend au moins 65 % en poids, de préférence au moins 75 % en poids, voire au moins 85 % en poids, d’acides gras insaturés, leurs esters et leurs mélanges, par rapport au poids total de l’huile végétale siccative. De préférence, l’huile végétale siccative comprend au moins 65 % en poids, plus préférentiellement au moins 75 % en poids, voire au moins 85 % en poids, d’acides gras choisis parmi l’acide oléique, l’acide linoléique, l’acide alpha-linoléique, leurs esters et leurs mélanges, en particulier parmi l’acide oléique, l’acide linoléique, l’acide alpha-linoléique et leurs mélanges, par rapport au poids total de l’huile végétale siccative.

Les propriétés siccatives d’une huile peuvent être caractérisées par leur indice d’iode. L’indice d’iode représente la quantité d’iode capable de se fixer sur les insaturations portées par l’huile végétale, et s’exprime en grammes d’iode pour 100 g d’huile végétale. Ainsi, une huile est d’autant plus siccative que son indice d’iode est élevé. Par exemple, l’indice d’iode d’un acide gras saturé est nul. L’indice d’iode peut en particulier être déterminé par titrage selon la norme NF EN ISO 3961.

L’huile végétale siccative mise en œuvre dans l’utilisation selon l’invention possède un indice d’iode d’au moins 80 gI/100g. En particulier, l’huile végétale siccative possède un indice d’iode d’au moins 100 gI/100g, de préférence d’au moins 150 gI/100g.

De manière avantageuse, l'huile végétale siccative peut être choisie parmi l'huile de lin, l'huile de bois de Chine, dite encore huile de Tung ou de Canton, l'huile d'oïticica, l'huile de vernonia, l'huile d'œillette, l'huile de grenade, l'huile de calendula, l’huile de colza, l’huile de tournesol, l’huile de chanvre, l’huile de soja, l’huile de ricin, l’huile de lavande et l’huile de menthe poivrée, en particulier parmi l'huile de lin, l'huile de bois de Chine, l'huile d'oïticica, l'huile de vernonia, l'huile d'œillette, l'huile de grenade, l'huile de calendula, l’huile de tournesol, l’huile de chanvre et l’huile de soja ; leurs huiles dérivées telles que les esters de ces huiles végétales, les résines alkydes obtenues à partir de ces huiles végétales ; et leurs mélanges.

Les résines alkydes sont des polyesters comprenant des chaînes hydrocarbonées d'acides gras, obtenus notamment par polymérisation de polyols et de polyacides ou de leur anhydride correspondant, en présence d'acides gras. Ces acides gras sont présents, notamment sous la forme de triglycérides, dans la majorité des huiles naturelles, telles qu'en particulier les huiles citées précédemment.

Par « huile dérivée », on entend désigner une huile végétale qui a été modifiée par réaction chimique. En particulier, l’huile végétale siccative peut être raffinée et/ou partiellement polymérisée. A ce titre, on peut citer les huiles soufflées et les standolies, les huiles maléinisées, époxydées ou cuites.

Selon un mode de réalisation particulièrement préféré, l'huile végétale siccative selon l'invention est l'huile de lin, une huile dérivée de l’huile de lin ou un de leurs mélanges, de préférence de l’huile de lin. En général, l’huile de lin présente un indice d’iode allant de 170 à 204 gVlOOg.

L'huile de lin peut être crue ou cuite. De préférence, l'huile végétale siccative mise en œuvre dans l’utilisation selon l’invention est de l'huile de lin crue, raffinée, ou raffinée et cristallisée par refroidissement (en anglais « winterized »).

Par « huile de lin cuite », on entend désigner une huile de lin crue qui a subi un chauffage à température élevée, notamment à plus de 280°C, sous oxydation contrôlée puis à une température plus basse.

De telles huiles végétales siccatives sont disponibles commercialement. A titre d'exemple, on peut citer les huiles de lin commercialisées par la société Alberdingk Boley sous les dénominations « Crude LO », « Refined LO », « Refined LO winterized », ou « Pale refined LO ».

L’huile végétale siccative peut être mise en œuvre sous forme pure, sous la forme d’une émulsion ou d’une solution. En particulier, elle est mise en œuvre sous la forme d’une émulsion, notamment d’une émulsion huile dans l’eau, ou d’une solution dans un solvant. A titre de solvant convenant pour former une solution d’huile végétale peut être cité l’essence de térébenthine.

De préférence, l’huile végétale siccative est mise en œuvre sous la forme d’une émulsion, notamment huile dans l’eau, voire sous la forme d’une dispersion, notamment aqueuse.

Selon un mode de réalisation particulier, l’huile végétale siccative peut être mise en œuvre dans une émulsion, notamment aqueuse, ou une dispersion, notamment aqueuse, pouvant contenir au moins un liant polymère, notamment choisi parmi les liants acrylique, polyuréthane, styrène-acrylique, leurs copolymères et leurs mélanges.

En alternative l’huile végétale siccative peut être mise en œuvre dans une cire.

En particulier, l’huile végétale siccative est mise en œuvre sous la forme d’une formulation, telle qu’un vernis, une encre ou une laque, de préférence un vernis ou une encre, possédant une viscosité adaptée à son application sur le substrat inerte par impression, notamment une viscosité allant de 30 mPa.s à 40 Pa.s, de préférence de 50 mPa.s à 25 Pa.s. Elle peut être mise en œuvre sous la forme d’une formulation comprenant de 0,5% à 75% en poids, de préférence de 1,5% à 70% en poids, plus préférentiellement de 30% à 70% et encore plus préférentiellement de 40% à 70% en poids, d’huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention, notamment d’huile de lin, par rapport au poids total de la formulation.

De préférence, l’huile végétale siccative est mise en œuvre sous la forme d’un vernis ou d’une encre, notamment à séchage oxydatif. En particulier, l’huile végétale siccative est un composé majoritaire du vernis ou de l’encre. Elle assure d’une part la fonction de séchage par oxydation de l’encre ou du vernis et d’autre part procure la fonction antivirale, notamment virucide, associée sans nécessiter l’emploi de biocides de synthèse additionnels. De préférence, l’huile végétale siccative est mise en œuvre sous la forme d’un vernis à réticulation UV radicalaire ou cationique. Cette réticulation est initiée lors de l’application du vernis ou de l’encre en surface du support à traiter pour conduire au film de vernis ou dépôt d’impression attendu.

Avantageusement, l’huile végétale siccative possède, outre une activité antivirale, une activité antimicrobienne, en particulier antibactérienne et/ou antifongique.

En particulier, le vernis ou l’encre est applicable à faible dépose, c’est-à-dire qu’il permet de former des dépôts de faible épaisseur et/ou de faible surface. Avantageusement, il conserve l’aspect de la surface du substrat, c’est-à-dire que l’aspect de la surface est peu voire n’est pas modifié par l’application du vernis ou de l’encre. Selon un mode de réalisation avantageux, le vernis ou l’encre peut être appliqué par un procédé d’impression, notamment de type impression offset, héliogravure, sérigraphie ou flexographie, de préférence par impression offset.

Le vernis peut être un vernis de pré-impression ou de post-impression, notamment de surimpression, en particulier un vernis à séchage oxydatif. Le vernis possède en particulier une viscosité allant de 30 mPa.s à 40 Pa.s, de préférence de 50 mPa.s à 25 Pa.s.

Le vernis peut comprendre de 0,5% à 75% en poids, de préférence de 1,5 % à 70% en poids, d’huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention, notamment d’huile de lin, par rapport au poids total du vernis. Par exemple, il peut s’agir d’un vernis comprenant au moins 1% d’huile de lin libre, la teneur en huile de lin libre étant déterminée par transestérification, et possédant une viscosité dynamique à 40°C comprise entre 0,3 et 3,15 Pa. s pour un taux de cisaillement compris entre 9 et 9320 s 1 , la viscosité étant mesurée à l’aide d’un viscosimètre dynamique Haake. Par « huile de lin libre », on entend désigner une huile de lin non polymérisée.

L’encre peut être une encre d’impression, notamment une encre d’impression à séchage oxydatif. L’encre possède en particulier une viscosité allant de 30 mPa.s à 40 Pa.s, de préférence de 50 mPa.s à 25 Pa.s. L’encre peut comprendre de 0,5% à 75% en poids, de préférence de 1,5% à 70% en poids, plus préférentiellement de 30% à 70% et encore plus préférentiellement de 40% à 70% en poids, d’huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention, notamment d’huile de lin, par rapport au poids total de l’encre.

L’huile végétale siccative peut être mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent annexe, en particulier choisi parmi les agents biocides annexes, les tensioactifs, et les agents siccatifs, en particulier en combinaison au moins un agent biocide annexe, notamment au moins un agent antiviral annexe. Par « agent annexe », on entend désigner un composé distinct de l’huile végétale siccative mise en œuvre selon l’invention. L’huile végétale siccative peut également être mise en œuvre en combinaison avec un ou plusieurs composés additionnels, notamment au regard de son mode d’application et de sa destination.

L’huile végétale siccative peut être mise en œuvre en association avec au moins un élément de sécurité, notamment un marqueur ou un traceur, par exemple dans le but d’authentifier et/ou d’identifier la composition comprenant l’huile végétale siccative et/ou le dépôt formé. Un marqueur ou un traceur peut se présenter sous la forme d’un élément actif, de particules ou de fibres, capables de générer un signal spécifique lorsque ces traceurs sont soumis à une excitation optronique, électrique, magnétique ou électromagnétique, ou un stimulus thermique ou chimique.

Parmi les agents biocides annexes peuvent être cités les agents bactériostatiques, bactéricides, fongistatiques, fongicides, levuricides, virucides distincts d’une huile végétale siccative considérée selon l’invention.

Bien entendu, ces agents sont par ailleurs sélectionnés pour leur innocuité pour l’homme dans les conditions de mise en œuvre selon l’invention.

Ce ou ces agents biocides annexes peuvent notamment être choisi(s) parmi le p- [(Diiodométhyl) sulfonyl] toluol, le carbamate de 3-iodo-2-propynylbutyle, le méthyl-lH- benzimidazol-2-ylcarbamate, les composés à base d’ammonium quaternaire, notamment le chlorure de didécyl diméthyl ammonium (DDAC), la monolaurine, les composés à base d’isothiazoline ou dérivés d’isothiazolone, de chitosan ou dérivés de chitine, de zéolithe de zinc, d’ions d’argent, notamment le chlorure d’argent, d’argent sous forme particulaire supportée et de triclosan et leurs mélanges.

Selon une variante, l’huile végétale siccative est mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent bactériostatique et/ou bactéricide choisi parmi les composés à base de chitosan ou dérivés de la chitine, de zéolithe de zinc, d’ions argent, d’argent sous forme particulaire supportée et de triclosan et leurs mélanges.

Selon une variante, l’huile végétale siccative est mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent fongistatique et/ou fongicide choisi parmi les composés à base d’isothiazoline ou dérivés d’isothiazolone, de chitosan ou dérivés de chitine, de zéolithe de zinc, d’ions d’argent, d’argent sous forme particulaire supportée et de triclosan.

Selon une variante, l’huile végétale siccative est mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent fongistatique et/ou fongicide à base de p-[(Diiodométhyl)sulfonyl]toluol.

Selon une variante, l’huile végétale siccative est mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent fongistatique et/ou fongicide à base de méthyl-lH-benzimidazol-2- ylcarbamate.

Selon une variante, l’huile végétale siccative est mise en œuvre en combinaison avec au moins du carbamate de 3-iodo-2-propynylbutyle (IPBC).

Selon une autre variante, l’huile végétale siccative est mise en œuvre en combinaison avec au moins un agent antiviral annexe, notamment virucide, en particulier d’origine naturelle. Les virucides d’origine naturelle utilisables dans le cadre de la présente invention peuvent ainsi être obtenus soit par extraction et purification à partir d’un milieu naturel les contenant, soit par synthèse à partir de composés naturels.

A titre d’exemple de tels virucides, on peut notamment citer la monolaurine qui peut être obtenue par synthèse à partir de glycérol et d’acide laurique.

Au sens de l’invention, le terme monolaurine entend désigner à la fois la monolaurine préexistant naturellement et celle obtenue par synthèse à partir de glycérol et d’acide laurique.

Selon un mode de réalisation, le virucide d’origine naturelle peut être notamment choisi parmi la monolaurine, la lactoferrine et les huiles essentielles présentant une activité antivirale, comme par exemple l’huile essentielle de laurier. De préférence, l’huile végétale siccative est mise en œuvre dans un vernis ou une encre comprenant moins de 1% en poids, en particulier moins de 0,5% en poids, plus particulièrement moins de 0,1% en poids d’agent antiviral, notamment virucide, annexe, voire dénué d’agent antiviral, notamment virucide, annexe.

En particulier, l’huile végétale siccative est mise en œuvre dans un vernis ou une encre comprenant moins de 1% en poids, en particulier moins de 0,5% en poids, plus particulièrement moins de 0,1% en poids d’agent biocide annexe, voire dénué d’agent biocide annexe.

Le tensioactif peut être choisi parmi les tensioactifs non-ioniques, anioniques, cationiques, zwitterioniques et leurs mélanges, de préférence parmi les tensioactifs non-ioniques. A titre d’exemples de tensioactifs non-ioniques peuvent être cités les esters d’acide gras et de sucres, les éthers d’alcool gras de sucres, les éthers de glycérol oxyalkylénés, les alcools oxyalkylénés, les esters d’acide gras et de polyéthylène glycol, les esters d’acide gras et d’éthers de glycérol oxyalkylénés, les esters d’acide gras et de sorbitol, notamment oxyalkylénés, les tensioactifs siliconés, les copolymères d’oxyde de propylène et d’oxyde d’éthylène et leurs mélanges. De préférence, le tensioactif est un tensioactif éthoxylé tel que le beheneth-10.

Le ou les tensioactifs peuvent être mis en œuvre dans un rapport pondéral tensioactif(s)/huile végétale siccative allant de 0,001 à 1, en particulier de 0,01 à 0,15, plus particulièrement de 0,05 à 0,1.

Par « agent siccatif », on entend un composé permettant d’augmenter la siccativité d’une huile siccative, c’est-à-dire qu’un agent siccatif permet de catalyser le séchage de l’huile siccative lorsque celle-ci est exposée à l’air.

En particulier, l’agent siccatif peut être choisi parmi les sels métalliques, notamment de cobalt, de zirconium, de zinc, de manganèse, par exemple les sels métalliques de l'acide 2- éthylhexanoïque, et leurs mélanges.

Le ou les agent(s) siccatif(s) peuvent être mis en œuvre dans un rapport pondéral agent(s) siccatif(s)/huile végétale siccative allant de 0,001 à 1, en particulier de 0,005 à 0,15. Substrat inerte

L’huile végétale siccative mise en œuvre dans l’utilisation selon l’invention vise à former un dépôt antiviral en surface d’un substrat inerte. En particulier, elle vise à procurer des propriétés antivirales audit substrat inerte.

On entend ici par « substrat inerte », un substrat en matériau(x) inerte(s), c’est-à-dire de la matière non vivante.

Le substrat inerte peut être un substrat poreux, notamment fibreux.

H peut être choisi parmi les substrats de type papier ou carton, le cuir, le bois, un textile ou un intissé.

En particulier, le substrat inerte est distinct d’un bois, notamment d’un bois brut, aggloméré ou contreplaqué. Par exemple, le substrat inerte est distinct d’un bois brut ou contreplaqué, en particulier d’un bois brut.

De préférence, le substrat inerte est un substrat imprimable, c’est-à-dire destiné à former en sa surface des motifs et/ou une écriture par impression.

De préférence, le substrat inerte considéré dans l’utilisation selon l’invention est un substrat de type papier ou carton.

Un substrat inerte peut être formé de fibres pouvant être naturelles, artificielles et/ou synthétiques. Il peut également contenir des charges minérales.

Selon un mode de réalisation de l’invention, les fibres entrant dans la composition du substrat comprennent des fibres naturelles.

Parmi les fibres naturelles, on peut citer les fibres cellulosiques, telles que les fibres de bois, par exemple les fibres de feuillus, les fibres de résineux ou leur mélange, les fibres de coton, de bambou, de paille, d’ abaca, d’asperto, de chanvre, de jute, de lin, de sisal et leurs mélanges.

La pâte à papier utilisée pour former le papier ou le carton peut être blanchie, semi-blanchie ou non-blanchie, on parle communément respectivement de fibres blanchies, semi-blanchies ou non blanchies.

De préférence, les fibres entrant dans la composition du substrat comprennent des fibres cellulosiques, en particulier des fibres de bois ou de plantes annuelles, des fibres synthétiques, et/ou des fibres minérales. Selon un mode de réalisation particulier, le substrat inerte est formé au moins en partie voire pour l’essentiel de fibres cellulosiques. En particulier, lesdites fibres cellulosiques sont un mélange de fibres de coton et de fibres de bois.

Selon une variante particulière, ce substrat est formé au moins en partie voire pour l’essentiel de fibres recyclées, par exemple issues de la trituration de vieux papiers.

Selon un autre mode de réalisation de l'invention, les fibres entrant dans la composition du substrat peuvent comprendre des fibres synthétiques. La présence de fibres synthétiques, en mélange avec des fibres cellulosiques, dans le substrat selon l’invention permet d'améliorer les propriétés de résistance à la déchirure dudit substrat.

Outre ces fibres, le substrat poreux et plus particulièrement fibreux peut contenir bien entendu d’autres composants usuellement considérés dans l’industrie papetière ou du cartonnage et notamment choisi(s) parmi les agents humectant comme par exemple les composés de type polyol, tels que, par exemple, la glycérine, dite encore glycérol, le propylène glycol, le polyéthylène glycol, le butylène glycol, le triacétate de glycéryle, ou encore le sorbitol ; les charges notamment les charges minérales telles que la silice colloïdale, les silicates de sodium, les aluminosilicates de sodium, les carbonates de calcium naturels ou précipités, le talc, le kaolin naturel ou calciné, l’hydrate d’alumine, le dioxyde de titane, les silicates d’aluminium, le sulfate de baryum, et leurs mélanges, ou les charges organiques telles que les charges ou pigments plastiques ; et les agents de collage de masse anioniques ou cationiques par exemple destinés à développer une partie de l’hydrophobie du substrat fini.

En particulier, le substrat inerte est choisi parmi les substrats en feuille pour l’emballage ou pour la fabrication de supports d’information destinés à être manipulés fréquemment par un grand nombre de personnes, et donc susceptibles de véhiculer des microorganismes pathogènes, notamment viraux.

En particulier, le substrat inerte peut être destiné à la fabrication d’un support d’information, tel qu’un substrat fibreux destiné à la fabrication d’un document sécurisé. A titre d’exemples de tels documents de sécurité, peuvent être cités les billets de banque, manipulés au moins des centaines de fois pendant leur durée de circulation.

Selon un mode de réalisation, le substrat inerte est dédié à former une feuille de sécurité qui intègre au moins un élément de sécurité permettant l’authentification de ladite feuille. En particulier, ledit élément de sécurité est choisi parmi les dispositifs visuels, notamment les dispositifs optiquement variables, dits OVD, les hologrammes, les dispositifs lenticulaires, les éléments à effet interférentiel, en particulier les éléments iridescents, les cristaux liquides, les pigments à effet orientables magnétiquement et les structures multicouches interférentielles. Ces dispositifs optiquement variables peuvent être présents sur des fils de sécurité intégrés dans le substrat fibreux ou, sur des bandes ou patchs apposés ou imprimés sur le substrat fibreux. À titre d’autre élément de sécurité visuel, on peut également citer les filigranes réalisés lors du procédé de fabrication du substrat fibreux. En particulier, ledit élément de sécurité est choisi parmi les éléments dits luminescents, révélables sous UV ou sous IR, ces éléments luminescents pouvant se présenter sous forme de particules, de fibrettes, de planchettes, de fil de sécurité intégrés au moins en partie dans le substrat fibreux, de bandes ou patchs apposés ou imprimés sur le substrat fibreux. En particulier, ledit élément de sécurité est choisi parmi les éléments détectables automatiquement, notamment de manière optique ou magnétique, ces éléments détectables communément appelés marqueurs ou taggants étant intégrés dans le substrat fibreux ou dans des éléments de sécurité visuels ou luminescents. Une feuille de sécurité peut également comporter un dispositif d’identification radio fréquence, dit RFID, apportant aussi une fonction d’identification et de traçabilité à la feuille de sécurité.

Selon un mode de réalisation, la feuille de sécurité considérée est ou fait partie un document de sécurité. De préférence, le document de sécurité considéré est un document officiel, en particulier une pièce d’identité, un passeport, un titre de séjour ou un visa.

Selon un autre mode de réalisation, le substrat inerte peut être dédié à former un permis de conduire, une carte d'accès, une carte de fidélité, une carte de photocopie, une carte de cantine, une carte à jouer, une carte à collectionner, un moyen de paiement, notamment une carte de paiement, un billet de banque, un bon d'achat ou un reçu, un ticket d'accès à des manifestations culturelles ou sportives, un certificat d'authenticité, un livre ou un magazine. Le substrat inerte peut aussi être un carton dédié à former des cartons d’emballage, ledit carton étant en particulier formé de fibres vierges ou de préférence au moins en partie voire en totalité de fibres recyclées.

Le substrat inerte peut également être un substrat non poreux, notamment choisi parmi un matériau métallique, une céramique, un verre, un matériau plastique et un substrat hybride papier / plastique avec la partie plastique en extérieur. Dans le cas d’un matériau plastique il s’agit par exemple d’un plastique en feuille mince imprimable, d’un film d’emballage et/ou de protection, d’un film (notamment dit « foil » en anglais) de sécurité, d’un laminat ou bien d’un élément de sécurité, ou d’un billet polymère.

Selon un mode de réalisation particulier, le substrat inerte, notamment poreux ou non poreux, est adapté à la fabrication d’un support d’information, tel qu’un document sécurisé, de préférence d’un billet de banque.

En particulier, le substrat inerte, notamment poreux ou non poreux, est dédié à former une feuille de sécurité qui intègre au moins un élément de sécurité tel que décrit précédemment, permettant l’authentification de ladite feuille, ou un dispositif d’identification radio fréquence. En particulier, la feuille de sécurité considérée est ou fait partie un document de sécurité. Le document de sécurité considéré peut être un document officiel, en particulier une pièce d’identité, un passeport, un titre de séjour ou un visa. Le substrat inerte peut être dédié à former un permis de conduire, une carte d'accès, une carte de fidélité, une carte de photocopie, une carte de cantine, une carte à jouer, une carte à collectionner, un moyen de paiement, notamment une carte de paiement, un billet de banque, un bon d'achat ou un reçu, un ticket d'accès à des manifestations culturelles ou sportives, un certificat d'authenticité, un livre ou un magazine.

Dépôt

Dans l’utilisation selon l’invention, l’huile végétale siccative permet de procurer des propriétés antivirales à un dépôt formé en surface d’un substrat inerte.

Ce dépôt peut être réalisé par application d’au moins une huile végétale siccative selon l’invention en surface du substrat inerte à traiter.

De préférence, le dépôt est formé par séchage oxydatif.

Une étape de séchage oxydatif permet de solidifier l’huile végétale siccative déposée sur le substrat inerte, notamment par polymérisation en présence d’oxygène.

Le séchage oxydatif peut être réalisé sous une atmosphère oxygénée, notamment comprenant plus de 10 %, par exemple plus de 20 % en volume d’oxygène. Par exemple, il peut être réalisé en présence d’air.

Le séchage oxydatif peut être réalisé à une température supérieure à 50°C, par exemple allant de 100°C à 200°C. En particulier, le dépôt peut être formé par mise en contact d’au moins tout ou partie d’une des surfaces externes du substrat inerte avec au moins une huile végétale siccative telle que considérée dans la présente invention, suivie par un séchage oxydatif. Un support peut ainsi être obtenu comprenant un substrat inerte et un dépôt en surface dudit substrat inerte.

La formation du dépôt peut être réalisée selon différents mode d’application de l’huile végétale siccative.

Selon un mode de réalisation, le substrat inerte est immergé dans une solution ou une émulsion contenant au moins une huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention.

Selon un autre mode de réalisation, il est procédé à une pulvérisation, en surface d’au moins une face du substrat inerte, d’une solution ou d’une émulsion contenant au moins l’huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention.

Selon un autre mode de réalisation, il est procédé au couchage d’au moins une des surfaces externes du substrat inerte à l’aide d'une solution de couchage contenant au moins une huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention. L’enduction ou le couchage peut se faire par un système à lame d'air, un couchage rideau, par un système à crayon, à lame ou à racle, à rouleaux, en particulier pré-dosés, gravés ou à transfert, par une presse encolleuse (ou « size-press »), par une imprégnatrice, ou par une presse à transfert de film («film- press »).

Selon un autre mode de réalisation, il est procédé au surfaçage d’au moins une des surfaces externes du substrat inerte, avec un bain de surfaçage contenant au moins une huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention.

Selon un autre mode de réalisation, le substrat inerte ayant été au préalable couché et/ou surfacé, est imprimé, partiellement ou totalement en surface, à l'aide d'une encre contenant au moins une huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention.

Selon un autre mode de réalisation, il est procédé à l’application sur au moins une des surfaces externes dudit substrat inerte, notamment ayant été au préalable couché et/ou surfacé et imprimé, d'un vernis de surimpression contenant au moins une huile végétale siccative telle que considérée selon l’invention. Il peut s’agir d’une application par impression, notamment de type offset, flexographie, héliogravure ou sérigraphie, ou d’une pulvérisation. Il s’agit de préférence d’une application par impression, et plus préférentiellement par impression offset.

Ces modes de réalisation sont particulièrement avantageux dans la mesure où leur mise en œuvre est compatible avec un procédé conventionnel de fabrication d’un support inerte tel qu’un support poreux, en particulier fibreux, notamment de type papier, c'est-à-dire concomitamment aux étapes conventionnelles de fabrication.

Ils ne nécessitent donc avantageusement pas d’étape additionnelle autre que celles requises pour la fabrication du support.

Bien entendu, ces différents modes de mise en contact de l’huile végétale siccative avec la ou les surfaces externes du substrat inerte à traiter peuvent le cas échéant être combinés. Toutefois, ces combinaisons doivent être compatibles avec la manifestation, au niveau du substrat inerte, de l’activité antivirale recherchée.

En particulier, l’huile végétale siccative est mise en contact avec ledit substrat inerte par encollage, par surfaçage ou par imprégnation.

Selon un mode de réalisation préféré, le dépôt est formé par impression, par encollage, par surfaçage ou par pulvérisation, en particulier par impression, notamment de type offset, flexographie, héliogravure ou sérigraphie, de préférence par impression offset.

Le dépôt peut être localisé en surface dudit substrat et/ou dans la partie superficielle de l’épaisseur du substrat. En particulier, le dépôt est situé au moins en surface externe dudit substrat, voire uniquement en surface du substrat, autrement dit sans pénétration dans l’épaisseur du substrat.

De préférence, le dépôt est un revêtement recouvrant tout ou partie de la surface dudit substrat inerte. En particulier, le dépôt est un revêtement recouvrant entièrement la surface du substrat inerte. Le revêtement peut être disposé en surface d’un substrat inerte imprimé, notamment pour protéger un motif et/ou une écriture imprimée, ou entre un substrat inerte et une surface imprimée, notamment comme surface d’impression.

De préférence, la zone de dépôt ciblée pour le vernis selon l’invention est une zone dédiée à être exposée à un contact direct avec le manipulateur du substrat traité selon l’invention de manière à garantir à ce manipulateur un gain d’innocuité. Le dépôt peut aussi être une impression, en particulier recouvrant uniquement une portion de la surface du substrat inerte, par exemple sous la forme de motifs ou d’une écriture, ladite portion recouverte étant de préférence une partie destinée à être manipulée et/ou touchée.

En particulier, le dépôt obtenu après séchage est constitué à au moins 40 % en poids d’une huile végétale siccative considérée selon l’invention, un de ses dérivés, notamment tel qu’obtenu après séchage oxydatif, ou leurs mélanges, en particulier au moins 60 % en poids, plus particulièrement au moins 75 % en poids, voire au moins 90 % en poids, par rapport au poids dudit dépôt.

De préférence, le dépôt obtenu après séchage est constitué à au moins 40 % en poids d’huile de lin, un de ses dérivés, notamment tel qu’obtenu après séchage oxydatif, ou leurs mélanges, en particulier au moins 60 % en poids, plus particulièrement au moins 75 % en poids, voire au moins 90 % en poids, par rapport au poids dudit dépôt.

Le dépôt peut également comprendre au moins un agent annexe tel que décrit ci-dessus, notamment au moins un agent biocide annexe, au moins un tensioactif et/ou au moins un agent siccatif. En particulier, le dépôt comprend moins de 5 %, notamment moins de 1 %, par exemple moins de 0,5 % d’agent biocide annexe par rapport au poids dudit dépôt, voire est dénué d’agent biocide annexe. De préférence, le dépôt comprend moins de 5 %, notamment moins de 1 %, par exemple moins de 0,5 % d’agent antiviral annexe, en particulier d’agent virucide annexe, par rapport au poids dudit dépôt, voire est dénué d’agent antiviral annexe, voire encore est dénué d’agent virucide annexe.

Les propriétés antivirales du dépôt formé en surface d’un substrat inerte, notamment tel que détaillé précédemment, peuvent être évaluées suivant des méthodes standards, comme décrit dans les exemples qui suivent, par exemple vis-à-vis des coronavirus humain Hcov-OC43 et Hcov-229E (virus enveloppés représentatifs de la famille des coronavirus à laquelle appartient le SARS-COV2) ou vis-à-vis de l’Adénovirus 10 (virus nu responsable de syndromes respiratoires et occasionnellement de gastroentérites), suivant la norme ASTM E 1053 ou la norme ISO 21702.

L’utilisation selon l’invention permet en particulier d’atteindre une excellente activité antivirale, avec notamment plus de 99,9990% de réduction de la charge virale en 5 h. Avantageusement, le dépôt formé en surface du substrat inerte possède également des propriétés mécaniques adaptées pour protéger le substrat des agressions mécaniques. Il peut être transparent et/ou brillant et/ou coloré. En particulier, il forme une couche protectrice à la surface du substrat vis-à-vis de son environnement. Ainsi, la présence de l’huile végétale siccative vient conférer au dépôt, outre la fonctionnalité première de durabilité, une fonction additionnelle de protection contre le risque microbien.

Dans un mode de réalisation préféré, le substrat inerte en surface duquel le dépôt est formé est un substrat fibreux de papier pour billet de banque ou documents de sécurité ou un papier d’emballage, ou un papier pour la copie ou un support cartonné pour la confection de cartons d’emballage notamment les cartons dédiés à former les cartons d’emballage en particulier plats ou ondulés. En particulier, l’utilisation selon l’invention vise à former un substrat imprimé.

Selon un mode de réalisation préféré, ledit substrat inerte est un papier et ladite huile végétale siccative, notamment l’huile de lin, est mise en œuvre à raison d’au moins 0,5% en poids, de préférence au moins 1% en poids, plus préférentiellement au moins 1,5% en poids, voire de 1,5% à 2,5% en poids d’huile végétale siccative, notamment d’huile de lin, par rapport au poids du papier.

Selon un autre mode de réalisation préféré, ledit substrat inerte est un carton et ladite huile végétale siccative, notamment l’huile de lin, est mise en œuvre à raison d’au moins 0,5% en poids d’huile végétale siccative considérée selon l’invention, notamment d’huile de lin, de préférence au moins 1% en poids, plus préférentiellement au moins 1,5% en poids, voire de 1,5% à 2,5%, en poids d’huile végétale siccative considérée selon l’invention, notamment d’huile de lin, par rapport au poids du carton.

Applications

L’utilisation selon la présente invention peut notamment être mise en œuvre pour préparer des papiers, pour couvertures (« kraft liner » ou « test liner ») et/ou papier pour ondulé rentrant dans la composition des cartons d’emballage.

Elle peut également être mise en œuvre pour préparer un document de sécurité, notamment un billet de banque.

En particulier, elle peut être mise en œuvre pour préparer des papiers et matériaux non-tissés et textiles, les papiers impression écriture, les papiers couchés et les papiers pour copie. L’utilisation selon la présente invention peut notamment être mise en œuvre pour préparer des films polymères pour emballage ou pour des applications fiduciaires, ainsi que des cartes de fidélités ou de paiement en plastiques.

Exemples

Matériels et méthodes

Les matières premières suivantes ont été utilisées :

- Huile de lin commercialisée par la société Sigma Aldrich sous la dénomination huile de lin, possédant un indice d’iode allant de 170 à 204 gI/100g d’huile de lin ;

- Tensioactif : Beheneth-10 commercialisé par la société BASF sous la dénomination Eumulgin B A 10 ;

- Dispersion de copolymères styrènes-acryliques à 46-48 % en poids sec commercialisée par DSM Coating Resins BV sous le nom NeoCryl A-2092 ;

- Emulsion de copolymères acryliques à 43-45 % en poids sec commercialisée par DSM Coating Resins BV sous le nom NeoCryl A-1127 ;

- Dispersion de copolymères acrylique à 43-45 % en poids sec commercialisée par DSM

Coating Resins BV sous le nom Decovery SP-6200XP,

- Vernis UV à réticulation cationique pour support papier commercialisé par la société Sicpa d’extrait sec 90-100 % ;

- Vernis UV à réticulation cationique pour support polymère commercialisé par la société Sicpa d’extrait sec 90-100 % ;

- Vernis à réticulation UV d’extrait sec 90-100 % commercialisé par SunChemical sous la référence Sun Flexo UV gloss CTG.

Dans les exemples qui suivent, et sauf indication contraire, le % en poids sont exprimés en % en poids des produits commerciaux.

1. Test des propriétés antivirales

Le test de l’activité antivirale contre le coronavirus humain Hcov-OC43 (virus enveloppé représentant de la famille des coronavirus dont fait partie le SARS-COV2), ou contre l’Adénovirus 10 (virus nu responsable de syndromes respiratoires et occasionnellement de gastroentérites) est basé sur la norme ASTM E 1053. Le test de l’activité antivirale contre le coronavirus Hcov-229E est basé sur la norme ISO 21702.

Test d’infectiosité au niveau d’une culture cellulaire

Le virus du coronavirus humain Hcov-OC43 a été propagé et dénombré suivant la méthode du Nombre le Plus Probable (NPP), en utilisant comme hôte la lignée cellulaire (ATCC CCL-244) d’un adénocarcinome colorectal iléocaecal humain HCT-8. Les cellules ont été cultivées dans des flacons de culture cellulaire.

Pour le dénombrement, le virus a été dénombré en unités infectieuses selon la méthodologie de dosage décrite dans la norme Standard Method 9510 (APHA, 2012 équivalente à EPA/600/R-95/178 et EPA/600/4/84/013 mise à jour).

Pour résumer, des aliquotes d’un échantillon contenant le virus ont été inoculés sur des monocouches fraîchement préparées de cellules HCT8 (environ 90 % de confluence). Les cellules ont ensuite été incubées dans du milieu dMEM (Dulbecco’s Modified Eagle’s medium) ; milieu à 2 % en sérum de veau fœtal (FBS, Mediatech, USA) à 35 °C et 5 % de CO2 pendant 8-10 jours. Les cellules ont été régulièrement surveillées au microscope pour détecter des signes de dégénérescence. Les cellules présentant des signes d’infectiosité dans les flacons (effets cytopathiques, CPE) ont été comptabilisées comme positives (+) et celles ne présentant pas de CPE comme négative (-). Le nombre le plus probable de virus infectieux dans un échantillon est ensuite calculé en utilisant le logiciel MPNCALC (version 0.0.0.23). Pour les expériences, le stock viral congelé (typiquement 1.10 8 ui/ml) a été décongelé rapidement dans un bain-marie à 35°C. La suspension du virus contenait 2 % FBS et a été diluée dans une solution tampon de phosphate (PBS) et a été utilisée dans les 15 minutes suivant la décongélation. La suspension du virus a été dénombrée en effectuant des dilutions en série au dixième dans du PBS, puis a été inoculée sur des cellules HCT8 comme décrit ci-dessus.

Evaluation des échantillons de papier traité

Le test d’évaluation a été adapté du protocole ASTM E 1053 (« Standard Practice to Assess Virucidal Activity of Chemicals Intended for Desinfection of Inanimate, Nonporous Environmental Surfaces »). Plus précisément, les papiers à tester ont été découpés en sections carrées de 25 mm de côté. Trois sections de chacun des papiers traités à tester et deux sections d’un papier de référence ont été placées dans des boîtes de Pétri stériles de 100 mm de diamètre. 100 ml de la suspension virale ont été appliqués uniformément sur la surface de chacune des sections de papier à évaluer ; l’inoculum était appliqué avec des gouttes de 10 pL. Les boîtes de Pétri ont été couvertes et incubées pendant 5 heures à 20-22 °C dans une enceinte de sécurité biologique. Ensuite, chacun des échantillons (3 sections de papier traité et 2 sections témoin) ont été transférés dans un tube stérile de centrifugeuse à fond conique de 50 ml (Corning, USA) contenant 10 ml de bouillon de culture neutralisant D/E stérile.

Les échantillons collectés ont été placés sur un agitateur orbital et agités à basse vitesse pendant 15 minutes. Ensuite, des dilutions au dixième des suspensions ont été effectuées dans du PBS. Le nombre d’unités de virus viables (infectieuses) des échantillons est déterminé en utilisant la méthode du Nombre le Plus Probable (NPP) décrite précédemment.

Le pourcentage de « réduction de la charge virale », encore qualifié pourcentage de « activité anti-virale », est défini comme suit :

[Math 1]

% réduction virale 100 avec NPP la moyenne sur les échantillons évalués du Nombre le plus probable d’unités infectieuses virales déterminée comme décrit précédemment, à t=0 juste après dépôt de l’inoculum (NPPo), et après un temps de contact de 5 heures, pour l’échantillon traité (NPPtraité).

La réduction de la charge virale, exprimée en log, est définie comme suit :

[Math 2]

Log de réduction de la charge virale = log (NPP Traité ) - log (NPP Non Traité ) avec NPPrraité et NPPNOII Traité la moyenne sur les échantillons évalués du Nombre le plus probable d’unités infectieuses virales déterminée comme décrit précédemment après un temps de contact de 5 heures, respectivement pour un échantillon traité conformément à l’invention et pour le même échantillon non traité. Le même protocole est mis en œuvre pour F Adénovirus 10 en utilisant comme hôte la lignée cellulaire correspondant à ATCC VR-1504.

2. Test des propriétés antibactériennes

Elles sont caractérisées à l’aide du contrôle antibactérien selon la norme NF EN ISO 20743 : 2013 - Textiles, détermination de l’activité antibactérienne des produits textile, méthode par transfert, avec les souches Escherichia Coli (ATCC 8739) représentatives des bactéries Gram négatif et Staphylococcus Aureus (ATCC 6538) représentatives des bactéries Gram positif. Elles sont caractérisées pour un temps d’incubation de 24h. Préalablement au test, les échantillons témoins ont été stérilisés pendant 20 min à la vapeur à 121 °C.

La valeur de croissance est définie comme suit :

[Math 3]

Croissance = log (C 2 4ft) - log (C oh )

Avec Coh et C24/1 représentant respectivement la concentration en bactérie à t=Oh et après 24h d’incubation exprimée en UFC/mL.

Le pourcentage de réduction de la charge bactérienne est défini comme suit : [Math 4]

% réduction bactérien = - - - x 100

3. Test d’évaluation de la reprise humide

Ce test vise à déterminer le poids de bain pris au cours de l’étape d’enduction/surfaçage par pesée du papier avant puis après l’enduction/surfaçage sans pratiquer de séchage. Il est exprimé en gramme de revêtement humide appliqué par unité de surface (le m 2 ) ou en % pondéral.

Exemple 1

Compositions selon l’invention

Essai 1 : Huile de lin combinée à une dispersion de copolymères styrène-acryliques

200 g de Neocryl A-2092 sont mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri. L’huile de lin est ajoutée dans la dispersion sous agitation aux taux indiqués dans le tableau ci-après.

Le mélange obtenu est agité pendant 5 minutes puis l’agitation est arrêtée pour observer le mélange au repos.

Le mélange est prélevé et appliqué par couchage sur du Kraft liner avec une barre de couchage Braive 8pm.

Les compositions testées sont répertoriées dans le tableau ci-dessous ainsi que leur qualité en termes d’aspect. L’aspect du film qu’elles forment sur un support kraft est également renseigné.

[Tableau 1]

Essai 2 : Huile de lin combinée à une émulsion de copolymères acryliques

200 g de Neocryl A-l 127 sont mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri.

L’huile de lin est ajoutée dans la dispersion sous agitation aux taux indiqués dans le tableau ci-après.

Le mélange obtenu est agité pendant 5 minutes puis l’agitation est arrêtée pour observer le mélange au repos.

Le mélange est prélevé et appliqué par couchage sur du Kraft liner avec une barre de couchage Braive 8pm.

Les compositions testées sont répertoriées dans le tableau ci-dessous ainsi que leur qualité en termes d’aspect. L’aspect du film qu’elles forment sur un support kraft est également renseigné. [Tableau 2]

Essai 3 : Huile de lin combinée à une dispersion de copolymères acryliques 200 g de Decovery SP-6200XP sont mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri.

L’huile de lin est ajoutée dans la dispersion sous agitation aux taux indiqués dans le tableau ci-après.

Le mélange est agité pendant 5 minutes puis l’agitation est arrêtée pour observer le mélange au repos. Le mélange est prélevé et appliqué par couchage sur du Kraft liner avec une barre de couchage Braive 8pm.

Les compositions testées sont répertoriées dans le tableau ci-dessous ainsi que leur qualité en termes d’aspect. L’aspect du film qu’elles forment sur un support kraft est également renseigné.

[Tableau 3] Essai 4 : Huile de lin mise en association avec trois vernis commerciaux

200 g de vernis UV à réticulation cationique pour support papier commercialisé par la société Sicpa sont mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri.

L’huile de lin est ajoutée dans les vernis sous agitation à une teneur de 5% d’huile de lin par rapport au poids du vernis.

Le mélange obtenu est agité pendant 5 minutes puis l’agitation est arrêtée pour observer le mélange au repos.

Le même protocole est suivi en mettant en œuvre le vernis UV à réticulation cationique pour support polymère commercialisé par la société Sicpa au lieu du vernis UV à réticulation cationique pour support papier commercialisé par la société Sicpa, pour former un deuxième mélange.

Le protocole décrit ci-dessus est également suivi en mettant en œuvre le Sun Flexo UV gloss CTG au lieu du vernis UV à réticulation cationique pour support papier commercialisé par la société Sicpa, et en ajoutant 2% d’huile de lin au lieu de 5% par rapport au poids de vernis, pour former un troisième mélange.

Les trois mélanges liquides sont homogènes.

Chaque mélange est prélevé et appliqué par couchage sur du Kraft liner avec une barre de couchage Braive 8pm.

Le séchage des trois mélanges n’est pas perturbé et les trois dépôts ainsi obtenus sont des films homogènes non gras.

En conclusion l’huile de lin ne montre pas d’incompatibilité avec les émulsions, dispersions et vernis testés.

Exemple 2

Préparation d’un papier traité avec une huile de lin et évaluation de l’activité antivirale

La composition 10 telle qu’indiquée dans le tableau 4 suivant est préparée par mélange des différents composés dans de l’eau (ajout de l’Eumulgin BA10 à 60°C puis chauffage à 80°C), puis émulsification du mélange de l’huile de lin, de l’eau et de l’Eumulgin BA10 par agitation rapide à l’aide d’un disperseur Rayneri pendant quelques minutes. [Tableau 4]

Le substrat considéré pour le traitement est une feuille de papier de coton brut exempte de surfaçage, pouvant convenir comme papier pour fabriquer un papier de banque.

Le substrat est imprégné en une passe sur une presse encolleuse par la composition 10, puis séché en étuve 10 minutes à 105°C pour retirer l’eau, puis laissé sécher à température ambiante et sous atmosphère ambiante.

Un essai A est réalisé.

Les résultats de l’activité antivirale, obtenus comme décrit ci-dessus pour le substrat traité avec la composition 10, sont rassemblés dans le tableau 5 suivant, pour une valeur NPPo de l,lxl0 6 . [Tableau 5] L’activité virucide du substrat de l’essai A traité est excellente.

Exemple 3

Préparation d’un papier traité avec un vernis commercial à base d’huile de lin, et évaluation des activités antivirales et antibactériennes

Cinq substrats identiques à celui mis en œuvre en exemple 2 sont considérés.

Le vernis à séchage oxydatif (vernis 11) mis en œuvre dans cet exemple est un vernis gras commercial sans solvant. Sa teneur en huile de lin libre (non polymérisée), mesurée par la méthode de GC/FID après transestérification par quantification du linéolénate de méthyle, est de 1,77% en poids par rapport au poids total du vernis.

Le vernis à séchage oxydatif est déposé à la surface des substrats par impression offset à l’aide d’un applicateur IGT, à raison de 2,4 g/m 2 (essais B à F).

Les résultats de l’activité antivirale et de l’activité antibactérienne, obtenus comme décrit ci- dessus pour les substrats traités avec le vernis 11, sont rassemblés respectivement dans les tableaux 6 et 7 suivants. L’activité antivirale est mesurée pour une valeur NPPo (nombre le plus probable d’unités virales) de l,4xl0 6 et la réduction de la charge virale est calculée. L’activité antibactérienne est mesurée pour une concentration de F inoculum de 1,40.10 6 UFC/mL pour S. aureus et 1,41.10 6 UFC/mL pour E. coli, sur 3 éprouvettes.

[Tableau 6]

L’activité virucide des substrats traités par impression offset avec le vernis 11 à base d’huile de lin est excellente. [Tableau 7]

Les essais B et F sont dotés d’une activité bactéricide.

Exemple 4

Huile de lin mise en association avec deux vernis commerciaux, application sur papier et évaluation des activités antivirales et antibactériennes Essai 1 : Vernis acrylique contact direct

200 g de Vernis acrylique contact direct commercialisé par la société S. N. Brancher sont mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri.

L’huile de lin est ajoutée dans la dispersion sous agitation au taux indiqué dans le tableau ci- après. Le mélange obtenu est agité pendant 5 minutes puis sa qualité en termes d’aspect est examinée au repos. Le mélange est ensuite prélevé et appliqué par couchage sur du Papier impression-écriture en recto-verso avec une barre de couchage de façon à obtenir une dépose sèche de 2g/m 2 et l’aspect de ce dépôt est également caractérisé. L’ensemble de ces observations est détaillé dans le tableau 8 ci-après. [Tableau 8]

Les résultats de l’activité antivirale et de l’activité antibactérienne, obtenus comme décrit ci- dessus pour les substrats traités avec le vernis ci-dessus, sont rassemblés respectivement dans les tableaux 9 et 10 suivants.

L’activité antibactérienne est mesurée pour une concentration de T inoculum de 1,72.10 6 UFC/mL pour S. aureus sur 3 éprouvettes. [Tableau 9]

L’activité antivirale est mesurée pour une valeur NPPo (nombre le plus probable d’unités virales) de 8xl0 3 et la réduction de la charge virale est calculée. [Tableau 10] L’activité virucide des substrats avec le vernis formulé avec de l’huile de lin est excellente.

Essai 2 : Vernis Acrylac MGA

200 g de Acrylac MGA commercialisé par la société Huber sont mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri.

L’huile de lin est ajoutée dans la dispersion sous agitation au taux indiqué dans le tableau ci- après.

Le mélange obtenu est agité pendant 5 minutes puis l’agitation est arrêtée pour observer le mélange au repos. Le mélange est ensuite prélevé et appliqué par couchage sur du Papier impression-écriture en recto-verso avec une barre de couchage de façon à obtenir une dépose sèche de 3.5g/m 2 et l’aspect de ce dépôt est également caractérisé. L’ensemble de ces observations est détaillé dans le tableau 11 ci-après.

[Tableau 11]

Les résultats de l’activité antivirale et de l’activité antibactérienne, obtenus comme décrit ci- dessus pour les substrats traités avec le vernis ci-dessus, sont rassemblés respectivement dans les tableaux 12 et 13 suivants.

L’activité antibactérienne est mesurée pour une concentration de T inoculum de 1.73.10 6 UFC/mL pour S. aureus et 2,00.10 6 UFC/mL pour E.coli sur 2 éprouvettes. [Tableau 12]

La quantité d’unités virales résultantes / cm 2 de virus apposé sur le vernis seul appliqué sur substrat est 25119.

[Tableau 13]

L’activité virucide des substrats traités avec le vernis selon l’invention se caractérise par une rapidité d’action plus courte.

Exemple 5

Huile de lin et huile de lavande mises en association indépendamment ou non avec un vernis commercial modifié ou non par ajout de monolaurine, application sur papier et évaluation des activités antivirales 50 g de SicpaProtect 889368 commercialisé par la société Sicpa est mis sous agitation à l’aide d’un disperseur Rayneri. Le cas échéant, le glycérol monolaurate est intégré dans le vernis sous agitation jusqu’à complète dissolution.

L’huile de lin et/ou l’huile de lavande est ajoutée dans la dispersion sous agitation au taux indiqué dans le tableau ci-après.

Le mélange obtenu est agité pendant 5 minutes. Le mélange est ensuite prélevé et appliqué par flexographie sur du Papier billet en recto-verso avec un Anilox 7 de façon à obtenir une dépose sèche de 2g/m 2 .

[Tableau 14]

Les résultats de l’activité antivirale, pour les substrats traités avec le vernis ci-dessus, sont rassemblés respectivement dans les tableaux 15 et 16 suivants.

L’activité antivirale contre le coronavirus Hcov-229E est mesurée pour une valeur NPPo (nombre le plus probable d’unités virales) de 3.98xl0 3 et la réduction de la charge virale est calculée.

[Tableau 15] L’activité antivirale contre le coronavirus Hcov OC43 est mesurée pour une valeur NPPo (nombre le plus probable d’unités virales) de 7xl0 5 et la réduction de la charge virale est calculée.

[Tableau 16]

L’activité virucide de l’huile de lin et de l’huile de lavande contre les virus Hcov-229E et Hcov OC43 des substrats avec les vernis formulés est confirmée pour ce vernis.